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Distribution

L’Algérie stoppe ses importations de VO, les loueurs boudent

Publié le 14 octobre 2005

Par David Paques
4 min de lecture
Pour mettre fin au débarquement massif de véhicules d'occasion qui bousculent le marché local, le gouvernement algérien a décidé, le 25 septembre dernier, de mettre un terme aux importations de véhicules de moins de trois ans. Ce qui n'est pas sans causer quelques soucis aux loueurs hexagonaux. S'il...
Pour mettre fin au débarquement massif de véhicules d'occasion qui bousculent le marché local, le gouvernement algérien a décidé, le 25 septembre dernier, de mettre un terme aux importations de véhicules de moins de trois ans. Ce qui n'est pas sans causer quelques soucis aux loueurs hexagonaux. S'il...

...fallait se convaincre que l'arrêt des importations de VO sur le sol algérien n'a rien d'une mesure ordinaire, un chiffre mieux que tout autre traduit cet état de fait. Depuis des années en effet, ce sont près de 100 000 véhicules de moins de trois ans qui débarquent annuellement dans les ports de la côte algérienne. Durant les neufs premiers mois de cette année 2005, 75 000 unités ont encore usé de ces derniers passeports pour le pays. A titre de comparaison, précisons que le nombre de véhicules neufs vendus sur le sol algérien durant la même période avoisine les 85 000. A la lumière de ces deux chiffres, on comprend alors d'autant mieux les enjeux de cette interdiction longtemps évoquée par les divers gouvernements algériens successifs. Le 25 septembre dernier, le président Bouteflika mettait fin aux spéculations en inscrivant cette interdiction dans la législation de son pays, provoquant par là même un certain embarras de l'autre côté de la Méditerranée.

Des pistes à l'export ?

Chez les acteurs de la location hexagonale, l'interdiction de ce type de véhicules sur le sol algérien pousse en effet à la réflexion. Un rapide tour d'horizon des services VO chez les loueurs suffit à saisir les conséquences dudit arrêté. Chez ALD Automotive, l'Algérie représentait 20 % de leurs ventes de VO, chez Arval, on estime cette même proportion entre 25 et 30 % du volume de vente annuel. "Une réflexion est actuellement à l'étude sur ce sujet, reconnaît David Benisty, chargé de communication pour Arval. Il s'agit en effet d'explorer de nouvelles voies mais aussi, pourquoi pas, de renforcer les canaux existants", poursuit-il. Mais la mission ne semble pas si aisée.
La raison principale de cette difficulté concerne la typologie des véhicules dont étaient friands les consommateurs algériens. "Pour les voitures normales, nous n'aurons pas trop de soucis à trouver une alternative. En revanche, pour les véhicules de société, cela va être beaucoup plus difficile", explique en effet Alain Moutiers, directeur opérationnel de chez Arval. Ces voitures de société dépourvues de banquette arrière ne trouvent pas facilement preneur sur le sol français. Notamment parce qu'il est souvent difficile de faire homologuer le véhicule après le rajout des places arrière. "Heureusement que nous avons des pistes à l'export !", lance Jean-Philippe Renwick, directeur du VO chez ALD Automotive. Mais même à l'étranger, il ne semble pas si facile de trouver preneur. Rappelons que le marché de l'occasion algérien a en effet pour spécificité d'afficher des prix assez bas pour des véhicules récents, mais fortement kilométrés. Une typologie qui ne correspond pas tout à fait à la demande d'autres pays. Par conséquent, ces pistes évoquées par ALD Automotive ne sont pas idoines. "Il est vrai que ces pays n'achètent pas aux mêmes prix", reconnaît en effet Jean-Philippe Renwick. Bien souvent d'ailleurs, l'arrivée massive de constructeurs chinois et indiens dans les pays émergents, augmente l'attractivité des véhicules neufs. Alors la question peut se poser naturellement : existe-t-il une vraie solution de remplacement pour les loueurs ? Non, serait-on ainsi tenté de dire chez ALD Automotive. "S'il y avait vraiment une solution idéale, nous aurions changé notre fusil d'épaule depuis longtemps !", reconnaît volontiers Jean-Philippe Renwick. Dans ces conditions, bien difficile de dire ce qui va advenir de cette activité.

Une hausse des prix sur la LLD à prévoir

A moyen terme, les différents acteurs de la LLD hexagonale attendent tout de même une certaine régulation. Mais en attendant, certaines répercussions sont donc à prévoir sur leurs activités. "D'ores et déjà, nous avons senti un certain fléchissement du marché depuis trois semaines, glisse en effet Jean-Philippe Renwick. Et si la tendance se confirme, nous allons devoir revoir notre politique tarifaire sur la location longue durée", reconnaît-il. Preuve que la décision du gouvernement algérien est loin de n'avoir que de simples conséquences intérieures. S'il est encore un peu tôt pour quantifier la hausse tarifaire que cela va entraîner sur la LLD, l'impact sur les activités des loueurs est donc certain. Reste à attendre les premières répercussions visibles, qui devraient, selon les pronostics des principaux intéressés, intervenir d'ici la fin de l'année. Subsistera alors une inconnue : l'ordonnance du gouvernement algérien sera-t-elle définitive ? Certains préfèrent croire qu'une fois assaini, le marché local ouvrira à nouveau ses portes. En l'état actuel des choses, rien n'est moins sûr.


David Paques

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