Le groupe Neubauer en pôle avec Mc Laren

EN : Depuis quelques années, en effet, nous avons développé une politique de distribution de produit premium et très haut de gamme. Dans le groupe, ces marques représentent désormais 50 % de notre chiffre d’affaires et sont, disons “assez contributives” de notre marge globale. Mc Laren, qui propose des produits totalement différents de ce qui existe aujourd’hui dans ce domaine, s’inscrit donc dans cette logique. D’autant qu’il existe une vraie demande pour des produits novateurs et exclusifs. C’est un challenge excitant.

 

JA : Quel sera le visage de votre implantation dans la capitale et quand le showroom ouvrira-t-il ses portes ?

 

EN : Le site exclusif, situé dans le 16e arrondissement, entrera en fonction en avril prochain. Il s’établira dans un local que nous possédons déjà. Avec une superficie de près de 250 m², il pourra contenir trois voitures. Ce ne sera d’ailleurs pas un simple showroom puisque nous y aurons un service après-vente intégré. Nous serons prêts et livrerons les premiers véhicules en mai 2011.

 

JA : Mc Laren annonce 4 500 ventes par an dans le monde dès 2015. Quel est selon vous le potentiel de la marque en France ?

 

EN : Aujourd’hui, 550 véhicules sont destinés à l’Europe, dont 70 pour l’Angleterre et autant pour l’Allemagne. Ce qui est naturel puisque le marché du luxe est par exemple trois fois supérieur outre-Rhin et quatre fois outre-Manche. En France, le marché du très haut de gamme se situe autour de 3 000 véhicules. Et celui-ci est en constante augmentation. Il y a donc un bel avenir pour les marques premium et haut de gamme. Et, a priori, pour Mc Laren. Dès l’an prochain, le constructeur lancera un nouveau modèle tous les 10 ou 12 mois. La gamme du constructeur va ainsi s’étoffer et comptera à terme 7 modèles. Les ventes suivront naturellement.

 

JA : Quel sera l’investissement et en combien de temps entendez-vous l’amortir ?

 

EN : Cela se chiffre en centaines de milliers d’euros. Mais c’est tout à fait raisonnable. Ce qui est important, c’est cette exclusivité. Tant au niveau des produits que de la distribution. Nous ne serons que 35 opérateurs dans le monde. Je n’ai donc pas trop hésité. Le point mort est fixé à 25 voitures. Or, nous avons déjà des clients, des commandes et des acomptes. Nous avons ainsi prévu d’être à l’équilibre dès 2011, à quelques dizaines de milliers d’euros près. Je suis donc optimiste. 

 

JA : Vous êtes, pour l’heure, le seul investisseur en France. Pensez-vous qu’il y ait besoin d’ouvrir d’autres points ? Notamment pour les questions de maintenance après-vente…

 

EN : Nous opérons à Paris. Le groupe Monaco Luxury Group représente, lui, la marque à Monaco. Je pense que cela est suffisant, pour le moment. En ce qui concerne l’après-vente, notre équipe dédiée est en passe d’être formée au siège anglais. Et chez nous, à Paris, nous aurons en permanence une voiture complète en stock PR. Nous serons donc au point. A la marge, nous compenserons sans doute cette distance avec nos clients éloignés avec du service. Le constructeur a par exemple un savoir-faire télématique pour faire du diagnostic de panne à distance. Si besoin, nous nous déplacerons pour assurer l’après-vente.