Des distributeurs pessimistes
...comment ils jaugeaient leur avenir plus ou moins proche. Force est de constater que le tableau est loin d'être rose.
En effet, les distributeurs sont 86,5 % à estimer que leur profession a évolué défavorablement et qu'ils se trouvent aujourd'hui dans une situation plus difficile qu'il y a cinq ans (67,1 %). Les principales causes de ce malaise sont avant tout imputables à "une diminution de la rentabilité nette" pour 64,4 % dûe à la forte "réduction des marges" (62,1 %). Pis, la notion de plaisir a disparu pour la grande majorité de ces opérateurs (80,3 %). Au final, les concessionnaires ne sont donc guère avancés depuis l'entrée en vigueur du nouveau règlement européen 1400/2002. En outre, ces mêmes distributeurs ne voient pas leur avenir s'améliorer et le voient même "évoluer défavorablement" (63,4 %). Tout comme la relation entre distributeurs et constructeurs n'a guère avancé : 51,3 % des concessionnaires jugent cette relation peu constructive et 43,6 % la trouvent même négative. L'argent étant le nerf de la guerre, c'est encore le thème de la rentabilité qui revient sur le devant de la scène. Les réseaux n'ont que très peu d'espoir quant à une évolution favorable de leur situation financière puisque 62 % voient leur rentabilité sur le VN encore reculer tout comme la rentabilité sur les pièces de rechange (43,9 % d'entre eux contre 39 % envisageant une stabilité).
Un multimarquisme salvateur
Pour contrer une évolution trop défavorable de leur profession, les distributeurs estiment (56,5 %) que le multimarquisme reste la meilleure solution "pour être financièrement moins dépendant" (72,5 %), afin "d'optimiser les coûts" (63,2 %), mais surtout pour renforcer le "distributeur face au constructeur" (60,9 %). Car si le CNPA ne l'a pas mis en exergue dans son rapport, cette enquête souligne surtout la crainte du distributeur face à un constructeur trop puissant. En effet, les distributeurs estiment en grande majorité (81,3 %) que la concentration n'est pas terminée et 48,3 % pensent même qu'elle n'en est qu'à ses débuts. En outre, les menaces d'hier ne sont plus celles de demain. S'il y a quelques années, les grandes surfaces ou autres pouvaient monopoliser les craintes, ce n'est désormais plus le cas : les filiales et succursales des constructeurs sont aujourd'hui les concurrents les plus craints par les concessionnaires (51 %), devant Internet (49 %) !
Enfin, les distributeurs voient également l'émergence des investisseurs financiers (68,7 %) pour pallier des distributeurs souffrant de capacité de financements et constituent (59 %) l'entrée en Bourse de quelques acteurs.
On se souvient encore, il y a quelques années, des débats sur l'entrée en vigueur du nouveau règlement qui devait faciliter la vie de nos concessionnaires et les libérer du joug de leurs constructeurs. A écouter les distributeurs, la situation n'a que peu évolué, elle s'est même aggravée… !
Tanguy Merrien
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