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Distribution

Multifleet se labellise sous Première Occasion

Publié le 24 juin 2020

Par Gredy Raffin
6 min de lecture
Le groupement d'intérêt économique formé par Athlon Car Lease et BPCE concrétise un changement majeur pour sa branche remarketing. Multifleet adopte le nom de Première Occasion, devenant une marque-label plus forte auprès des particuliers. Reportage.
Entre ces murs, le GIE Multifleet expose une cinquantaine de VO. Près de 150 voitures peuvent être stockées au total.

 

17 juin 2020, le rendez-vous a été pris quelques semaines auparavant. Tout devait être prêt à cette date. C'était sans compter sur la paralysie générale qui a empêché les prestaires d'intervenir. Autrement, la façade aurait déjà troqué le panneau "Multifleet Véhicules d'occasion" pour un autre, sur lequel on lira désormais "Première Occasion". Un changement d'enseigne qui matérialise la création d'une nouvelle marque. En effet, en ce mois de juin 2020, le groupement d'intérêt économique (GIE) fondé en 2002 par Athlon Car Lease (50,1 %) et BPCE (49,9 %), va donner une autre dimension à sa branche de commercialisation des véhicules d'occasion à particulier, qui compte actuellement un site à Saint Ouen l'Aumône (95) depuis une décennie et celui-ci, à Orgeval (78), ouvert le 23 avril 2019.

 

Remettons dans le contexte. L'an passé, Multifleet a traité 14 000 restitutions de véhicules en fin de contrat de location longue durée. Par le canal digital, à savoir des ventes aux enchères et des ventes par soumission, 12 000 unités ont été cédées à des professionnels. Autrement, 600 véhicules ont été acquis directement par leurs utilisateurs via leur entreprise. 1 400 unités, enfin, sont passés entre les mains des commerciaux de la branche BtoC qui intervient comme un distributeur de VO, dans ces deux centres franciliens. Une division qui maîtrise son approvisionnement en sélectionnant les produits qui seront exposés sur les deux parcs. En moyenne, les exemplaires ont passé 30 mois sur les routes et affichent 40 000 km. Représentatifs de la couleur des flottes d'entreprise avec plus de nuances de haut de gamme que de citadines, ces VO ont un prix final moyen qui s'établit à 21 000 euros.

 

100 % de Crit'Air 0 à 2

 

Derrière la porte du centre d'Orgeval, près d'une cinquantaine de véhicules s'abritent dans le showroom. Dans l'arrière-cour, 90 places de stockage supplémentaires accueillent les volumes. Une infrastructure dont ne bénéficie pas le centre Multifleet de Saint-Ouen l'Aumône, où seuls les bureaux disposent d'un toit. A 85 %, l'offre de véhicules d'occasion se compose de diesel, contre 12 % de motorisation essence et 3 % de modèles électrifiés, tels que les trois Smart EV exhibées. En un an, ce point de vente a pour ainsi dire rattrapé les cadences de Saint Ouen l'Aumône qui bénéficie pourtant de plus d'ancienneté. "Nous profitons d'une zone de chalandise avec une population aisée, apprécie Magalie Siard, la responsable des ventes, qui auparavant officiait dans le premier site. Mais nous parvenons aussi à rayonner à l'échelle nationale grâce au web". Preuve en est, dans un coin du hall, un client venu de loin avec le marchand qui lui sert d'intermédiaire valide son acquisition d'une Porsche Carrera 4S, qui fait partie d'un lot acheté par le professionnel.

 

 

Avec le panneau Première Occasion, le GIE montre sa volonté d'accélérer. "Ce label était une nécessité pour franchir un palier, pour nous inscrire dans une nouvelle ère de la consommation de mobilité, commente Benoit de Chartres, le directeur du remarketing VO de Multifleet. Nous ne commercialisons que des véhicules Crit'Air 0 à 2". Derrière le logo, il y aura l'image de marque. Première Occasion veut rassurer sur l'origine des véhicules et garantir aux clients que seuls des produits de première main seront proposés à la vente. Faire de l'occasion une alternative crédible au véhicule neuf deviendra un axe marketing. "Toutes les reprises repartent systématiquement chez des marchands", assure le directeur du remarketing VO qui souhaite, avec Capitol Finance-Tofinso, mettre l'accent sur les financements en LOA, dès septembre prochain, et verra donc à terme certains exemplaires revenir en fin de contrat. Une maîtrise du parc qui lui a permis de mettre sur pied une offre de garantie de 18 mois, depuis la fin du confinement, comme pour rivaliser un peu plus avec les concessions.

 

Se faire une place sur le Web

 

L'entrée en service de cette marque va ouvrir le volet Internet. Taper la dénomination Multifleet dans Google conduit vers une page gérée par La Centrale. Benoit de Chartres explique qu'un site web en propre sera bientôt mis en ligne, tout comme les équipes prendront le temps d'animer des réseaux sociaux. "Nous voulons pouvoir présenter l'entreprise et ses employés, dit-il, nous voulons créer une communauté autour de la marque". Voilà pour la première itération. Ensuite les évolutions amèneront à des pages pour exposer les véhicules, en s'appuyant sur PlanetVO, soit sur un outil interne. Les réflexions vont bon train. "L'e-commerce sera une des ultimes étapes", programme le directeur.  

 

Ecoutant le marché, Première Occasion s'accompagne d'un renforcement des services associés. A partir de cet été, le distributeur va disposer des moyens de délivrer la carte grise du bien et devrait très certainement définir une solution de livraison à domicile avec mise en main du véhicule. "Il nous faut 5 jours de préparation avant la livraison, si nous ajoutons l'e-commerce et la livraison à distance, il faudra être en mesure de tenir ce délai", conditionne-t-on, dans l'équipe d'Orgeval. Ce qui pointe vers un des points d'amélioration de Multifleet, la logistique.

 

Ouverture prochaine à Toulouse

 

À ce jour, les véhicules choisis par le directeur remarketing, après leur restitution en fin de contrat, sont préparés avant d'être acheminés mais doivent attendre d'être sur place pour photographiés et postés en ligne. Un centre de reconditionnement avec un studio photo permettrait d'accélérer la mise à disposition sur la Toile. Le centre d'Orgeval, aménagé dans un ancien magasin d'ameublement, ne profitant pas d'atelier, mandate un prestataire qui se déplace deux fois par semaine pour préparer esthétiquement les véhicules avant leur récupération par l'acquéreur. Des détails qui coûtent des jours. "Le groupe y travaille au sein d'un vaste chantier de digitalisation de l'activité", temporise Benoit de Chartres.

 

Multifleet compte 18 salariés, à Saint l'Aumône, Orgeval et Labège, près de Toulouse (31). Une fois que tout sera réglé en Ile-de-France, les regards se tourneront avec plus d'insistance vers cette dernière ville. Et pour cause, le GIE disposant d'un centre logistique, où ses clients BtoB restituent leurs véhicules en fin de contrat, il a été acté d'ouvrir, début 2021, un troisième centre Première Occasion pour couvrir le grand quart sud-ouest. Le prochain rendez-vous est pris.

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