Les distributeurs SsangYong témoignent…
...Kia et spécialiste Alfa Romeo le site de Boulogne-Billancourt, dirigé par la famille Marquet, arrive à joindre les deux bouts grâce à la vente de pièces de rechange. "Et encore, heureusement que j'ai conservé une partie de ma clientèle Alfa Romeo, car les marques coréennes sont vraiment trop fiables", regrette presque M. Marquet. Située en plein cœur d'un quartier commerçant de Boulogne, sa petite entreprise dispose de 750 m2 de surface, mais d'une longueur de façade insuffisante pour être distributeur Kia. "Je l'ai été pendant 12 ans mais la marque m'a résilié pour la vente parce que ma façade ne mesurait pas les 7 m de long réglementaire".
Il existe des dérogations pour Paris mais pas pour Boulogne, alors que les coûts immobiliers y sont tout aussi exorbitants. Cela ne l'empêche pas de continuer à vendre des Kia, dit-il, en tant qu'apporteur d'affaires. Quant à SsangYong, son contrat est de 30 VN. La marque, plus souple que Kia sur les standards de représentation, demande tout de même 10 000 euros d'outillage spécifique et un peu moins de 10 000 euros de PR en stock. "Nous payons les pièces tous les mois, explique le dirigeant. Quant aux véhicules, nous les payons comptant, sinon on se retrouve vite avec 500 euros d'agios pour un véhicule à 30 000 euros. En outre, si nous payons avant les 30 jours de portage gratuit, nous n'avons pas d'escompte d'agios, c'est dommage".
Le drame de l'Eco-vignette
Dans une autre concession de l'Ouest parisien, à Issy-les-Moulineaux, le moral est au plus bas depuis l'annonce du bonus/malus. "Notre offre se distingue par son bon rapport qualité/prix mais avec 750 ou 1 600 euros de malus, les clients vont être davantage tentés de se tourner vers le marché de l'occasion", s'inquiète le responsable des ventes de DMH Autos. "La marque pourrait mettre en place des aides", dit-il, comme elle le fait pour aider le réseau à vendre des Rodius aux taxis. Sinon, il faudra probablement rogner sur sa marge, "de 12 % par véhicule", pour conserver l'attrait de la marque. "L'activité après-vente est encore insuffisante, constate-t-il. Quant à la vente de financement, elle nous permet tout juste de financer les stocks. Heureusement, nous équilibrons les comptes grâce à notre activité location", explique-t-il.
L'Actyon très en dessous des attentes
Dans la concession EurAuto 60, à Creil, la marque SsangYong côtoie d'autres asiatiques : Hyundai, Mazda, Nissan et Suzuki. En raison du succès insuffisant de l'Actyon, son contrat de 50 VN ne sera pas atteint cette année, même si "quelques clients anticipent leurs achats pour éviter de payer le malus l'année prochaine", nous explique le vendeur. En revanche, le monospace Rodius se vend bien, "auprès des familles qui s'agrandissent", poursuit-il. Le concessionnaire du Havre (Hyundai, SsangYong, Chrysler, Jeep, Dodge) réalise même ses plus gros volumes dans la marque avec ce modèle. "C'est en partie grâce à Hyundai, nous explique-t-il. La clientèle du Trajet, dont la commercialisation a été arrêtée cette année, s'est reportée sur le monospace de SsangYong". Il ne réalisera son objectif de 55 VN qu'à hauteur des deux-tiers, toujours à cause de l'Actyon, mais considère néanmoins la marque comme "un bon complément de rentabilité". Par ailleurs, témoigne-t-il, "nous avons peu de contraintes et les relations avec l'équipe commerciale sont très bonnes". Il constate enfin que les rares SsangYong d'occasion qu'il récupère se revendent très bien, notamment les Rexton de 1 à 2 ans.
Photo : Difficile de consacrer d'importantes surfaces à ces marques dans la petite couronne (ici , à Boulogne-Billancourt).
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