Geoffroy Roux de Bézieux en visite dans une concession du groupe Vauban
(Mis à jour le 19 mars 2021)
A quelques heures de l’annonce d’un nouveau confinement dans trois régions françaises (Ile-de-France, Hauts-de-France et le département des Alpes Maritimes), Geoffroy Roux de Bezieux, président du Medef, a rendu visite au groupe Vauban, présidé par Olivier Hossard. Le rendez-vous était donné dans la concession Peugeot d’Argenteuil (95) afin d’apporter "un message d’empathie et de soutien pour une filière majeure de l’économique française et qui vit des sujets de transformation très compliqués. Il faut que les voies et les moyens soient réalistes et que les règles ne changent pas en permanence", a-t-il précisé lors d’un point avec la presse, accompagné des dirigeants du CNPA.
Si le soutien de la filière des services de l’automobile pour ses 230 000 salariés est acquis, le président du Medef va quand même inquiéter quelques dirigeants du secteur." Il faut commencer à réfléchir à débrancher les aides, et notamment celles du chômage partiel. Les entreprises ne peuvent pas vivre au crochet de l’Etat aussi longtemps", a précisé le président du Medef.
Des Dirrectes tatillonnes
Difficile à entendre alors que les hypothèses de confinement se confirment au moins pour le week-end, après une année pendant laquelle les professionnels de l’automobile ont pu résister grâce aux mesures de chômage partiel justement et bien sûr les PGE (Prêts garantis par l’Etat).
"L’année 2020 n’a pas été bonne. Mais elle n’a pas été catastrophique, en particulier grâce aux aides apportées. Au moment des confinements de 2020, 95 % des effectifs étaient en chômage partiel et encore aujourd’hui nous devons faire face à des contrôles des Dirrectes (Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi), qui sont très tatillonnes sur les documents administratifs", fait remarquer Olivier Hossard.
Le groupe qui distribue Peugeot, Citroën, DS Automobiles, Seat et Toyota, dans les Yvelines et le Val d’Oise est parvenu à terminer l’année 2020 avec un chiffre d’affaires en baisse de "seulement" 7 % et un volume de vente de véhicules neufs en diminution de 11 % pour une rentabilité moindre par rapport à celle de 2019 (1,5 %) mais qui reste positive.
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17 % de PGE difficiles à rembourser
Reste que le début de l’année 2021 s’avère également compliquée avec des commandes en baisse et un après-vente en difficulté notamment à cause d’un kilométrage parcouru en contraction. "Le couvre-feu la semaine nous coûte déjà beaucoup. Si les reports sur le samedi matin ne sont plus possibles, la crise va s’accélérer. En réalité, nous n’avons pas encore payé l’addition de cette crise sanitaire", estime Olivier Hossard.
Un sentiment partagé par Francis Bartholomé, président national du CNPA : "Environ 69 % des concessionnaires ont demandé un PGE au printemps 2020. Et près de 17 % de ces dirigeants se déclarent aujourd’hui en difficulté s’ils devaient le rembourser maintenant".
Le président du Medef se veut malgré tout optimiste, notamment au regard du calendrier vaccinal annoncé par le Premier ministre, à savoir 10 millions de Français vaccinés à mi-avril, 20 millions à mi-mai et 30 millions pour le milieu du mois de juin. Reste à savoir, à l'issue de ce calendrier, les comportements d'achats des Français et s'ils souhaitent utiliser le bas de laine accumulé depuis le début de la crise sanitaire.