L'Europe du VO retrouve des couleurs
Deux jours après la levée du confinement en France et la réouverture des points de vente automobile, les nouvelles en provenance des pays voisins tendent à donner confiance en l'avenir proche. Dans une étude publiée par le groupe Autorola, le 7 mai dernier, on apprend que la majeure partie des marchés qui ont connu une levée des restrictions de déplacement ont enregistré des progressions statistiques sur le segment des véhicules d'occasion.
Réalisée à partir de l'outil maison, l'analyse Indicata Market Watch rapporte notamment que l'Allemagne, sortie du confinement le 20 avril, a vu son marché des véhicules d'occasion revenir à 90 % des niveaux enregistrés en mars. Il en va de même pour l'Autriche où les mesures ont été levées le 14 avril. Les distributeurs ont retrouvé un rythme équivalent à 80 % de celui de l'avant-crise.
Les Pays-Bas, la Suède et le Danemark connaissent aussi des augmentations de la demande pour les voitures d'occasion. Contrairement aux nations telles que l'Allemagne ou la France, ces territoires avaient adopté des dispositifs moins contraignants pour les citoyens. Depuis le retour à la "normale" sur ces marchés, la demande y est respectivement revenue à 90 %, 98 % et même 102 % des niveaux de mars, d'après les relevés d'Indicata. "En avril, le volume des échanges du Danemark était tombé à environ 60 % de mars, mais avec des mesures d'assouplissement progressif en place, le marché s'est réactivé et est passé à 102 %", peut-on lire dans le rapport publié en ligne.
Les variations de prix restent sages
D'après les observations, il apparait chez Indicata que sur des marchés plus modestes comme le Portugal, la Pologne et, dans une moindre mesure, la Belgique des distributeurs d'occasion ont trouvé un moyen de contourner les limites imposées par le confinement instauré localement. De fait, une part des demandes de consommateurs est satisfaite et les livraisons s'accumulent.
La recrudescence des ventes, dans cette large partie de l'Europe considérée par Indicata Market Watch, ne rime pas avec des mouvements de prix significatifs. Selon le baromètre, en Suède, le pays qui a le plus ouvertement négocié pendant la pandémie, les tarifs n'ont accusé que 4,4 % de baisse. Au 7 mai, Indicata ne signale pas non plus de repositionnement sur les grands marchés verrouillés comme l'Italie, l'Espagne, la France et le Royaume-Uni.
Andy Shields, le directeur d'Indicata, tempère cependant le rapport d'analyse, souhaitant prévenir tout élan de confiance démesuré sur les marchés qui n’ont pas encore quitté le confinement. "Les tendances que nous avons observées en Allemagne et en Autriche sont très positives mais peuvent ne pas être transposé à d'autres marchés, en raison d'un certain nombre de facteurs, nuance-t-il. Ce sont à la fois des pays riches avec des économies résilientes et des réserves financières importantes. Ils ont également connu moins d’infections et de décès, ce qui a un impact sur l’état d’esprit des consommateurs, explique-t-il d'abord. De plus, leur confinement a été plus court et moins contraignant que dans d’autres pays, poursuite-t-il ensuite. L'Allemagne a une économie résiliente comme il a été prouvé lors de la récession de 2009, où le marché des voitures d'occasion n'a baissé que de 5%. Il est encore trop tôt pour dire comment les grands marchés VO tels que le Royaume-Uni, la France, l'Espagne et l'Italie rebondiront".