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Ventes : les Cinq Fantastiques du marché européen

Publié le 9 septembre 2015

Par Romain Baly
5 min de lecture
Pour le second mois consécutif, les cinq premiers marchés d’Europe de l’Ouest ont tous vu leurs ventes progresser en juillet. Plus à l’est, la Russie continue de plonger.
Pour le second mois consécutif, les cinq premiers marchés d’Europe de l’Ouest ont tous vu leurs ventes progresser en juillet. Plus à l’est, la Russie continue de plonger.

Portée par ses principaux pourvoyeurs, l’industrie automobile européenne confirme mois après mois son retour au premier plan. A l’issue du premier semestre, plus de 7,2 millions de véhicules neufs avaient ainsi été écoulés dans l’Union européenne (+ 8,2 %), laissant présager le meilleur quant à la seconde partie de l’année. Une tendance confirmée par les résultats du mois de juillet où l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France, l’Italie et l’Espagne, à des degrés divers, ont tous sans exception enregistré une hausse de leurs ventes de VN, et ce pour la deuxième fois de rang. Premier du genre en Europe, le marché allemand réalise ainsi un bond de 7,4 % avec plus de 290 000 immatriculations, profitant aux marques locales qui enregistrent toutes des résultats positifs. Ce bilan demeure toutefois sujet à caution, le cabinet IHS Automotive relevant que la demande est actuellement essentiellement soutenue par les ventes aux entreprises, en hausse de 12 % en juillet, alors que celles aux particuliers tendent à stagner (- 0,2 %). Un ralentissement de la croissance est donc à prévoir alors que le marché devrait conclure l’exercice 2015 aux alentours de 3,1 millions d’unités (+ 3,6 %).

Reprise limitée pour 2015 en France

Deuxième place européenne, le Royaume-Uni voit lui aussi sa croissance se tasser. Le gain de 3,2 % enregistré en juillet est ainsi le plus faible de l’année. Pas d’inquiétude toutefois pour un marché où les ventes ne se sont plus rétractées depuis quarante et un mois consécutif, excusez du peu, et où la conjoncture s’avère encore positive. Economiste chez IHS, Howard Archer note simplement que l’industrie britannique a désormais atteint un niveau particulièrement élevé et qu’il serait “irréaliste d’espérer que les ventes maintiennent de vigoureux taux de croissance”. Sur l’ensemble de l’exercice, les immatriculations devraient y progresser de 5 %, à hauteur de 2,6 millions d’unités. Une situation enviable pour bon nombre de marchés voisins telle la France. Si la santé de l’automobile dans l’Hexagone n’a rien de désastreux, c’est bien là que la croissance se montre la moins vigoureuse parmi le Top 5 européen. Les constructeurs tricolores en ont d’ailleurs payé le prix fort le mois dernier, voyant leur part de marché reculer par rapport à leurs homologues étrangers (55,3 % à fin juin contre 54,9 % à fin juillet) pendant que Renault perdait à lui seul plus de 3 000 immatriculations (- 11,4 %), alors que Citroën, DS et Dacia présentent toujours un bilan annuel négatif. Si la tendance globale s’avère toutefois positive, les observateurs notent que plusieurs facteurs discordants (croissance économique faible, taux de chômage élevé) limiteront la reprise des ventes en 2015. Chiffré après sept mois à 1,2 million d’unités (+ 5,6 %), le marché tricolore devrait croître cette année de 1,2 % selon IHS et de 2 % selon le CCFA (Comité des constructeurs français d’automobiles).

Les consommateurs italiens au rendez-vous

Plus au sud, l’inquiétude a laissé place à un certain optimisme. Après avoir vu leurs volumes se contracter très largement depuis la crise de 2008, les marchés italiens et espagnols retrouvent depuis plusieurs mois des couleurs. Du côté de la botte, juillet a ainsi permis d’aligner un septième mois consécutif de hausse avec des ventes en progression de 14,5 %, qui permettent au marché de dépasser après seulement sept mois (contre neuf en 2014) le cap du million. Surtout, à l’inverse d’autres marchés, l’Italie voit d’un très bon œil le fait d’être essentiellement portée par la demande des particuliers, qui a encore crû de 20 % le mois dernier. A l’issue des cinq prochains mois, IHS estime que les volumes augmenteront de 8,5 % et frôleront le million et demi d’unités (1,49). Encore loin du record britannique, l’Espagne enregistre malgré tout en juillet un 23e mois de croissance ininterrompue avec des ventes qui bondissent de 23,5 % et qui dépassent pour le troisième mois de suite les 100 000 unités, une première depuis 2008. De plus, IHS Automotive note que l’état de l’économie espagnole ne cesse de s’améliorer. La pression sur le portefeuille des ménages étant moindre, le cabinet d’analyse se montre ainsi optimiste quant à la poursuite de cette croissance, bien aidée d’autre part par le dispositif de prime à la casse (plan Pive) mis en place à l’automne 2012 et depuis régulièrement prolongé par le gouvernement, ainsi que par les efforts consentis par les concessionnaires automobiles avec des réductions à l’achat supérieures de 63 % à la moyenne européenne.

Ces efforts devraient permettre à l’Espagne de boucler l’exercice avec des ventes en hausse de 21 %, s’établissant au-dessus du million d’immatriculations (1,04).

La Russie perd 500 000 immatriculations

Enfin, comment ne pas terminer ce tour d’horizon sans évoquer le cas, bien singulier, du marché russe ? Il y a encore trois ans de cela tout juste devenu le deuxième marché européen derrière l’Allemagne, les observateurs lui promettaient le meilleur et de nombreux constructeurs y investissaient des sommes considérables. Entre crise économique et conflit géopolitique, la situation s’avère aujourd’hui diamétralement opposée. En juillet, les ventes y ont ainsi plongé de 27,5 % avec 131 087 immatriculations, plaçant désormais la Russie derrière le Royaume-Uni, la France et l’Italie alors que, sur l’ensemble de l’année, les volumes régressent de 35,3 % (soit une perte d’environ 500 000 unités). IHS note par ailleurs que le plan de soutien aux ventes mis en place par le gouvernement n’a pas rencontré le succès attendu, ayant seulement eu pour effet de limiter la baisse, alors que, dans ce contexte, près d’un millier de concessionnaires pourraient prochainement mettre la clé sous la porte. A l’issue des cinq prochains mois, la décroissance du marché russe devrait atteindre les 36 % avec 1,6 million de véhicules écoulés contre près de trois millions au terme de l’exercice 2012.
 

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