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Distribution

Rétrofit électrique : Transition-One se prépare à l'industrialisation

Publié le 6 décembre 2019

Par Gredy Raffin
3 min de lecture
Alors que se poursuit le cheminement vers une réglementation encadrant la reconversion des véhicules thermiques en électriques, Transition-One peaufine son modèle industriel. Deux étapes cruciales vont s'enchaîner en un mois.
Aides déduites, l'acte de transformation pourrait coûter environ 5 000 euros.

 

Comme certains de ses homologues, Transition-One va ouvrir le carnet de pré-commande. Dans quelques jours, les internautes pourront manifester leur intérêt pour la transformation de leurs véhicules thermiques en électriques, moyennant un acompte de 500 euros, a confirmé Aymeric Libeau, le président-fondateur de Transition-One. Une nouvelle étape clé dans le développement de l'entreprise qui mise sur le secteur dit du rétrofit.

 

Sur le site en ligne, Transition-One communiquera sur un montant total de prestation de 5 000 euros, aides déduites. Charge au client de fournir le véhicule. "Cela va nous permettre de sonder le potentiel spontané du marché français", entrevoit l'ingénieur de formation qui, depuis avril 2019, sillonne les routes à bord d'une Renault Twingo reconvertie afin de faire la démonstration de la faisabilité auprès des consommateurs, des pouvoirs publics et des partenaires à séduire.

 

De partenariats, il sera aussi question. C'est l'autre grande annonce que réserve Aymeric Libeau, pour la rentrée de janvier 2020. "Nous avons bouclé le salon Equip Auto avec une quarantaine de contacts sérieux, lâche-t-il, Des petits garages et des entreprises plus grandes ont souhaité s'investir. Nous devrions révéler les premiers accords en janvier". D'ici à cette échéance, Transition-One aura dessiné un schéma précis du partage de valeur. Le cahier des charges est quant à lui déjà plus établi. Dans un souci de certification et de traçabilité de opérations, l'entreprise va exiger que les transformateurs disposent d'équipements connectés. "Nous allons leur proposer des solutions clé en main pour faciliter la mise en place", promet-il.

 

Les véhicules de plus de 5 ans

 

Le démarrage industriel reste cependant soumis à la définition d'un cadre réglementaire. Dans ce registre, les choses avancent à bon rythme. Après les réunions de septembre 2019, qui rassemblaient les membres de l'association AIRe dans les bureaux du ministère de la Transition écologique, en présence des représentants de la direction générale de l'Énergie et du Climat (DGEC), le texte sur lequel ils sont tombés d'accord a été vérifié juridiquement et transmis à Bruxelles. "Nous sommes désormais dans la phase des trois mois durant lesquels les autres Etats membres vont le consulter pour donner leur avis, rapporte Aymeric Libeau, Sachant que l'Italie a adopté le sien depuis longtemps", glisse-t-il comme un signe de confiance.

 

A priori, le retour sera fait au 13 février 2020. La DGEC laissant entendre aux acteurs de la filière naissante que la proposition sera traitée parmi les priorités. En substance, elle impose certaines contraintes liées notamment au PTAC, à la puissance maximale et à l'équilibre des masses. Il ne sera pas possible de travailler sur des véhicules de moins de cinq ans. Ce que nous confirmait, le 4 décembre dernier Damien Pichereau, député LREM de la Sarthe, très au fait du dossier : "Cette limite des cinq ans permet de protéger les activités des constructeurs automobiles". Les véhicules enregistrés en préfecture comme des véhicules de collection également ne pourront pas être reconvertis. "Entre les deux, il y a un marché largement suffisant", rappelle le fondateur de Transition-One.

 

En mai dernier, sa première levée de fonds a marqué l'entrée de Mobivia, par l'intermédiaire de CarStudio. Depuis, il a pris son bâton de pèlerin pour démarcher d'autres financeurs potentiels. Force est de constater que les opinions favorables ne sont point concrétisées en deniers. Et pour cause, en l'absence de législation, les fonds d'investissement et les entreprises gardent le pied sur le frein. Le printemps devrait donc voir éclore des opportunités, si l'avis de Bruxelles est favorable et le rétrofit s'inscrit finalement au Journal Officiel. 

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