Le réseau Opel s’interroge sur le rachat de la marque par PSA
Dans quelques jours, le plan stratégique du redressement d'Opel par PSA sera présenté. Réuni en convention, le réseau Opel se demande comment la distribution de la marque sera impactée.
Difficile d’échapper aux questions du moment lors de la convention du groupement des concessionnaires Opel : comment va se restructurer le réseau ? quelles seront les annonces qui interviendront à l’issue du plan des 100 jours et comment les distributeurs vont-ils pouvoir renouer avec une rentabilité positive ?
Aucune réponse n’est venue de la part du constructeur. Le plan de 100 jours ne prend fin qu’en novembre et, en attendant, les distributeurs doivent se contenter de l’optimisme d’Eric Wepierre, président de GM France, qui "se sent déjà dans la grande famille de PSA et se réjouit d’assister à la naissance d’un champion européen qui pèsera 17% du marché et sera à l’origine de 4,3 millions de véhicules dans le monde". "Nous resterons indépendants et une marque allemande. De plus, le portefeuille de marques est très complémentaire", a ainsi affirmé Eric Wepierre devant près de 100 distributeurs. "La majeure partie des Français ont connaissance de ce rachat et ils en ont une vision très positive."
Les distributeurs, de leur côté, l’espèrent également bien sûr, mais, pour l’instant, l’heure est plutôt aux interrogations. "Peugeot, avec 70 investisseurs, dispose de 17,5% de part de marché, Citroën, qui s’est entendu dire que le constructeur souhaitait redimensionner le réseau, affiche 108 investisseurs pour 9,9% de part de marché. Que va-t-il se passer pour nous alors que nous sommes 125 investisseurs pour une part de marché inférieure à 4% !", s’exclame ce distributeur. Pas de doute, chacun y voit des coupes franches dans les coûts. "C’est dans l’intérêt du constructeur de réduire son coût de distribution", avance cet autre distributeur. "Mais, dans le réseau Opel, l’ajustement a déjà eu lieu. Il n’y a plus rien à gratter ! Nous ne gérons plus déjà que par les charges."
L'exemple néerlandais de restructuration
Pour Marc Bruschet, président du GNCO, "la seule solution reste la concentration du réseau, mais avec un risque que doit accepter le constructeur : une baisse de part de marché". Cette aventure, les concessionnaires néerlandais l’ont déjà vécue. Théo Janssens, président du groupement des concessionnaires Opel aux Pays-Bas, était d’ailleurs invité pour présenter les tableaux de bord de cette restructuration qui a démarré en 2012 et qui suivait ce constat : s’adapter à une chute drastique des ventes qui sont passées de 70000 en 2008 à 25000 en 2014. La coupe a été sévère : de 99 investisseurs, le réseau est tombé à 42. Le nombre de points de vente est passé de 178 à 120, permettant ainsi au contrat moyen de bondir de 490 ventes VN à 1500. Pour 2016, le réseau présidé par Théo Janssens avance des marges supérieures et une rentabilité légèrement positive de 0,4% contre -0,7% en 2013.
Dans le réseau français, les résultats ne sont pas non plus à la hauteur des espérances. Marc Bruschet annonce, pour le réseau en France, un résultat courant avant impôt hors CICE négatif quand le constructeur communique sur un résultat net avant impôt légèrement positif, mais comprenant le CICE, "alors que les volumes se développent (NDLR : le marché à neuf mois progresse de 3,9%). Cela n’est ni normal ni satisfaisant. La nouvelle Corsa a été retardée pour pouvoir être développée sur la plateforme de la 208, ce qui est logique d’un point de vue de l’industriel, mais sur le plan commercial, ce sera difficile de tenir sans réelle nouveauté", poursuit le président du GNCO.
Côté pièces de rechange, en revanche, les synergies seront sans doute plus faciles à mettre en œuvre. La stratégie de plateformes de pièces est sur les rails du côté du groupe PSA. Les deux constructeurs proposent déjà des pièces communes notamment pour les modèles GrandlandX et CrosslandX, qui reposent sur des technologies PSA. La logique veut que la distribution des pièces de rechange suive le même schéma.
En Europe, le sentiment du réseau Opel est divergent et, par exemple, la France est le seul pays européen où la position de la marque est inférieure à celle des marques PSA. Ce qui est plutôt vécu comme une opportunité de développement dans le reste de l’Europe est plutôt vécu comme une angoisse en France. D’autant que la moitié du réseau Opel français est constitué de distributeurs monomarques et monosites !
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