Un lent lifting qui tarde à porter ses fruits
...Group, qui peine à se séparer de certaines filiales.
Loin devant tous les autres constructeurs opérant sur le marché hexagonal, Renault détient la palme du réseau le plus concentré. Avec une moyenne de plus de 10 sites par investisseur, le réseau de la marque au losange a vécu une année 2007 durant laquelle les poids lourds de la distribution se sont un peu plus renforcés. A l'image du groupe Gueudet, qui possède désormais 34 sites (après le rachat de trois sites au groupe Beaudet durant l'année) et un volume de 13 268 VN, juste derrière "l'alliance" PGA-Zodo, pesant quelque 20 000 immatriculations sur 35 sites. Du reste, derrière ce duo, les groupes Schuller (19 sites), Altair (Daumont - 15 sites), Bodemer (14 sites) ou encore Marani (13 sites) se sont eux aussi renforcés. Après les groupes Girardin, Beaudet, Arderieu et Marquet, l'an dernier, c'est très récemment le groupe Hermey qui quittait le réseau Renault, revendant ses affaires de Saône et Loire (Gueugnon et La Clayette) au groupe Meignan (14 sites). Si avec 739 points de vente le réseau Renault est stable depuis longtemps, les agitations en son sein et "l'épuration" de certains partenaires ont fini de donner un autre visage à celui-ci. Pour autant, cela n'a que peu joué sur les performances puisque, conjoncture oblige, les ventes de voitures du groupe ont connu une baisse de 6 % l'an dernier. Quant à la rentabilité moyenne du réseau, elle a reculé l'an dernier à 0,91 % du chiffre d'affaires, de retour à son niveau de 2005, après un regain de forme en 2006 à 0,99 %.
Un dégraissage difficile chez Renault Retail Group
On le sait depuis l'annonce du "Contrat 2009", Renault Retail Group, filiale de distribution de Renault, est engagée comme le reste du groupe dans une course à la profitabilité. L'an dernier, Renault Retail Group, alors REA Group, affichait une marge opérationnelle de 8 millions d'euros. Pour 2008, celle-ci doit atteindre les 35 millions d'euros. De quoi accélérer la mise au ban des mauvais élèves du réseau. La filiale de distribution de la marque au losange annonçait ainsi en juillet dernier son intention de se séparer de certaines filiales non rentables avant la fin de l'année 2007, dont "5 ou 6" dans l'Hexagone. En France, on citait ainsi les concessions de Montbéliard, Annecy, Toul, Dunkerque ou encore Mulhouse. Quatre mois après l'échéance, une seule d'entre elle a effectivement été cédée. Le groupe Manuel s'est en effet porté acquéreur de la succursale d'Annecy le 1er février dernier. Le groupe Bader a finalement refusé de racheter la filiale de Mulhouse, qui restera donc dans le giron du constructeur. Le site de Toul est devenu une agence, Dunkerque ne trouve pas preneur, le groupe Guyot n'a quant à lui toujours pas conclu l'affaire pour la concession de Montbéliard. "Le climat social dans ce genre de transaction est délicat. De plus, les prétentions de Renault sont ahurissantes pour des affaires déficitaires", confie d'ailleurs un partenaire un temps approché pour un site. L'exemple le plus frappant concerne la succursale de Saint-Etienne, pour laquelle seul le groupe Thivolle montre de l'intérêt. Le constructeur devait annoncer sa cession au début du mois d'avril. Mais dans le cas présent, ce sont les salariés qui bloquent le processus. Les 135 employés du site se sont en effet mis en grève le 4 avril dernier afin de protester contre cette vente. Ces derniers craignent une perte de leurs acquis. Un débrayage semble-t-il soutenu par le personnel d'autres filiales en France et qui incite Renault Retail Group à se montrer prudent, voire discret, sur ses intentions en la matière. Le groupe IDM d'Olivier Molina a par exemple répété son intérêt pour les sites d'Avignon et de Toulon, mais aucune négociation officielle n'a pour l'heure eu lieu car ces affaires sont rentables. On imagine là aussi quelle pourrait être la réaction des syndicats. Au sujet des concessions de Paris Diderot, Saint-Denis et Pantin, RRG a préféré fermer et vendre les locaux. Un soulagement, sur ce point, puisque le premier affichait une perte de 10 millions d'euros et le second de 1,2 million. En revanche, notons également que Renault Retail Group s'est séparé, au 1er janvier dernier, de sa filiale Nissan de Nice. Elle est désormais propriété du groupe Delieuvin. Aujourd'hui, RRG possède donc 150 sites en propre dans l'Hexagone, dont 10 Nissan.
Nissan : Neubauer passe la seconde
Après une année 2006 marquée par une sévère érosion de ses ventes VL
(- 15,7 %), le réseau Nissan devait retrouver le sourire en 2007. Pourtant, il a une nouvelle fois clôturé l'année avec une timide rentabilité de 0,51 % du chiffre d'affaires et des ventes à l'équilibre. Philippe Saillard, directeur des opérations commerciales de Nissan France, nous confiait récemment l'ambition du constructeur de monter ce résultat à 1 % dès 2008. Comment ? En favorisant par exemple les rapprochements et les rachats de certaines structures à des investisseurs plus à même d'offrir à la marque l'image qu'elle recherche. En témoigne par exemple le nombre d'investisseurs monosite au sein du réseau, celui-ci est passé de 40 en 2006 à 28 en 2007, mais également l'indice de concentration du réseau qui est passé l'an dernier à 3,1 %, contre 2,47 % un an plus tôt. En début d'année 2007, le groupe Marani reprenait par exemple les deux sites Nissan de Créteil et de Champigny-sur-Marne (94) à Jean-Daniel Girardin, quelques semaines à peine après avoir racheté les affaires de Pavillons-sous-Bois (93) et de Chelles (77). D'autres partenaires sont également arrivés dans le réseau ces derniers mois, comme Eric et Hervé Neubauer. Entrés en juillet dernier dans le réseau, ils possèdent aujourd'hui trois sites, Paris 17e, Paris 18e et Maisons-Laffitte (78), pour un volume de ventes qui devrait atteindre les 800 VN en 2008. Le groupe n'entend toutefois pas s'arrêter là puisque deux constructions sont en effet programmées. Dès septembre prochain, une nouvelle concession devrait ainsi ouvrir ses portes à Saint-Brice (95). Les travaux ont d'ores et déjà commencé. C'est ensuite à Chambourcy (78), au début de l'année 2009 que sera inaugurée la seconde. Actuellement, le groupe Neubauer nourrit même d'autres projets ambitieux pour la marque japonaise. L'attrait de tels partenaires et de leur propension à investir dans la marque révèle donc des atouts que le constructeur entend dévoiler dans les années qui viennent. Rappelons que l'objectif de Nissan est d'écouler 48 500 VL (+ 15 %) en 2008 puis d'atteindre les 70 000 immatriculations en France dès 2010.
Photo : Les succursales du réseau Renault ont réalisé environ 30 % des ventes françaises de la marque en 2007 mais ont toutefois raté leur objectif de 160 000 VL à 10 000 unités près. A l'image de ce site de Montbéliard, Renault Retail Group éprouve en outre des difficultés à se séparer de ses filiales déficitaires.
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