La santé économique des filiales d’importation
...Plimsoll Publishing vient d'établir le classement des 500 premières entreprises françaises de commerce de véhicules automobiles. Qu'il s'agisse de négociants en VO, d'importateurs, de succursales ou de concessions, aucune composante du secteur ne manque. Les sociétés sont ainsi répertoriées et classées selon leurs derniers chiffres d'affaires déclarés. Le cabinet a examiné tous les résultats de ces 500 sociétés aux profils différents dont la plus petite a réalisé un CA de 27 millions d'euros et la plus importante, le groupe Volkswagen France, un CA de 4,51 milliards d'euros. Parmi ces sociétés, 150 réalisent plus de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires tandis que 350 d'entre elles ont un CA oscillant entre 27 et 50 millions d'euros. Au-delà d'un simple classement chiffré, une analyse approfondie a également permis à Plimsoll Publishing d'aboutir à des conclusions plus ou moins rassurantes sur l'ensemble de ces entreprises : "Sur les 500 sociétés du commerce de véhicules automobiles, 63 ont vu leurs ventes augmenter de 15 %, 65 ont doublé leurs bénéfices et 23 autres ont réduit leurs dettes de moitié." "Des améliorations, continue Jean Baxe, un des analystes de Plimsoll, qui fournissent la preuve que l'on ne peut plus mettre les performances médiocres d'une entreprise sur le dos des conditions du marché." Les sociétés françaises du commerce de véhicules automobiles auraient ainsi "pris un tournant vers le mieux", augmentant leurs bénéfices et enrayant peu à peu les problèmes générés par leurs dettes. Si ce constat vaut pour certaines de ces entreprises, il ne s'agit pas non plus d'une généralité. Pas question de tomber dans l'euphorie. Toujours selon le rapport, trop de sociétés sont encore en proie à des difficultés : "Malgré ces améliorations, il reste toujours 230 sociétés dont les ventes sont en baisse et 89 qui travaillent à perte. Le succès d'une société dépend avant tout de la façon dont elle est gérée et pas forcément de ses ventes." Des 500 entreprises répertoriées, nous avons volontairement éliminé celles de VI et de réparation automobile pour ne garder, d'une part, que les filiales de constructeurs et, d'autre part, les 100 premières succursales et concessions de France (lire p 84).
Des importateurs aux profils différents
Ainsi, 17 importateurs figurent dans le classement établi par le cabinet britannique. Neuf d'entre eux (Volkswagen, DaimlerChrysler, Ford, General Motors, Fiat, BMW, Toyota, Nissan et Honda) trustent les premières places du classement pour des chiffres d'affaires allant de 4,51 milliards d'euros pour Volkswagen France à 682 millions d'euros pour Honda Motor South Europe. Les autres filiales (Mitsubishi, Mazda, Rover, Kia, GM Daewoo, Subaru, Ferrari ou Porsche) sont noyées dans le classement, dépassées par des filiales et concessions aux chiffres d'affaires plus importants. Certaines filiales ont cependant connu une nette progression de leur CA. Ainsi, Mazda signe la plus nette amélioration de son chiffre d'affaires (+ 43,81 %), passant du 84e au 42e rang. Des progressions également intéressantes pour les filiales Kia (+ 24,15 %), Porsche (+ 24,02 %) et Nissan (+ 11,60 %) qui continuent sur leur lancée de l'année précédente (JA n° 850).
Une rentabilité moyenne de 2 % !
En revanche, la situation ne s'est guère améliorée pour certains importateurs qui affichent toujours des pertes. A commencer par Fiat Auto France, bon dernier, dont la perte s'est élevée en 2002 à 42 millions d'euros. Quatre autres importateurs viennent s'ajouter à la liste des entreprises dans le rouge : Rover (- 1,24 million d'euros), GM Daewoo (- 7,71 millions d'euros), Kia (- 4,51 millions d'euros) et Subaru (- 647 000 euros). Relevons, en revanche, la bonne performance de Honda Motor South Europe, dont 55,91 % du CA est réalisé hors de France et qui, entre 2002 et 2003, a réussi l'exploit de passer d'une situation peu enviable (- 23 millions d'euros de dettes) à celle de bénéficiaire (+ 5,3 millions d'euros). Ces filiales déficitaires n'altèrent cependant pas la rentabilité moyenne des importateurs, qui s'élève à 2,12 %, à des lustres du 0,6 % atteint l'exercice précédent.
Tanguy MerrienSur le même sujet
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