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Distribution

Le Centre Occasion veut bousculer le marché d'Angers

Publié le 22 avril 2020

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
REPORTAGE – Il aurait dû être l'une des attractions du printemps dans la périphérie angevine, il attendra la fin du confinement pour commencer à vendre des VO. Franchisé EasyVO, le Centre Occasion cherche à occuper cet espace que les concessions maîtrisent mal.
Après avoir transformé des locaux commerciaux à Saint-Jean-de-Linières (49), Le Centre Occasion attend l'heure du déconfinement pour démarrer.

 

Tout était sur les rails. Après la création de l'entreprise en décembre 2019 et l'intégration des locaux en février dernier, le mois de mars devait permettre à Xavier Peruchot de lancer Le Centre Occasion. Mais à peine les portes ouvertes au public que la politique de confinement a forcé leur fermeture. L'entrepreneur devra donc attendre la fin des restrictions pour faire valoir son potentiel dans région angevine qui n'a pas fini d'encourager les investissements dans le commerce de véhicules d'occasion.

 

Après être passé par plusieurs grands groupes de distribution et des indépendants au cours des deux décennies écoulées, ce fin connaisseur du VO a décidé de voler de ses propres ailes, en appliquant sa méthode de travail. Comme si Le Centre Occasion se devait avant tout d'être l'aboutissement d'une carrière bien remplie. "Les grands groupes ont beaucoup d'argent, mais ne font pas du VO un centre de profit car ils ne le traitent pas à sa juste valeur, retient-il de ses récentes observations du secteur. Certains pensent faire du VO, mais n'ont jamais fait l'effort de se moderniser". Voilà pour le constat.

 

Pourtant, Xavier Peruchot s'est en quelques sortes tourné vers un groupe pour poser la première pierre de son projet. En visite à Reims, il découvre le point de vente d'Antoine Contardo, le concessionnaire Kia local qui, depuis peu, arbore les couleurs d'EasyVO, l'enseigne imaginée par le groupe Amplitude. "Nous cherchions à reprendre un garage près d'Angers, nous n'avions jamais pensé à une franchise, explique le gérant du Centre Occasion. Une fois le contact pris avec Franck Molina (le directeur d'EasyVO, ndlr), le projet a été réorienté". EasyVO deviendra la colonne vertébrale du point de vente en devenir.

 

EDP en marque blanche

 

Le néo-gérant voit en ce panneau un service pour les initiés. Il salue la logistique et la force de frappe. "L'approvisionnement restera toujours l'élément important dans le VO et il est de plus en plus compliqué de trouver du matériel qui offre de bonnes marges, se dit convaincu Xavier Peruchot. Cela devient difficile car les concessionnaires prennent de fortes marges même en BtoB quand ils ne privilégient pas directement les ventes à particulier". Son créneau sera majoritairement les produits à moins de 10 000 euros de son franchiseur, mais pas seulement. Il entend profiter de la liberté de mouvement pour s'aventurer sur d'autres segments.

 

"Mes précédents postes m'ont amené à vendre des voitures pour des marques premium et j'entends exploiter cette relation avec ma clientèle pour trouver des acheteurs au pouvoir d'achat supérieur", annonce. Une prise de position l'ouvrant à d'autres fournisseurs. EDP ne s'est pas fait prier. La centrale d'achat de Damian Ciesielczyk s'affiche en marque blanche sur le site du Centre Occasion. Mais le gérant ne cache pas sa volonté de diversifier les sources, sans pour autant en prendre le pas sur la franchise.

  

Outre le hall d'exposition de 150 m², le site aménagé à Saint-Jean-de-Linières compte un terrain extérieur où 40 à 50 véhicules d'occasion pourront être entreposés. Le mot d'ordre sera d'afficher une rotation rapide. "J'ai appris à gérer le stock non pas en considérant chaque véhicule mais au travers du ratio CA/marge brute", pose Xavier Peruchot. De la vitesse dépendra le rendement du stock qui par défaut laissera une marge fine par unité.

 

Debard Automobiles arrive

 

Volontairement seul pour ne pas alourdir les charges durant cette phase de décollage, le gérant du Centre Occasion a frappé à la porte d'un voisin pour prendre en charge les remises en état et la préparation des véhicules. A la faveur d'un accord, l'exploitant de la marque Centre Auto-Matic le plus proche obtient tous les flux. Mais il est encore trop tôt pour estimer ce que cela représentera car force est d'admettre que le nouveau venu joue de malchance dans le calendrier.

 

A l'instar de ses confères sondés récemment, Xavier Peruchot entrevoit plusieurs scénarios pour cette fin de crise. Toutefois, il privilégie celui qui verra les contrats VN être assurés en priorité, provoquant une chute de l'ordre de 15 à 20 % des disponibilités à l'approvisionnement. "Le VO récent va souffrir d'une pénurie et nous serons peu à savoir faire du vrai VO", se figure-t-il le moyen terme. Le temps presse cependant. Le Centre Occasion aura bientôt un nouveau voisin d'envergure, puisque Debard Automobiles a annoncé depuis fin 2018 son intention de parier sur le marché d'Angers. Une future présence dont peut attendre un double effet, celui d'attirer l'attention sur les alternatives aux concessions concentrées en pôle d'indépendants et celui de rafler la mise.

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