Auto-Ici glisse un peu plus vers les "vrais VO"
La mutation s'est amorcée chez Auto-Ici. Comme bien de ses alter ego, l'enseigne lilloise de voitures d'occasion a observé une véritable bascule entre 2019 et 2022, sous l'effet des pénuries de voitures chez les constructeurs. Jean-Pierre Simon, le président-fondateur de l'enseigne, mesure très clairement ce changement. "Notre activité de mandataire et de vente de VO 0 km est passée de 75 % à moins de 25 % durant la période", confie-t-il au Journal de l'Automobile.
Progressivement, Auto-Ici a dû apprendre ce métier du négoce. Plus rapidement qu'il ne l'était prévu tout du moins. "En début d'année 2020, nous avions établi un plan quinquennal qui visait à augmenter à 50 % la part des VO dans notre mix de vente. Fort heureusement, nous restons une structure agile et nous avons pu gérer cette accélération subite", commente le président.
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Pour y parvenir, il s'est concentré sur les équipes. Il a financé un programme de formation pour parfaire la maîtrise de cette nouvelle approche logistique : passer des achats en lots à des opérations unitaires, savoir diagnostiquer l'état du véhicule au départ et à l'arrivée du camion, développer la compétence d'expert VO, estimer avec précision les frais de remise en état… autant de détails d'importance à intégrer. "Les coûts de transport ont augmenté de 30 à 50 %, nous devons savoir synchroniser nos négociations avec nos capacités de transport pour garder de la profitabilité", cite encore en exemple Jean-Pierre Simon.
Auto-Ici ne reconditionne pas. Des prestataires locaux se chargent de cette tâche. Le fondateur ne cache pas mener une réflexion à ce sujet, mais la phase de découverte est encore longue. Il se donne le temps de l'étude et repousse la prise de décision au second semestre 2023.
La qualité comme objet de focalisation
L'ambiance générale du marché automobile n'est pas sans conséquence sur le bilan commercial de l'entreprise nordiste. Elle accuse une perte de volume de 50 % environ, à 1 500 immatriculations à particulier. Chez Auto-Ici, les VO se situent dans la fourchette des 0-6 ans et moins de 100 000 km. Le reste de l'offre est orienté vers une autre enseigne détenue par Jean-Pierre Simon, Automobile 25, qui traite les produits ayant jusqu'à 9 ans et 140 000 km.
En revanche, le dirigeant ne fustige pas la situation économique. Le panier moyen a augmenté de 1 500 euros HT, tandis que la marge gonflait de 20 %. "Nous ferons beaucoup moins de résultat, analyse-t-il, mais nous ne serons pas déficitaires". En plus, cette baisse de rythme lui a permis de concentrer les forces sur la qualité de traitement des clients d'Auto-Ici. Il en a fait un axe fort de la stratégie d'entreprise, notamment avec la mise en place de normes définies en interne, et la note Google (4,6/5) reflète les progrès réalisés.
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La suite de l'aventure pourrait passer par d'autres formes de commerce. Il n'y a rien d'acté à ce jour, mais la direction évalue la pertinence d'ajouter la corde de dépôt-vente à son arc. "Nous discutons avec des franchises, mais peu de chance que nous accrochions un panneau à notre devanture, tempère le fondateur. Nous pensons davantage à exporter notre concept sur d'autres parties du territoire français. Mais nous avons encore deux ou trois ans devant nous avant de faire le moindre mouvement en ce sens".
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