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Distribution

"D’ici 2015, 100 % de nos distributeurs seront labellisés Green Act"

Publié le 8 novembre 2012

Par Alexandre Guillet
6 min de lecture
Jean-Claude Bartnicki, responsable des ventes DPC France, Italie, Portugal, Espagne et Grèce - Avec pédagogie et avec un réel souci d’apaisement, Jean-Claude Bartnicki met les choses au clair sur le changement d’actionnaire et le futur nom de marque qui entrera en vigueur dans deux ans. Dans un second temps, il nous détaille aussi le déploiement du projet Green Act et ses enjeux. Explications.

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Comment répondez-vous aux manifestations d’inquiétude qui peuvent remonter de votre distribution par rapport au changement d’actionnaire et concrètement, quel sera le calendrier du changement ?
Jean-Claude Bartnicki.
Au niveau du changement de la géométrie du groupe et de l’organisation capitalistique qui nous dirige, il n’y a pas d’inquiétude à avoir. De façon très prosaïque, nous changerons d’actionnaire au 1er février 2013, Carlyle remplaçant DuPont. Nous opérons déjà partout en Europe dans des entités légales différentes de celle de DuPont. C’était déjà le cas en France depuis longtemps, puisque cela remonte bon an mal an à l’acquisition d’Herberts par DuPont. Et depuis le 1er octobre, DPC travaille de manière autonome par rapport à DuPont. En fait, il n’y a que trois changements : le changement d’actionnaire au 1er février, le changement de nom pour DPC et le changement de nom pour DuPont Refinish qui doit intervenir d’ici deux ans. Nous aurons donc un autre nom de marque et nous travaillons d’ores et déjà sur le naming. Mais cela n’a pas d’incidence sur les axes stratégiques de notre organisation.

JA. Ce changement de nom est tout de même important, car DuPont Refinish jouit d’une forte notoriété et de connotations plutôt positives, n’est-ce pas ?
JCB.
C’est vrai que le nom DuPont Refinish s’accompagne de connotations positives, mais il n’y a aucune raison que nous perdions cet atout. C’est tout le travail de communication que nous allons mettre en œuvre au moment voulu. Une communication massive sur un nouveau nom qui est aussi et surtout une opportunité. Comme lors de tout nouveau départ. Nous allons être sur le devant de la scène. En outre, on peut rappeler que ce n’est pas la première fois qu’un tel cas de figure se présente dans les affaires et l’expérience nous montre que c’est rarement un problème.

JA. Les rumeurs portant sur la fusion de certaines marques sont-elles fondées : est-ce une hypothèse à l’étude ?
JCB.
Non, absolument pas. Il n’y aura pas de fusion et nous garderons la même organisation avec nos trois marques, Standox, marque leader en Europe, Spies Hecker, et DuPont Refinish, marque leader en France, qui portera donc un nouveau nom dans deux ans.

JA. Avez-vous été surpris par la décision de la maison-mère et que répondez-vous à ceux qui stigmatisent la dimension “à risques” ou “courtermiste” d’une gestion par un fonds ?
JCB.
Ce n’est pas vraiment une surprise car la nouvelle présidente du groupe DuPont avait annoncé que le groupe voulait se concentrer sur les biotechnologies, l’agriculture, la nutrition et la protection. A partir de là, l’activité de DPC n’apparaissait plus forcément dans les core-business du groupe. Dès lors, dès qu’une opportunité intéressante s’est présentée, la vente a eu lieu. Il convient d’ailleurs d’insister sur ce point, à savoir que l’activité et les finances de DPC se portent bien, comme en témoigne le coût élevé de l’acquisition. En outre, Carlyle voit dans DPC des possibilités de développement, ce qui est un autre signal positif. Pour répondre à la seconde partie de votre question, il ne faut pas assimiler tous les fonds d’investissements à des flibustiers. C’est très simpliste. En l’occurrence, Carlyle, possède des participations dans 200 entreprises environ, ce qui représente 675 000 salariés. Il y a la force de l’expérience. Et si vous prenez des exemples connus en France, comme Zodiac et Hertz, vous constatez que ce ne sont pas des entreprises mal gérées ! En outre, nous allons gagner en réactivité et en agilité.

JA. Venons-en à Green Act : pouvez-vous nous expliquer la finalité de ce nouveau projet ?
JCB.
En fait, il s’agit de la dernière pierre de notre processus de labellisation de nos distributeurs. Dans un contexte économique difficile, il est encore plus important de mettre en avant l’excellence de notre professionnalisation. Nous avons fait le choix de travailler avec des distributeurs et il faut montrer que notre distribution est professionnelle. D’où le choix de la labellisation. Nous avons déjà des programmes de formation sur de nombreux sujets et nous travaillons beaucoup sur l’aval de l’activité. Avec Green Act, nous nous orientons sur l’amont, c’est-à-dire la distribution physique, stockage, transport, gestion des déchets… La distribution physique doit aussi répondre aux standards les plus exigeants. L’appellation Green Act renvoie dès lors à deux dimensions : l’environnement et la qualité. Deux dimensions qui font partie intégrante du groupe.

JA. Le projet est-il lancé ?
JCB.
Tout à fait, il est en cours de déploiement. Il repose sur une charte, articulée autour de cinq axes, que nos distributeurs signent. Certains distributeurs s’y conforment déjà à 100 % et d’autres s’engagent à s’y conformer intégralement d’ici deux ans, via des plans d’action allant dans ce sens. D’ici 2015, 100 % de nos distributeurs seront labellisés. On peut souligner que la plupart de nos distributeurs sont déjà à un très haut niveau par rapport à la protection de l’environnement. Certains distributeurs ont déjà des certifications ISO par exemple. L’objectif est de formaliser de façon homogène cette démarche et cet atout.

JA. Cela représente-t-il un coût important pour les distributeurs ?
JCB.
Beaucoup de pratiques n’ont pas d’incidence sur les coûts. On peut envisager des coûts au niveau de l’entreposage, mais la grande majorité de nos distributeurs sont d’ores et déjà conformes sur ce point. Par ailleurs, nous mettrons à leur disposition des ressources internes, nos auditeurs qui peuvent aider à déterminer des actions correctives et assurer le suivi de la démarche. Ce sera un service gracieux.

JA. C’est donc aussi une stratégie de fidélisation vis-à-vis de votre distribution ?
JCB.
Oui, ce qui est logique dans la mesure où nous avons toujours misé sur la distribution et où nous considérons les distributeurs comme notre prolongement. Nous sommes sur la même longueur d’ondes et partageons l’avis que sur un marché tendu et qui va aller se concentrant, les plus professionnels seront les gagnants de demain. D’où cette démarche de se conformer aux plus hauts standards et d’épouser une logique de labellisation.

JA. Selon vous, quelle forme prendra ce phénomène de concentration ?
JCB.
Pour les distributeurs comme dans le périmètre des carrossiers, je pense que cette concentration se fera de manière douce. Des affaires disparaîtront au moment où des dirigeants prendront leur retraite, par exemple. Ce ne sera pas violent, il n’y aura pas de choc.
 

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