Pièces de rechange : JLR France teste la robotisation en concession
La préparation des commandes de pièces de rechange pourrait significativement évoluer en concession dans le réseau Jaguar Land Rover. En coopération avec Midrange et IBM, le constructeur a mené une expérimentation, les 17 et 18 janvier 2023, visant à intégrer des technologies de robotisation dans les systèmes de liaison avec les concessionnaires.
Tout part d'une observation de la réalité. La direction nationale de Jaguar Land Rover a identifié que les responsables de magasins PR ont une problématique opérationnelle. Ils sont tenus de saisir plusieurs fois les mêmes informations pour préparer les commandes à passer auprès des entrepôts. En employant une forme d'intelligence artificielle capable d'automatiser des tâches, Midrange et IBM entendent éliminer des étapes à faible valeur ajoutée.
Dugardin, ABVV et Sayah dans la boucle
Démonstration à l'appui, les magasiniers de trois concessions ont pu découvrir le résultat des travaux réalisés par les ingénieurs de la cellule Client Engineering du groupe IBM. Il leur a suffi de renseigner simplement leurs besoins de pièces. Ensuite, le robot informatique consulte les stocks existants de la concession répertoriés dans le DMS et de passer commande des éléments manquants auprès des entrepôts français, européens et britanniques de JLR.
Une automatisation qui va compresser le temps. "Nos premiers tests montrent que nous pouvons permettre aux utilisateurs de gagner près de 1h30 par jour", partage Kozi Vuti, directeur conseil et innovation de Midrange. Il est celui qui a imaginé toute la machinerie, fort de sa maîtrise des process de fonctionnement de chaque modèle de concession.
"Je prends un réel plaisir à être le chef d'orchestre de ce process d'innovation orienté vers l'expérience des collaborateurs. J'ai appliqué dans le cadre de projet les logiques de la méthode Agile et la richesse d'une démarche co-création avec tous les acteurs", commente-t-il à la fin des deux journées.
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Le dispositif mis en place par les trois partenaires a demandé plus de six mois de préparation en amont. Il impliquait trois figures du réseau JLR tricolore. Les groupes Dugardin à Lille (59), Sayah à La Rochelle (17) et ABVV à Chantilly (60) ont participé à l'expérience. Ce dernier site constituait même le quartier général des équipes du constructeur, Midrange et IBM le temps de l'expérimentation. "Jamais une telle approche n'avait été adoptée, ce hackathon était tout à fait inédit", glissait Kozi Vuti.
Bilan et déploiement
Cette initiative de Jaguar Land Rover s'inscrit dans le plan stratégie Reimagine, lancé il y a deux ans. Celui-ci embarque la filiale de Tata Motors dans un chantier de transformation, mettant l'emphase sur la relation client. "Nous aspirons à devenir un constructeur de luxe et nous devons avoir conscience que nos consommateurs vivent d'autres expériences riches par ailleurs", rappelle Remi Vuillemin, le directeur service au client de Jaguar Land Rover France.
En améliorant la performance des collaborateurs en concession, le constructeur espère embellir la qualité de la relation aux acheteurs et aux clients de l'après-vente. "Nous avons une feuille de route technologique à long terme. Un projet comme celui-ci nous donne l'opportunité de réaliser des progrès importants à notre échelle de filiale", apprécie-t-il, évoquant la collaboration.
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La suite consiste à laisser quelques semaines aux trois concessionnaires pour s'approprier les outils. Ils n'ont pas été retenus par hasard. En effet, Dugardin, ABVV et Sayah représentent des marchés et des cultures d'entreprise différentes. Surtout, ils offrent la possibilité de vérifier le bon fonctionnement des robots de IBM sur les trois DMS majeurs du réseau, à savoir I'Car System, Datacar et Saphir.
Evaluation puis mise en production en concession
"Un premier bilan s'annonce fin janvier pour valider nos hypothèses de travail, explique Rémi Vuillemin. Nous voulons que le système soit simple de prise en main et que le gain de temps soit réel". Viendra alors le temps de la mise en production pour un déploiement à grande échelle.
La commande de pièces de rechange ne représente qu'une des cinq problématiques que le directeur du service au client de Jaguar Land Rover veut tacler. Toujours grâce à l'automatisation, il entend s'attaquer ensuite au suivi des commandes PR, à la réception des pièces, à l'identification des utilisateurs de véhicules de courtoisie ou de démonstration et à la gestion comptable des services de mobilité.
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