Une relance à confirmer en 2011

Le marché français des VUL a comblé une partie de la chute enregistrée en 2009 (- 18,7) avec cette progression de 11,7 % au cumul de l’année 2010. Avec 417 612 unités immatriculées, il reste encore loin de l’année de référence de 2007 (460 782 VUL). “Nous avons relevé une amélioration l’an passé par rapport à 2008-2009 mais il sera difficile de retrouver les résultats et les volumes de ventes que nous avons connus il y a quelques années. La vente de véhicules utilitaires a attiré beaucoup de nouveaux acteurs ces dernières années et nous devons donc être encore plus présents et plus précis dans notre communication”, témoigne Pascal Geindreau, chef des ventes de V.O.U.S (49).
Cependant, les responsables de marques rencontrés en fin d’année dernière sur le salon d’Hanovre ne boudaient pas leur plaisir devant cette remontée. En effet, peu de professionnels auraient tablé sur une progression supérieure à 10 % en 2010.

Deux VUL sur trois sont français

Les constructeurs français ont représenté 66 % du marché l’an passé. Avec 132 280 unités immatriculées (+ 17,4 %), Renault a conforté sa position de leader en France (31,6 % de pénétration). Derrière, les deux marques du groupe PSA se sont livrées un duel acharné tout au long de l’année écoulée. Avec un total de 72 228 unités, Peugeot termine devant Citroën (70 838 VUL), concluant ainsi l’exercice 2010 avec 0,3 point de part de marché de plus que Citroën. Au rang des marques importées, Fiat consolide sa première place avec un total de 34 659 véhicules commercialisés et une hausse de 7,1 %.

Un marché autour de 440 000 unités en 2011

Bernard Cambier, directeur commercial France de Renault, et Olivier Veyrier, directeur commercial France de Peugeot, tablaient tous deux en ce début d’année sur un marché français des VUL en hausse de 5 %, autour des 440 000 unités. Concernant le segment des fourgons et fourgons lourds, les experts de l’Observatoire du Véhicule Industriel (OVI) se montrent relativement optimistes “avec une hausse en gamme lourde (3,5 t et châssis-cabine) estimée entre 10 et 12 %, avec notamment une meilleure dynamique pour les fourgons qui devraient connaître une croissance de 18 %”. L’OVI précise par ailleurs que les commandes de VUL, qui ont progressé de 13,4 % chez les distributeurs de VI par rapport à 2009, devraient se situer autour de 14,5 % en 2011. Et d’ajouter que “les fourgons devraient encore bénéficier d’une conjoncture plus favorable avec une hausse de 18,3 % alors que les châssis-cabines n’en seraient qu’à 10,3 %”.
A noter, enfin, que les experts de l’Observatoire tablent sur une hausse de 5,6 % des VUL d’occasion en 2011.

----------------
QUESTIONS À  - Richard Moraud, président de la branche VUL/VI au CNPA

Journal de l’Automobile. Comment analysez-vous ces résultats ?
Richard Moraud. 2010 a été une année de reprise pondérée pour le marché des VUL. Pondérée car ce marché a été tiré par les véhicules dérivés qui représentent 20 % des immatriculations. Il s’agit d’un signe positif qui traduit un retour des entreprises. D’autre part, la progression du segment des fourgons lourds n’a pas été aussi importante que celle du marché. Enfin, la catégorie des VUL châssis-cabine qui équipe les artisans ou les sociétés de BTP reste encore dans une situation délicate.

JA. Quels sont les échos et tendances que vous avez relevés de la part des distributeurs ?
R.M. Globalement, les échos sont positifs. La vente de véhicules utilitaires a soutenu l’activité de nombreux distributeurs de poids lourd mais aussi de VP. Les concessionnaires sont relativement satisfaits des résultats de leur département VUL. Les problèmes de stock que nous avons pu connaître à une époque sont désormais résolus.

JA. Quelles sont vos prévisions pour l’exercice 2011 ?
R.M. Les prises de commandes se sont maintenues tout au long de l’exercice 2010. Le marché est dans une dynamique positive et devrait se maintenir en 2011, voire légèrement augmenter.

---------------
ZOOM - Sursaut attendu pour les VI

Selon les constatations de l’Observatoire du Véhicule Industriel (OVI), le commerce du véhicule industriel retrouve doucement la santé mais de nombreux compartiments semblent encore fragiles. En particulier les secteurs d’activité tournant au ralenti, tels le BTP, ou ceux, convalescents, comme les transports routiers de marchandise. Au sortir d’une année 2010 cauchemardesque, marquée pas une baisse de - 5 % par rapport à 2009 et de - 53 % par rapport à 2008, les experts de l’OVI restent optimistes et prévoient un marché en hausse de 23 %. “La reprise des immatriculations de tracteurs sur la fin 2010 et probablement en 2011 devrait contribuer à la commande de nouvelles remorques et semis compte tenu de la corrélation à long terme entre les immatriculations de tracteurs et celles des semis”, annoncent-ils. Enfin, l’Observatoire estime que les volumes de VI d’occasion devraient poursuivre leur ascension avec une hausse d’environ 5 % sur l’ensemble de l’année.

G.R. et B.L.