S'abonner
Distribution

Année en dent de scie pour les opérateurs électroniques

Publié le 18 décembre 2009

Par Benoît Landré
4 min de lecture
ENCHERES ELECTRONIQUESEntre la difficulté des marchés de l'Est, les prolongations de contrats des loueurs ou encore les problèmes de stocks des marchands, les voyants...
...n'étaient pas spécialement au vert en 2009 pour les sites spécialisés dans les enchères électroniques. Les professionnels dressent leur bilan.

L'an passé à la même période, les opérateurs de ventes aux enchères électroniques croulaient sous les offres de loueurs désireux de déstocker au plus vite leurs parcs remplis de véhicules d'occasion plus forcément bien ajustés au marché. Nous avions alors titré : "Enchères : arme de déstockage massif ?". Un an plus tard, le contexte a bien changé. Les loueurs ont prolongé leurs contrats de location et les sites d'enchères sont plutôt actuellement en manque de matériels. Mais comme le fait remarquer Jean Lagrange, responsable de la société belge CarOnTheWeb spécialisée dans la vente par soumission, "les prolongations de contrat ne sont pas éternelles et les loueurs devraient se tourner fort logiquement vers les opérateurs aux enchères sur le Net". La plupart des spécialistes en ligne s'accordent sur un retour des sociétés de leasing en début d'année prochaine. D'autres ont préféré ne pas attendre. "Nous ne savons pas quand les loueurs reviendront vers nous. Par conséquent, nous nous sommes organisés comme s'ils ne reviendraient pas. Dès lors, nous avons renforcé notre relation en 2009 auprès d'apporteurs d'affaires fidèles, qui nous confient des véhicules toute l'année. La nature de nos produits a changé, nous sommes davantage positionnés sur des véhicules haut de gamme et des marques que l'on trouve plus difficilement. Cela crée une attraction", précise Jean-Roch Piat, dirigeant de BCAuctions.

Des signes de retour de certains marchés de l'Est

Reste ensuite à savoir si les loueurs ne privilégieront pas leurs propres canaux de revente en ligne qu'ils ont fortement développés en 2009. "Ce n'est pas nouveau, ils avaient déjà depuis quelques années des outils de vente en ligne, juge Jean Lagrange. Par conséquent, cela ne me dérange pas. Au contraire, cela prouve que le Net est devenu incontournable pour le marché de l'occasion. D'autre part, ils revendent essentiellement leurs voitures aux marchands français alors que notre valeur ajoutée réside dans la vente à l'exportation", indique le dirigeant de CarOnTheWeb qui commercialise 85 % de ses VO à l'export. Mais pour vendre à l'exportation, encore faut-il que les marchés des pays d'Europe Centrale et de l'Est, qui ont été fortement touchés par la crise, absorbent de nouveau ces volumes. "La capacité de traitement n'est pas illimitée et le marché de l'occasion ne peut pas absorber les véhicules de tous les apporteurs d'affaires", soulève Jean-Roch Piat. Depuis septembre, les professionnels ont cependant relevé des signes positifs et certains marchés commencent à revenir aux affaires "même si cela reste cyclique", relève François Boudaud, fondateur et dirigeant d'A.I.M, le site de ventes aux enchères à professionnels de VPOuest. "En 2008, nous avions une activité soutenue avec les pays Baltes qui a disparu en 2009. D'autres pays comme la Pologne et la République Tchèque continuent d'être actifs. Il n'y a pas eu finalement de fermeture totale, mais certains pays ont souffert plus que d'autres", illustre Jean Lagrange. "Nous avons commencé à travailler avec des loueurs allemands sur des véhicules différents mais les prix sont plus élevés. Il était beaucoup plus simple de travailler avec l'Allemagne il y a encore six mois ou deux ans. Seulement, les concessionnaires ont beaucoup souffert et cela s'est répercuté sur la valeur de leur stock", ajoute François Boudaud

Des prix qui remontent

Globalement, pour les opérateurs électroniques, cette année 2009, sans être exécrable, n'aura pas été simple. "2009 aura été une année bizarre avec beaucoup de transitions. Nous aurions pu évoluer plus vite mais les marchands ont beaucoup souffert, confie François Boudaud. Le deuxième semestre est cependant bien meilleur que le premier. Cela s'explique effectivement par le réveil de certains marchés d'Europe de l'Est depuis septembre, mais aussi par le retour depuis juillet des marchands, qui se sont surtout attachés à réduire et assainir leur stock en début d'année". "Nous avons moins de restitutions que prévu ce qui a conduit à une diminution des volumes de VO proposés à la vente. Mais ce n'est pas aussi catastrophique que d'autres métiers", souligne pour sa part Jean Lagrange. Autre tendance qui s'affirme en cette fin d'année : la demande étant plus forte que l'offre, les prix, qui avaient diminué en fin d'année dernière, sont à la hausse ces derniers mois.

Photo : Les opérateurs de ventes aux enchères électroniques multiplient les innovations et grignotent chaque année des parts de marché sur le secteur.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle