OUSSAMA KADDOURA : Une affaire d’hommes
...du 16e arrondissement, pour s'en convaincre. Mais les photos qui trônent dans la bibliothèque de son bureau le mettent en scène au côté de personnalités hautement plus Illustres que cette clientèle clinquante. Citons Bill Clinton, Helmut Kohl ou plus prestigieux encore à ses yeux, Emile Lahoud, le président libanais. Oussama Kaddoura a le bras long, comme on dit. C'est d'ailleurs grâce à cela qu'il a pu relancer sa première affaire, celle la même qui remporte aujourd'hui le titre de Concession de l'Année."Avant le rachat, le site vendait à peine une dizaine de Classe S, se souvient-il. Grâce à mes relations dans les milieux d'affaires libanais, nous avons, dès la première année, vendu une centaine de Classe S. Cela a redonné le moral aux salariés, insufflé un élan qui a permis de relancer l'entreprise". Il n'a pourtant alors que 29 ans, parle à peine le français et ne connaît rien du commerce automobile, lui qui possède une formation d'ingénieur mécanique (à L'impérial College de Londres, où il suit un cursus équivalent aux Ponts et Chaussées français). Il est issu d'une grande famille libanaise, de pharmaciens et de médecins, expatriée en France depuis 1975. Lors de ses visites, il y rencontre sa femme, d'origine bretonne par sa mère et libanaise par son père, et décide de la rejoindre en 1986. Auparavant, de 1979 à 1985, il travaillera en Arabie Saoudite pour le compte de Mercedes en tant qu'ingénieur responsables de chaînes de montage de camions. Ses bonnes relations avec le constructeur l'amèneront à être sollicitées pour la reprise du site Mercedes du 11e arrondissement.
Exigeant, paternaliste et généreux
Exigeant et méticuleux, Oussama Kaddoura a bien le profil d'un concessionnaire, avec ses défauts et ses qualités : il semble avoir du mal à déléguer parce qu'il veut tout maîtriser jusqu'au moindre détail. "C'est surtout parce qu'il reste très attaché à ce site, corrige Ronald M. Badaro, son homme de confiance et directeur du site. Il l'a dirigé lui-même pendant longtemps et il est bien naturel qu'il se soucie d'une affaire qui réalise un tiers du chiffre d'affaires du groupe". Egalement d'origine libanaise, Ronald M. Badaro a fait ses études en France, a travaillé dans le textile et ne connaît rien à l'automobile quand il est appelé par Oussama Kaddoura pour le seconder dans l'affaire qu'il vient de reprendre. En 21 ans, il a eu le temps d'apprendre et de maîtriser tous les rouages de l'entreprise. D'ailleurs, chez Como Voltaire, le véritable chef des ventes, c'est lui, en contact quotidien par téléphone avec le big boss. L'oreille souvent collée à son portable, Oussama Kaddoura veut tout contrôler, il traite lui-même l'ensemble des réclamations clients, tance le vendeur VO qui a eu le malheur de donner une cote par téléphone, incendie son directeur de site qui se perd dans ses chiffres. Autoritaire et paternaliste, il demande beaucoup à ses salariés mais sait se montrer généreux et à l'écoute. "Les 35 h, c'est n'importe quoi, témoigne ce salarié, fier de ses 30 ans de maison. Ici, on fait le travail qu'il y a à faire sans se soucier de nos heures. En revanche, quand on a besoin de se libérer on peut demander directement à M. Kaddoura". Une vraie petite famille que cette concession, avec près d'un tiers des salariés qui ont plus de 20 ans d'ancienneté, à commencer par le chef d'atelier, un autre homme de confiance, qui a commencé comme apprenti dans la concession.
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