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Distribution

Indicata décrypte les premiers effets de la crise sur le véhicule d'occasion

Publié le 24 mars 2020

Par Gredy Raffin
3 min de lecture
A quoi peut-on s'attendre sur le marché du véhicule d'occasion européen alors que tous les pays majeurs sont désormais frappés par l'épidémie ? En croisant les premières statistiques disponibles et l'historique des crises, Indicata présente les scenarii.
Les ventes ont marqué un ralentissement certain en Europe depuis la mi-mars. La sortie de crise s'annonce agitée.

 

Depuis le 16 mars 2020, l'Europe du VO a clairement basculé. La courbe des ventes, estimées sur le nombre d'annonces retirées, montre un net ralentissement, voire un effet falaise en France et en Allemagne. Cette observation est extraite d'une analyse réalisée par les équipes d'Indicata, la filiale du groupe Autorola, publiée ce 23 mars 2020 dans un livre blanc (lien ici).

 

Au 18 mars, date du dernier relevé, la Pologne, le Portugal et la Turquie maintenaient un rythme de croissance. Le Royaume-Uni en faisait autant. Mais l'état de confinement dans lequel viennent de rentrer les Britanniques devrait marquer la fin de cette période. La distanciation sociale et le taux de contamination constituant deux facteurs de repli, observe-t-on chez Indicata.

 

Le VO traverse mieux les tempêtes

 

L'humain a besoin de repère. Pour anticiper les effets de cette crise naissante, le meilleur point de comparaison reste encore l'effondrement économique de 2008, quand bien même nombre de paramètres diffèrent. A cette époque, la crise financière entraîne une chute des ventes de VO tout autant que de VN et tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne. Les marchés VO allemands et britanniques en étaient ressortis rapidement plus forts qu'avant le crash. L'Italie s'était effondrée, tandis que la France et l'Espagne vivotaient en-deçà de leur potentiel.

 

Mais le VO avait globalement pris l'ascendant sur le VN. Les volumes européens ayant retrouvé leur niveau dès 2013, quand l'indice du VN restait près de 25 points en-dessous du score de 2007. Tiré par l'offre et non par la demande, le VO a la garantie de toujours pouvoir compter sur des fournisseurs, notamment les gestionnaires de flottes et les différents loueurs. Il peut aussi tabler sur les difficultés financières des consommateurs qui se détournent du VN.

 

Un avenir modéré

 

Revenons à la crise du Covid-19. Trois grands scénarios se présentent désormais aux professionnels, selon les experts d'Indicata. Dans le meilleur des cas, la situation critique ne durera que 6 à 9 mois. Alors, la solidité du secteur, soutenue par des mesures gouvernementales, conduira à une reprise rapide de l'activité. Dans le cas de figure le plus dommageable, le crash qui se prépare pourrait être plus violent qu'en 2008 et des faillites en masse sont à prévoir sur plusieurs années.

 

Indicata entrevoit un avenir plus modéré. Certes, les contrôles de distanciation sociale auront un impact négatif immédiat sur les volumes de véhicules d'occasion. Certes, le pouvoir d'achat souffrira encore pendant l'exercice 2021 et la confiance des acheteurs sera compromise, mais l'assouplissement financier des gouvernements empêchera une implosion complète des économies. Les analystes préviennent néanmoins que la volatilité restera importante, accentuant la pression sur les prix pendant les 2 à 4 qui suivront la sortie de crise. Mais de la consommation, il y en aura sur les parcs VO.

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