S'abonner
Data Center

Ventes : une hausse à relativiser

Publié le 21 avril 2015

Par Romain Baly
3 min de lecture
Bien qu’en progression d’environ 7 % sur le premier trimestre, les immatriculations VN ont été largement portées par les ventes à professionnels quand celles aux particuliers stagnaient.
Selon le cabinet IHS, le marché français devrait augmenter de 2,5 % en 2015.

Les difficultés entrevues au second semestre 2014 (ventes en recul de 6,8 %) semblent s’être désormais dissipées pour le marché automobile tricolore. A la faveur d’un troisième mois consécutif de hausse (+ 9,3 % en mars, à hauteur de 196 565 unités), ce dernier conclut de manière positive le premier trimestre. Selon les derniers chiffres de l’AAA, 477 319 véhicules neufs ont été écoulés dans l’Hexagone depuis le 1er janvier, soit un gain d’environ 30 000 immatriculations (+ 6,9 %). Un chiffre particulièrement flatteur qu’il convient toutefois de relativiser, et ce pour plusieurs raisons. Analyste au sein du cabinet IHS Automotive, Tim Urquhart estime ainsi que cette progression du marché a été facilitée par “l’introduction de nouveaux véhicules, mais aussi par une base de comparaison faible”, compte tenu des résultats pour le moins moroses enregistrés au cours du premier trimestre 2014, tout en notant le rôle joué par les concessionnaires qui ont “soutenu” cette dynamique. Un élément corroboré par les statistiques de l’AAA. Au regard de ces dernières, on note en effet que les ventes aux particuliers, qui représentent une immatriculation sur deux dans le pays, se sont contentées de stagner (voir tableau), à l’inverse des ventes aux professionnels qui, quel que soit le canal de ventes, affichent un résultat positif.

Le rôle des ventes tactiques

Dans le détail, le rôle moteur joué par les immatriculations dites “tactiques” dans le bon bilan trimestriel apparaît évident puisque celles des constructeurs progressent de 37 %, celles des loueurs courte durée de 20 % alors que celles revenant aux véhicules de démonstration et aux garages augmentent de 16 %. En cumulant leurs résultats, ces trois catégories totalisent ainsi 21 810 ventes supplémentaires, soit 2/3 du gain total dégagé par le marché depuis le début de l’année. Quoi qu’il en soit, cette situation permet aux analystes de revoir leurs estimations annuelles à la hausse. IHS Automotive table désormais sur une progression de l’ordre de 2,5 % pour un total de 1,84 million d’immatriculations (contre 1,8 en 2014) bien aidé “par un contexte économique et une dynamique produit plus favorables, notamment pour les marques françaises”. Après trois mois, seules deux d’entre elles – Renault et Peugeot – réussissent à tirer leur épingle du jeu avec des volumes en hausse.

Bilan mitigé pour les Français

Côté losange, avec une Clio IV toujours aussi dominante, le Captur porte encore davantage la marque notamment auprès des particuliers où ses ventes bondissent de 21,5 % sur l’ensemble de l’année. La marque au Lion, quant à elle, peut remercier ses 2008 et 308 qui gagnent respectivement 15 % et 46 % auprès du grand public, cette dernière réussissant même à doubler ses immatriculations auprès des loueurs de moyennes et longues durées. A l’inverse, Citroën se montre en difficulté, son modèle phare, la C3, ne cessant de reculer dans la hiérarchie nationale depuis plusieurs mois sans que le succès du C4 Picasso ne suffise à combler la chute. De même, Dacia connaît un trou d’air pour le mois inattendu après une longue période faste. Au moment de fêter les dix ans de son renouveau, cette dernière perd du terrain à cause, principalement, de l’attractivité en baisse de ses Sandero (- 16,7 %) et Duster (- 13 %). Une nouvelle qui pourrait permettre à Ford de ravir le cinquième rang jusqu’à présent détenu par Dacia.
 

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle