Un mois d'avril 2020 à oublier pour le marché tricolore du pneumatique
Pas d'éclaircie pour le monde du pneumatique. Comme attendu, celui-ci a réalisé un mois d'avril 2020 particulièrement difficile alors que toute la France était confinée. Selon les chiffres du panel GfK/SPP, la baisse des volumes en tourisme s'élève à 82,2 % et celle en 4X4 ou SUV à 80,8 %. Les segments orientés BtoB s'en sortent légèrement mieux puisque les ventes en utilitaires reculent de 67,8 % et en PL de 49,9 %.
"Avec une perte d’activité que nous mesurons entre 60 % et 70 % durant la période de confinement, notre secteur se situe très en deçà de la moyenne de 36 % calculée par l’INSEE pour l’ensemble des services marchands", étaye Michel Vilatte, président du Syndicat des professionnels du pneu.
-34,2 % sur l'ensemble de l'année
D'un point de vue géographique, cette tendance s'observe partout en France mais la région Ile-de-France a été la plus touchée avec une baisse de 88,5 % du segment tourisme, contre 80 % dans le Sud-Ouest. Sur le plan de la distribution, les canaux centres autos et fast fitter ont davantage souffert durant ce mois d’avril confiné. Les baisses de volumes sur les pneumatiques TC4 atteignent 87,8 % contre 74,7 % chez les pneumaticiens.
Enfin, au niveau comptable, le chiffre d'affaires a diminué de 80,5 % (pneus TC4), soit un manque à gagner proche de 100 millions d’euros. Sur les quatre premiers de mois de l'année 2020, la baisse cumulée est de 34,1 %, soit une différence de 172,5 millions d’euros par rapport à l’attendu, auxquels il faut ajouter 32 millions d'euros pour le PL. Sur ce premier quadrimestre, les volumes suivent la même tendance (-34,2 %) avec des résultats assez homogènes entre tourisme, 4x4 et utilitaires.
"Les trésoreries se reconstituent très lentement"
Si les signaux du mois de mai avec la fin du confinement sont plutôt positifs, Michel Vilatte reste très prudent. "Les mesures sanitaires mises en place dans les centres, bien que justifiées, ont des effets délétères sur la productivité et la rentabilité des entreprises. Les premières remontées terrain font état d’une reprise très progressive."
"Il faut être conscient que nous sommes entrés dans une longue période de convalescence où les trésoreries se reconstituent très lentement après avoir frôlé leur point de rupture. La relance de la demande ne saurait être suffisante si elle n’est pas assortie de mesures de soutien fortes et durables aux entreprises, notamment par le biais d’annulations de charges ou d’allongements des délais de recouvrements", conclut le président.
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