Le VO, une alternative pour les distributeurs Chevrolet
Les distributeurs Chevrolet n'ont pas attendu l'annonce du retrait de leur marque pour s'intéresser au marché du véhicule d'occasion. Voilà déjà quelques années que les groupes de distribution investissent et s'organisent pour booster cette activité. Toutefois, cette annonce, inattendue, et la nécessité d'exploiter une nouvelle enseigne pourraient les amener à considérer le VO sous un autre angle, et pourquoi pas à rejoindre un réseau multimarque. "Il y a déjà pas mal de distributeurs de la marque qui m'ont contacté. La situation a également permis d'accélérer les discussions avec certains dirigeants qui nous avaient déjà sollicités dans le cadre du développement de leur entreprise", reconnaît Xavier Morvan, dirigeant de l'enseigne Distinxion, qui a passé la barre des 100 points de vente en 2013. L'exploitation d'un panneau indépendant représente à ce stade des négociations tendues entre le réseau et le groupe GM, une alternative relativement crédible. Les enseignes multimarques ne cachent pas leur intérêt.
"Oui, il y a peut-être un coup à jouer. Toutefois, nous ne sommes pas dans une position d'opportunistes, nous n'appelons pas tous les jours les distributeurs Chevrolet. D'autre part, un concessionnaire ne peut s'orienter sur le panneau VPN comme un choix de substitution ou une alternative provisoire, car cela ne sera au final bénéfique pour personne. De plus, le distributeur doit avoir une culture VO, tous ne l'ont pas, et aussi offrir une surface extérieure qui permette d'exposer des véhicules d'occasion", confie David Rairolle, directeur des opérations VPN. Une position que partage Xavier Morvan : "Cela peut être une opportunité, effectivement, à la condition que le distributeur ait la vocation de vendre du VO et une réelle volonté de développer l'enseigne. Il est vrai que les concessionnaires Chevrolet affichent un profil intéressant dans le sens où ils ont appris à commercialiser des voitures pas toujours évidentes à vendre, qui sortent des standards du marché."
Opel ne fera de cadeau à personne
En Espagne, les distributeurs de la marque américaine se tournent même vers le constructeur chinois Qoros. Une option encore hasardeuse à l'heure actuelle puisque la date d’arrivée de la marque demeure encore incertaine. En France, les noms de Hyundai, Suzuki ou Kia ont, logiquement, été avancés pour succéder à Chevrolet. Seulement, on ne choisit pas un panneau de marque comme un article de supermarché. Aujourd'hui, dans l'Hexagone, l'ensemble des marques s'appuient sur un maillage dense et complet. Surtout, ces spéculations ne semblent pas du goût du groupe américain, qui entend privilégier la distribution de la marque Opel. "Sur le papier, notre positionnement sur le VO multimarque ne représente pas une menace pour un distributeur Opel. Pour autant, je ne suis pas certain que le constructeur sera plus ouvert avec nous qu'avec les autres panneaux de marques", juge David Rairolle.
Distinxion cible surtout les "exclusifs"
"Opel ne sera souple avec personne, abonde Xavier Morvan. Le but du retrait de Chevrolet est de redonner de l'élan à la marque Opel en Europe, ils souhaiteront donc le moins de cohabitation possible." En France, le réseau Chevrolet compte 133 investisseurs pour un total de 170 points de vente, dont 75% partagent leurs showrooms avec Opel. "Seuls les distributeurs exclusifs à la marque Chevrolet représentent véritablement pour nous une opportunité", tranche alors Xavier Morvan, qui confiait déjà l'an passé se méfier de la cohabitation entre son enseigne et un panneau de marque. En France, on dénombre environ quarante sites exclusifs à la marque Chevrolet. Le dirigeant breton se satisferait d'en attirer entre cinq et dix.
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