Le VO poursuit sa conquête en Chine
Il se vend actuellement en Chine un véhicule d'occasion pour quatre véhicules neufs, un ratio très en dessous des tendances que nous observons en Europe ou aux Etats-Unis, où il se vend en moyenne trois véhicules d'occasion pour un neuf, et qui témoigne d'un marché de la seconde main encore marginal.
"Il y a dix ans, l'idée même d'une vente d'occasion n'existait pas pour un concessionnaire chinois", rapporte à l'AFP Mathieu Vennin, un responsable de Peugeot dans le pays. Au cours de la dernière décennie, la majorité des clients achetaient un véhicule pour la première fois, et c'est d'ailleurs encore le cas pour 65% d'entre eux aujourd'hui. De fait, ces acheteurs n'avaient pas de voiture usagée à revendre. En plus de privilégier l'achat d'une voiture neuve, les Chinois affichent également leur scepticisme quant à la qualité des véhicules d'occasion, faute d'une réglementation adaptée.
Cependant, de la croissance exponentielle du marché chinois ces dernières années a commencé à émerger un marché de la seconde main plus structuré, qui confirme son essor d'année en année sous l'impulsion, notamment, des constructeurs. Ainsi, les ventes d'occasion ont bondi de 16,3%, à 6,05 millions de véhicules, selon la fédération des concessionnaires CADA. Dans le même temps, les ventes de véhicules neufs ne progressaient que de 6,9%.
Au-delà des explications structurelles, cette envolée s'explique par le déploiement de systèmes de certification et autres labels destinés à rassurer le client, mais également à distinguer l'offre des réseaux de celles des revendeurs non agréés. L'AFP rapporte que ces acteurs pèsent encore 95% des ventes d'occasion, sans garantie sur l'état du véhicule, et à des prix plus attractifs grâce à une fiscalité avantageuse réservée aux particuliers.
Ainsi, après Nissan ou Audi l'an passé, Volvo Cars propose depuis mars des garanties sur les voitures d'occasion contrôlées par son réseau tandis que Peugeot a mis en place son label "Lion Confiance". Pour les marques Premium, le VO constitue un réel levier de conquête auprès d'une clientèle qui n'a pas les moyens d'acquérir un VN. Enfin, une dizaine de métropoles chinoises, dont Pékin et Shanghai, ont adopté de sévères restrictions sur les nouvelles immatriculations qu'elles octroient afin d'endiguer la pollution et les embouteillages. Les véhicules d'occasion, qui disposent déjà d'une plaque, se révèlent dès lors plus intéressants.