AutoScout24 allège sa structure française
Il y a un mois, nous employions le terme de "réorganisation" pour désigner les changements en cours au sein de la société AutoScout24. Une réorganisation particulièrement profonde, se traduisant par un allègement drastique de la structure française. Une procédure de licenciement a été engagée et la dizaine de salariés qui composent la filiale s’est vu proposer des postes au sein du groupe Deutsche Telekom en France, actionnaire d’AutoScout24.
"Une première vague de licenciements et de reclassements aura lieu d'ici fin février-début mars. Sur le plan humain, social et financier, Autoscout24 a globalement très bien traité ces salariés", précise une source interne. La direction s’interdit cependant de parler de fermeture du bureau français. "Nous allons conserver des services locaux, précise Vincent Hancart, directeur général d’AutoScout24 en Belgique, qui chapeaute, au côté d’Eric Laffont, l’ensemble de la réorganisation.AutoScout24 est un acteur à dimension européenne et quitter la France n’aurait, par conséquent, aucun sens. Il s’agit d’un marché essentiel pour notre développement".
En outre, le site Internet continuera de fonctionner en France et les activités commerciales et de service clients (traitement des appels, e-mails…) seront pilotées depuis la Belgique. "Nous avons revu l’équilibre de la structure qui repose désormais sur une organisation plus agile. Chaque euro économisé dans cette réorganisation profitera à nos clients. Le développement du marketing et du trafic seront amplifiés. Nos moyens seront supérieurs car nous allons nous appuyer sur les compétences de chaque pays, l’Allemagne pour le référencement ou encore l’Italie pour le Social Média. Aux yeux des professionnels comme des particuliers, il n’y aura aucun changement et je ne crains pas une baisse d’activité dans les semaines à venir", confie Vincent Hancart.
Une arrivée trop tardive en France
Arrivé en 2007 sur le sol français, le groupe a dû composer avec un marché très éclaté et fortement concurrencé. Malgré une communication très forte, AutoScout24 n’est pas parvenu à acquérir une notoriété suffisante auprès des particuliers et conquérir une place parmi les sites leaders, contrairement aux autres pays d’Europe.« Nous étions déficitaires depuis 2008 et nous n'avons jamais pu redresser la pente malgré tous les efforts commerciaux sur les prix et même avec la gratuité pour les franchisés", témoigne un salarié. "Cette situation résulte, sans doute, d'un enchaînement de mauvais résultats, liés à des incompréhensions d’ordre culturel entre la France et l’Allemagne, et aussi de l’émergence du Bon Coin", nous a t-on confié au sein de la structure. Du côté de la direction, le discours se veut plus pragmatique et nuancé : "Nous avons lancé AutoScout24, il y a cinq ans, en usant des même méthodes et recettes qui avaient permis de développer la société dans les autres pays européens et en investissant de manière conséquente. Depuis, le marché a évolué et, en 2012, les clients professionnels ont moins besoin de suivi et d’accompagnement", explique Vincent Hancart.
Un changement de philosophie assez net qui contraste avec la politique et le discours véhiculés ces dernières années, matérialisés par l’AutoScout24 Academy. "Nous changeons de direction, c’est évident, admet Vincent Hancart. L’ambition initiale était de démontrer que la société avait une approche différente. Seulement le coût d’infrastructure était devenu supérieur à l’intérêt et au besoin des professionnels pour ces services. Je pense également que nous avons payé notre entrée trop tardive sur le marché français et cet handicap s’est révélé très difficile à remonter, même si je reste persuadé qu’il y a de la place pour plusieurs acteurs". Le groupe entend se mêler à la bagarre et s’est notamment fixé un plan à quatre ans pour renforcer son positionnement sur le sol français.
Enfin, deux ans après son introduction en Russie, AutoScout24 poursuit son développement au sein des pays émergents et devrait prochainement faire son entrée au Brésil.
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