Une concession en feu
...des écoles… les violences urbaines qui se sont déroulées dans les banlieues françaises depuis le début du mois de novembre n’ont épargné personne. Les professionnels de l’automobile non plus. A Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, Jean-Louis Causson a assisté impuissant à l’incendie qui a ravagé la concession Renault qu’il dirigeait. Au lever du jour, il ne restait rien de la concession Renault Paris Nord Automobile : les 10 000 m2 du site et les 250 véhicules avaient disparu. Le site est une des cinq concessions du groupe Paumier (5 562 VN), distributeur de la marque en Seine Saint-Denis et dans le Val d’Oise. Il devrait être pour le moment difficile de se procurer une Renault à Aulnay-sous-Bois. D’autant qu’en dehors de la concession, on ne trouve dans la cité dionysienne que deux agences au Losange. Pire, les 100 personnes qui travaillaient sur le site incendié se retrouvent au chômage technique. Le directeur du site estimait au lendemain de la catastrophe les dégâts aux alentours de 5 millions d’euros. Quelques jours plus tard, suite au premier rapport d’expertise, les dégâts étaient évalués à 10 millions d’euros. Une somme confirmée par l’assureur, Axa. “Un montant global comprenant les assurances dommages (murs et véhicules stockés) et la perte d’exploitation”, a expliqué l’assureur ajoutant “qu’il était prêt à verser l’indemnisation.” Toutefois, pour débloquer ce montant, il faut l’accord du propriétaire des murs. Reste à savoir si le concessionnaire et le propriétaire sont la seule et même personne. Dans le cas contraire, le propriétaire peut très bien refuser la reconstruction du site voire la location du site. “En cas d’incendie de ce genre, le bail s’annule et le propriétaire reprend automatiquement possession de ses biens” prévient Axa.
Quant aux véhicules en réparation au sein du garage, nombre d’entre eux appartenaient à des sociétaires de la Macif. “Ils seront tous indemnisés, même ceux qui n’auraient pas souscrit une garantie incendie”, a commenté Guillaume Rosenwald, directeur adjoint des assurances dommages de la Macif, sans avancer le montant de l’indemnisation. Une mesure qui a ensuite été relayée par l’ensemble des assureurs et mutuelles face au caractère exceptionnel des événements. Et la facture devrait être salée.
Selon la Fédération Française des sociétés d’assurance (FFSA), les violences urbaines devraient coûter environ 200 millions d’euros aux compagnies d’assurances et 10 % de ce montant se rapporterait aux seules automobiles calcinées.
Tanguy Merrien
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