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Distribution

Neubauer met en garde

Publié le 17 octobre 2012

Par Gredy Raffin
3 min de lecture
Eric Neubauer s'est livré aux questions des journalistes dans l'émission "Face à la presse". Il a évoqué sans tabou les nombreux sujets qui préoccupent les concessionnaires. Verbatim.

Aujourd'hui à la tête d'un groupe qui réalise 600 millions d'euros de chiffre d'affaires, volontairement concentré sur l'Ile-de-France, Eric Neubauer n'a pas caché les difficultés rencontrées par les distributeurs. Interrogé d'entrée sur sa diversification vers les marques de haut de gamme, il a immédiatement tempéré : "Les marges de manœuvre sont faibles et ce sont des interlocuteurs très, voire trop, exigeants. Parfois même ils n'attendent pas qu'un investissement soit pérennisé avant de nous en demander d'autres." Le président du groupe parisien a ensuite évoqué le cas des généralistes. A ses yeux, deux pistes d'évolution sont envisageables en l'état actuel des choses, soit celle du low-cost, soit celle du véhicule emblématique à l'image de la Volkswagen Golf.

Eric Neubauer a par la suite pris l'administration française pour cible, l'accusant "d'empêcher les constructeurs d'évoluer par des mesures contraignantes". A ses yeux, "on arrive au bout d'un système administratif et fiscal sur l'automobile et ce, dans un délai assez bref". Il exhorte par ailleurs l'Etat à encourager la réindustrialisation du pays en abaissant le niveau de taxation. "Les conseillers d'Arnaud Montebourg nous ont dit qu'ils pouvaient taxer les voitures essence de 145 à 160 g de CO2/km car il n'y a pas d'offres françaises", raconte-t-il. "Or, c'est l'Etat qui a tué ce marché et découragé les constructeurs français à y aller. Sauf que l'essence, c'est 80 % de la demande hors de nos frontières et que nos marques n'ont par conséquent aucune réponse à apporter à l'internationale", s'insurge-t-il.

"Accélérer la rotation"

Forcément, la question de la santé financière des distributeurs est venue sur la table. Et sans détour, Eric Neubauer a affirmé qu'il aurait déjà quitté la capitale s'il n'avait eu cette situation foncière, bien qu'il admette que la valeur de l'immobilier du groupe n'a pas le rendement qu'il pourrait en attendre dans une ville comme Paris. "On ne perd pas d'argent, mais on perd de la rentabilité, il faut l'avouer", dit-il au micro de "Face à la presse" Le patron du groupe Neubauer a souligné l'impact des stocks. "Les constructeurs nous font supporter beaucoup de leurs stocks. Les réglementations Bâle III et CDR4, soit les obligations de fournir des garanties à la hauteur de leur financement, posent de nombreux problèmes aux constructeurs vis-à-vis de leurs banques", rapporte-t-il.   

Quid de l'avenir ? Le groupe réfléchit à de nombreux projets, notamment à progresser dans le VO. "Nous ne sommes pas bons dans ce domaine", reconnaît Eric Neubauer. Il évoque aussi la création de nouvelles synergies dans la gestion des pièces de rechange, chez Nissan particulièrement. Plus largement, le patron du groupe estime qu'il y aura toujours besoin de distributeurs, quel que soit le schéma qu'adoptera le concept de mobilité. "Nous ne pourrons pas augmenter le parc automobile, en revanche nous pourrons accélérer sa rotation, a-t-il la conviction. Nous pourrions créer une flotte de véhicules pour aborder la mobilité sous un nouvel angle. Reste une question : qui supportera les stocks ?"  

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