L’imbroglio Peugeot

...avec le réseau."La gifle collective que nous avons reçue nous a permis de renforcer le lien de partenariat qui existe entre le réseau Peugeot et le constructeur. Nous travaillons désormais de concert et de manière plus professionnelle à la gestion des ventes de nos véhicules sur Internet. Pour ce qui concerne une éventuelle action en justice, nous avons conclu qu'une mauvaise entente valait mieux qu'un bon procès." Ainsi Bruno Courtois, président du GCAP Europe, met-il un terme à la houle provoquée, au sein du réseau, par la mise en vente de 1007 sur le site Vente-Privée.com le mois dernier. A en croire le groupement, l'énervement des premiers temps semble avoir laissé place à un climat plus serein. "Au final, cela a permis d'engager un vrai dialogue, une réflexion commune sur le positionnement de la 1007 et du monde d'Internet", explique Jean-Charles Herrenschmidt, président du GCAP France. Bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Promis, Automobiles Peugeot ne le refera plus… enfin pas sans avertir, au préalable, les membres de son réseau.
Petit retour en arrière : peu après la vente, le GCAP, au nom du réseau, a menacé le constructeur de ne plus s'approvisionner en 1007. Une décision qui a entraîné un nouveau mea culpa de Paul Sevin, directeur commercial de Peugeot France, et la mise en place d'une réunion générale le 26 janvier dernier. Un "J'accuse" réciproque. Le groupement reprochant au constructeur de ne pas l'avoir impliqué dans cette décision. Le constructeur blâmant le réseau de ne pas vivre avec son temps et de ne pas "surfer sur la communication vente-privée", pour paraphraser l'expression même de Paul Sevin. "Cette vente, c'est l'illustration de ce qu'il se passe depuis plusieurs années dans le réseau, s'insurge un concessionnaire. Peugeot parle de relations de partenariat, c'est faux. Il fait ce qu'il veut et si un distributeur a le malheur d'émettre la moindre réserve, on lui fait comprendre qu'il peut encore perdre son panneau…"
Relations au beau fixe donc. Pour arrondir les angles et calmer les esprits échauffés, la direction commerciale de Peugeot déploie aujourd'hui des moyens colossaux pour vendre sa 1007. En particulier une opération promotionnelle sur son prix d'appel. Ainsi, depuis le 12 février, la 1007 Trendy 1,4 l neuve est vendue dans tout le réseau au prix de 11 990 € au lieu de 14 450 €, soit 17 % de remise. Une nouvelle "grande braderie" qui, au final "nous laisse une marge de deux points sur la vente", dévoile un concessionnaire. En d'autres termes, c'est le distributeur lui-même qui supporte l'essentiel de cette remise. C'est sans doute le prix à payer pour déstocker.

Ambre Delage