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Distribution

Simplici Car prépare la prochaine décennie

Publié le 6 novembre 2019

Par Gredy Raffin
7 min de lecture
REPORTAGE - L'enseigne de vente de véhicules d'occasion entre particuliers ne ralentit pas son expansion. Les inaugurations de franchises s'enchaînent et les projets structurants se multiplient. Le fondateur, Yoni Dayan, nous fait le bilan de la situation.
Parmi les projets à finaliser, Simplici Car souhaite créer une centrale d'achat VO pour ses franchises.

 

 

En cette fin d'après-midi, le crépuscule laisse mieux apparaître les visages derrière la baie vitrée. Près d'une vingtaine d'individus de tout âge et de profils variés. Pas uniquement des hommes, il y a des femmes aussi. Pour eux s'achève la première des quinze journées de formation. Celle qui fait partie du rituel d'initiation avant de se plonger dans le grand bain. Triés sur le volet en amont, en fonction de leur dossier, leur nombre dans la salle révèle que Simplici Car attire des entrepreneurs au bon potentiel, prêts à devenir des franchisés dans le milieu concurrentiel de la vente de véhicules d'occasion.

 

Fondée en 2011, aux abords de la Porte de Vincennes, à Paris (12e), l'enseigne qui a déménagé à Montreuil (93) pour s'agrandi, s'est ouverte aux contrats de franchise depuis 2015. Quatre ans plus tard, le réseau compte deux succursales, 23 points de vente franchisés et une longue liste d'ouvertures programmées. Nice, Montpellier, Toulouse, Avignon ou encore Cergy-Pontoise (95) figurent au calendrier des inaugurations prochaines. En juin dernier, le panneau Simplici Car s'est même exporté à La Réunion. "Nous avons des vues sur les îles de la Guadeloupe et de la Martinique, où malheureusement la piste vient de se refroidir", explique Yoni Dayan, le président-fondateur de l'enseigne de véhicules d'occasion. Plus proche de son fief, il est question de trouver des candidats pour couvrir les régions Nord et Est. Strasbourg, Metz et Nancy sont tout particulièrement prioritaires.

 

"Nous recevons des dossiers, mais ils manquent de garanties", dit-il, évoquant la faible expérience ou la limite des moyens financiers à disposition. Il faut en effet une enveloppe de 19 000 euros minimum pour se lancer dans l'aventure Simplici Car. Une mise de départ qui couvre les droits d'entrée dans le réseau, ainsi que les frais d'installation et d'équipement, mais aussi de formation (estimés à 6 000 euros). Les fonds de roulement sont pratiquement nuls, car le modèle économique prévoit que l'agence ne décaisse qu'au moment de la vente du véhicule pour se positionner en tiers de confiance et de sécurisation de la transaction entre les particuliers.

 

6 000 VO en 2019

 

Comme dans l'immobilier, Simplici Car fonctionne par mandat. Après expertise mécanique, estimation de la valeur du bien et prise de photographies, le vendeur a alors le choix de repartir avec son véhicule ou de le laisser en dépôt-vente. Au fief de Montreuil 50 VO à céder sont ainsi entreposer dans un parking attenant. A travers la France, le réseau comptabilise quelque 2 000 unités en permanence, dans un catalogue mutualisé virtuellement. Tournée vers le premium dès sa création, l'enseigne affiche un tarif moyen de 20 000 euros, soit un peu au-dessus de ce que proposent habituellement les professionnels indépendants.

 

La franchise Simplici Car marche sur des œufs du fait qu'elle doit tenir une double promesse, aux vendeurs de tirer plus de valeur que par un autre canal et aux acheteurs de trouver des produits moins chers qu'ailleurs. Tout cela en s'assurant une marge moyenne de 1 000 euros. "Une somme qui a baissé avec le changement de mix produit", commente Yoni Dayan. A ce jour, le fondateur tient son engagement. En moyenne, les particuliers en situation de vente gagnent 22 % de plus que s'ils avaient accepté une offre de reprise chez un professionnel.

 

Dans les deux succursales de Montreuil et du Raincy, les commerciaux réaliseront 500 transactions, pratiquement à parts égales, cette année. Un score qui portera à quelque 6 000 unités, le nombre consolidé de ventes pour Simplici Car en 2019. 20 % des VO environ étant achetés par des négociants automobiles opportunistes.

 

Cession de la succursale du Raincy

 

Les idées ne manquent pas chez Yoni Dayan. A titre d'exemple, en mai 2019, il a décidé d'utiliser les réseaux sociaux pour initier des opérations marketing baptisées "Le deal du jour". Comme le nom l'indique, elles consistent à pousser quotidiennement un véhicule sur Internet, soit pour son caractère exclusif, soit pour son ancienneté dans le stock. A fin octobre, il constate un taux de transformation de 20 %. "Mais nous ne savons pas dans quelle mesure les offres spécifiques ont généré d'autres ventes", glisse le dirigeant.

 

Ses futurs projets dépendent d'une réorganisation. Simplici Car souhaite céder sa succursale du Raincy à un franchisé et ne conserver alors que le site de Montreuil. Une manne financière qui soutiendra les investissements dans le foncier. En effet, des travaux d'agrandissement vont commencer, afin de disposer de 80 m² supplémentaires d'espace au sol. Il pourra ainsi gonfler les effectifs d'une part et améliorer, d'autre part, le confort de travail dans la Simplici Academy, l'organe de formation.

 

Constitution d'une centrale d'achat

 

D'abord, Yoni Dayan projette de donner plus d'ampleur à son offre Simplici Lease, car il entrevoit avec cette solution de location longue durée la possibilité de toucher plus d'entreprises dotées de flottes. "En un an, nous avons livré 150 unités, soit un très bon départ, revient-il sur la période écoulée. Nous pouvons à terme monter à 1 000 contrats annuels". En intervenant comme un apporteur d'affaires pour Arval, LeasePlan et Alphabet, il dispose de véhicules neufs en stock ou sur commande, selon les modèles. Pour matérialiser son ambition, il entend donc recruter rapidement un commercial dédié, dont la mission consistera à démarcher les gestionnaires de parcs automobiles.

 

Ensuite, le directeur commercial souhaite créer une centrale d'achat. Elle servira les intérêts des franchisés. "Certains de nos partenaires souhaitent réinvestir leurs gains dans des stocks de véhicules pour se développer plus rapidement, nous avons donc besoin d'augmenter nos volumes, pose la problématique Yoni Dayan. Cette centrale d'achat servira de force de négociation auprès des constructeurs et des marchands qui ont souvent des lots à proposer". L'équipe attachée à cette entité est en cours de constitution. Elle devrait être opérationnelle dès janvier 2020.

 

Levée de fonds à l'étude

 

Comme nous avons pu le constater ces dernières semaines, notamment avec VPN ou bien EasyVO, la franchise a le vent en poupe dès lors qu'il s’agit de véhicules d'occasion. "Encore faut-il avoir la bonne formule qui implique une solide formation et un accompagnement des franchisés", prévient celui qui observe des défaillances dans certains réseaux. A Livry-Gargan (93), où son panneau côtoie ceux d'UCar et SOS Pare-brise, et à Meaux (77) où il y a également un SOS Pare-brise sur site, Yoni Dayan trouve l'inspiration pour la suite des événements. "Nous avons une carte à jouer avec les garages modestes qui souhaitent donner un nouvel élan à leur activité", se montre-t-il convaincu. Mais les murs roses de la charte Simplici Car exigent de l'exclusivité spatiale. S'il est possible de l'associer à une autre enseigne, il n'est point question que cela prenne la forme d'un aménagement aux allures de "corner". Les franchisés s'engagent contractuellement à disposer d'un bâtiment d'une surface de 150 m² au moins.

 

Une phase de croissance gourmande en ressources. Les besoins commencent à se faire sentir. Yoni Dayan planche donc sur une levée de fonds. Celle devrait s'élever entre 1,5 et 2 millions d'euros. Un constructeur saisira-t-il l'opportunité ou l'enseigne représentera-t-elle une aubaine pour un investisseur étranger ? Tout reste ouvert. "Un constructeur asiatique s'est positionné, mais avec nos conseils, nous sommes parvenus à la conclusion que le but était de nous acquérir et de nous soumettre à un autre plan. Ce que nous refusons, prévient le fodnateur. Nous cherchons des partenaires convaincus par la puissance de notre concept et non uniquement par le réseau que nous avons construit. Nous avons un devoir envers nos franchisés". Voilà de quoi rassurer ces nouveaux entrants dont la formation se poursuit. 

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