Vers une baisse de la valeur des VO en 2021 ?
Dans un cas de figure aussi inédit, bien malin celui qui pourra prédire la suite des événements dans l'industrie automobile. Il importe cependant d'avoir des éléments à intégrer à la réflexion. Le 1er avril 2020, Autovista Group a posté une publication dans laquelle le spécialiste s'est penché sur l'impact de la crise sur l'évolution des valeurs résiduelles. Et des cinq pays majeurs du marché européen, la France et l'Italie s'attendent a subir des impacts l'an prochain.
En effet, dans sa publication, Autovista avance que ces deux nations subiront une baisse modérée de la valeur des voitures d'occasion en 2020. Entre mars et décembre de cette année, les estimations portent sur -1,5 % en France et -0,5 % en Italie. Ensuite le phénomène s'accentuera. Entre mars 2020 et décembre 2021, la VR des occasions va se contracter de 5,3 % dans l'Hexagone et de 2,4 % par-delà les Alpes. Toujours par rapport à mars 2020, elle sera stable en France, toujours à -5,3 %, à fin 2022, et sera à -2,3 %, en Italie. Dans aucun des deux pays, la valeur résiduelle ne devrait retrouver un niveau normal durant la période.
Espagne sous influence, les bons espoirs du Royaume-Uni
Selon Autovista Group, l'Allemagne enregistrera une plus forte baisse des VR d'ici à fin 2020 (-2,2 %). S'en suivra une petite reprise en 2021 puis une stabilisation l'année suivant (-1,7 %) par rapport aux valeurs de mars 2020. La consommation des particuliers devant contribuer à ce que l'Allemagne sorte plus rapidement de la crise, soutiennent les analystes.
En comparaison, l'impact sera immédiat en Espagne avant une légère amélioration. Autovista Group estime que les valeurs résiduelles des VO chuteront de 3 % entre mars et décembre 2020. Elles resteront à ce niveau jusqu'à fin 2021 et remonteront à -2 % fin 2022. Une situation influencée par la très bonne performance des VR dans le pays, lors des dernières années. "La correction à la baisse sera donc légèrement plus prononcée et durera plus longtemps malgré la reprise économique attendue", est-il stipulé.
Enchaînant coup sur coup l'amorce du Brexit et l'entrée dans une phase de confinement, le Royaume-Uni devrait cependant digérer ces évènements sans trop de difficultés par rapport aux autres marchés. A la fin de cet exercice 2020, la valeur résiduelle accusera un retrait de 0,4 %. Elle s'abaissera à -1,3 à fin 2021 avant de s'afficher dans le positif en 2022 (+0,9 %), signant donc un retour à la normale plus rapide qu'ailleurs.
A noter que sur la base d'un indice 100, fixé en mars 2020, le prix des transactions chutera en France (99), en Allemagne (98) et en Espagne (97), d'ici à la fin de l'année. L'Italie et le Royaume-Uni conserveront leur niveau respectif. A fin 2021, l'indice sera alors de 99 outre-Manche, de 98 en Allemagne et en Italie, de 97 en Espagne et de 95 en France. En décembre 2022, la France n'aura pas évolué, tandis que le Royaume-Uni aura vu son indice de prix repasser à 101. Il sera de 98 sur les autres marchés.
Jeu de probabilités
Par ailleurs, Autovista Group a défini cinq scénarios. Ils vont graduellement de "risque minime" à "très élevé", ce qui correspond schématiquement à un cycle en V pour le cas de figure le plus optimiste à une courbe de reprise en U pour le scénario catastrophe. Sur cette base, les analystes ont évalué les probabilités en fonction des 5 pays étudiés.
Le marché français a 55 % de chance de s'inscrire dans un cycle intermédiaire, soit un modèle en U avec une récupération lente. "Dans ce scénario, nous prévoyons toujours une reprise complète de l'activité économique en 2020, mais la pandémie entraînera des perturbations sociales et économiques plus longues", détaille l'analyse. Il a autrement 30 % de probabilité d'observer un retour plus rapide à la normal grâce à un impact modéré de la crise. Du Big 5, la France est le seul pays à avoir l'opportunité de traverser la période en courant le minimum de risque et donc en s'inscrivant dans un cycle en V rapide (scénario probable à 5 %).
Parmi les quatre autres marchés, Autovista Group estime que le Royaume-Uni est le plus exposé au risque de récession avec 75 % de probabilité d'observer un cycle fait d'une chute vertigineuse et d'un retour très lent aux niveaux habituels. Une éventualité qui est envisagée au maximum qu'à 20 % dans le reste du Big 5. L'Allemagne, l'Espagne et l'Italie étant particulièrement classés dans la colonne des risques bas-moyen avec 45 à 50 % de probabilité.