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Distribution

Portés par leur offensive européenne, les enchéristes enregistrent de nouveaux records

Publié le 13 mars 2024

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Pour la troisième année de rang, les maisons de vente aux enchères automobiles ont battu leur record de montant d'adjudication. En 2023, elles ont totalisé 2,377 milliards d'euros, soit +24,1 %. Outre le niveau de prix, la demande européenne a permis cette envolée.
Enchères auto
L'automobile représente 36 % des ventes aux enchères à l'export (+3 points). ©Le Journal de l'Automobile

Les maisons de vente aux enchères de voitures d'occasion volent de record en record. Selon le rapport 2023 publié par le Conseil des ventes, le 7 mars 2024, les acteurs ont cumulé un montant d'adjudication de 2,377 milliards d'euros. En comparaison à l'exercice précédent, ils ont amélioré la marque de 24,1 %.

 

Il y a quelques jours, Jean-François Maréchal, directeur général d'Alcopa Auction, avait donné le ton dans un entretien en annonçant un bilan exceptionnel. Les chiffres officiels le confirment. Alcopa Auction est crédité de 735 millions d'euros d'adjudication, en hausse de 37 %.

 

Une accélération que BCAuto Enchères a suivi de loin. Avec un total de 642 millions d'euros sur sa plateforme de mise aux enchères, l'entreprise, qui a perdu la tête du classement en 2021, a gagné 22 % l'an passé. Le podium est complété par un invité inattendu.

 

Dans le tableau publié, EnchèresVO ravit en effet la place historique de VPAuto. En croissance de 27 %, la maison toulousaine totalise 251 millions d'euros, contre 250 millions d'euros pour son concurrent breton. Celui-ci paye l'impact d'une progression limitée à 3 % en 2023. Toutefois, François-Laurent Guignard, directeur général de VPAuto, a tenu à apporter un correctif. En reconsidérant la TVA appliquée sur certaines transactions, ses adjudications s'élèvent en réalité à 288 millions d'euros.

 

Plus de sessions de vente

 

Ce niveau record des maisons de ventes aux enchères de voitures d'occasion a été réalisé dans un contexte favorable. Comme l'explique le Conseil des ventes, les trois catégories – à savoir objets d'art, chevaux et véhicules – ont tous été tirés vers le haut. "Mais le marché des véhicules a été le grand gagnant", analyse Quentin Loiseleur, directeur délégué du Conseil des ventes.

 

De manière intuitive, l'inflation des prix des véhicules de 2022, suivie d'une lente décrue en 2023, pourrait être avancée comme raison à cette envolée du montant total d'adjudication. Quentin Loiseleur ajoute d'autres motifs. Il évoque aussi l'effet de volume. Les maisons ont été plus actives en passant d'environ 14 000 sessions de vente en 2022 à quelque 27 000 en 2023.

 

La dématérialisation des événements a aidé à cet accroissement spectaculaire. La suite, c'est Olivier Fernandes, directeur général de BCAuto Enchères, qui nous la raconte : "En optant pour un système 100 % digital, nous avons libéré tout le potentiel commercial. Nous ne sommes plus contraints par la logistique et cela nous permet d'organiser plus de 40 opérations de vente par semaine". Il revendique un score de 90 000 ventes de voitures d'occasion en 2023, dans le cadre des enchères réglementées.

 

Une internationalisation galopante

 

Le phénomène de digitalisation a surtout continué d'effacer les frontières. Dans une Europe post-Covid de plus en plus friande de ventes aux enchères, comme le décrit Quentin Loiseleur, cela profite grandement aux maisons françaises. "Si leur approvisionnement est toujours très local, les acheteurs s'internationalisent de plus en plus", relève le directeur délégué du Conseil des ventes.

 

À en croire les données qui lui ont été transmises, les véhicules pèsent 36 % dans les exportations des maisons de vente aux enchères, soit +3 points sur un an. Une tendance haussière significative pour les hôtels de vente aux enchères automobiles. Ils restent cependant encore en retrait par rapport aux autres secteurs, dont celui des arts qui vaut 53 % des exports.

 

A lire aussi : Les acheteurs de voitures d'occasion font des efforts financiers

 

Le Conseil des ventes souligne que chez les quatre principaux acteurs de la branche automobile, la part des exportations oscille entre 20 et 25 %. La grande majorité des véhicules prend la route d'un pays de l'Union européenne.

 

Olivier Fernandes confirme les impressions du directeur délégué du Conseil des ventes. "Les véhicules provenant de sources telles que les loueurs nous facilitent la traçabilité et le partage de l'historique. En plus, nous soumettons de plus en plus de voitures avec une TVA récupérable. Cela constitue des atouts auprès de la clientèle étrangère", explique le directeur général de BCAuto Enchères.

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