Les distributeurs espagnols réclament l'instauration d'une prime à la casse

Les distributeurs automobiles espagnols suggèrent de changer l'angle d'attaque. Pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO2 du parc automobile, ils soufflent l'idée d'une prime à la casse. Le projet a été exposé par la Ganvam, leur association patronale, le 23 septembre 2024.

"Il est inefficace de concentrer la stratégie de décarbonation uniquement sur l'électrification, sans l'accompagner de solutions réalistes pour retirer les voitures les plus anciennes et polluantes, sachant qu'actuellement 25 % du parc automobile en circulation a plus de 20 ans", s'est exprimé Raúl Palacios, président de la Ganvam.

La Ganvam met en avant le manque de moyens financiers des familles espagnoles. Les récents scores du marché des véhicules neufs en attestent. Le président de l'association soutient qu'avec des incitations à la mise au rebut, le gouvernement ouvrirait "un éventail de possibilités" aux propriétaires de véhicules.

Une enveloppe de 500 millions d'euros

Selon les estimations des distributeurs, quelque 165 000 véhicules anciens ou jugés polluants pourraient alors sortir de la circulation. Tandis que le dispositif amènerait les consommateurs à opter pour un véhicule neuf ou un exemplaire d'occasion de moins de cinq ans (Euro 6d), plus conforme aux ambitions environnementales. L'Espagne réduirait ainsi de 300 000 tonnes ses émissions de CO2 par an, d'après les calculs.

Une économie de gaz nocif, certes, mais il y a forcément un coût. Ce plan de prime à la casse a été chiffré à 500 millions d'euros. La Ganvam précise que l'aide budgétaire serait attribuée en fonction des situations financières et des modèles concernés. Aussi, les distributeurs soulignent que l'efficacité de cette incitation dépend du mécanisme. L'aide doit s'appliquer sur la facture et parvenir rapidement aux points de vente qui avancent les sommes.

Le premier plan depuis 2020

L'Espagne n'a pas connu de plan massif de soutien au commerce automobile depuis le Nuevo Plan Renove de 2020. Souvenez-vous, à la sortie du premier confinement pour cause de crise sanitaire, le gouvernement avait débloqué 250 millions d'euros. Une enveloppe destinée à encourager la transition vers des modèles électriques moyennant une aide à l'acquisition (achat ou leasing) de 300 à 4 000 euros selon les cas.

À ce jour, la somme record engagée par l'Espagne dans de telles mesures remonte à la période 2008-2010. En pleine crise bancaire mondiale, le pays avait accordé, avec les plans Vive I et Vive II, un montant équivalent à 1,2 milliard d'euros en ligne de crédit. Cela avait permis de financer des achats de véhicules vertueux avec des crédits à taux 0 %.

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La Ganvam rappelle que ces programmes peuvent être considérés comme des investissements. L'expérience des plans précédents montre qu'ils permettent de récolter au moins trois fois la mise de départ, de sorte que le bilan fiscal reste toujours positif, insiste l'association.