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Distribution

Livrer des voitures pendant la période de confinement ? Pas si simple

Publié le 3 novembre 2020

Par Catherine Leroy
3 min de lecture
La livraison des véhicules commandés est autorisée pendant ce mois de confinement, mais, en réalité, les distributeurs estiment que seule une partie du portefeuille de commandes est effectivement livrable.
Les distributeurs estiment que seuls 50 % de leur carnet de commandes est livrable.

Depuis le 30 octobre 2020, un nouveau confinement est imposé en France avec cependant une nuance de taille pour le commerce automobile, la possibilité de se déplacer pour retirer les commandes, comme le précise le décret n° 2020-1310 du 29 octobre 2020.

 

Une mesure bien sûr satisfaisante pour les constructeurs et les distributeurs mais plusieurs voix commencent à s'élever pour dénoncer une nouvelle qui n'est peut-être pas si bonne. "On ne pourra écouler que les commandes accessibles et non celles qui sont filtrées par le constructeur", estime ce patron de groupe de distribution. "Et l'écart est finalement important. Tout d'abord, nous n'avons accès qu'aux voitures que le constructeur considère comme livrables, mais qui ne sont pas encore dans nos parkings car la logistique automobile subit toujours quelques désorganisations. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que certaines voitures sont arrivées mais impossible à livrer aux clients finaux parce que des campagnes de rappel sont déjà prévues et que nous n'avons pas les procédures ou parce qu'il nous manque les pièces. "  

 

Vers la moitié des commandes livrées ?

 

Au-delà de cette incapacité à livrer, de nombreux cas de figures se présentent aux distributeurs que nous avons interrogés. Certains parviennent à contacter leurs clients particuliers et à livrer soit sur rendez-vous, soit à domicile. Pour d'autres, des points de blocage se font jour. "Nous aurons des pertes au feu, c'est certain. Plusieurs clients particuliers se demandent pourquoi ils viendraient prendre livraison d'une voiture et donc déclencher un financement alors qu'ils ne peuvent pas se rouler."

 

Si les dirigeants de groupes de distribution affirment qu'ils feront le maximum pour livrer tout ce qui peut l'être, force est de constater que de nombreux points de blocage apparaissent. "En réalité, nous envisageons de ne pouvoir livrer que 50 % de nos commandes, mais nous craignons vraiment que le constructeur nous facture 100 %. Il va falloir mettre en place des choses sérieuses sur le portage des stocks et la révision des objectifs... Avec certaines marques, les discussions risquent d'être rudes", affirme ce distributeur.    

 

Pour les prises de commandes, l'optimisme n'est pas plus élevé. Et malgré les discours rassurant des constructeurs qui prônent le digital, les distributeurs estiment qu’ils ne parviendront à réaliser que 30 % des commandes prévues sur novembre. Un niveau quasi équivalent sur le rythme des rendez-vous à l'après-vente. "Quoi qu'il arrive, la baisse du kilométrage parcouru, l'interdiction de circuler et le télétravail vont entraîner mécaniquement une baisse des besoins d'entretien. Cela va devenir difficile de rester ouverts si le confinement se poursuit en décembre, car nos charges seront maintenues mais notre chiffre d'affaires va forcément se contracter", conclut cet autre patron de groupe.
 

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