Un premier semestre encourageant

Bien que la croissance soit au rendez-vous et que le CCFA ait relevé sa prévision de croissance annuelle de 1 à 2 %, le marché français des VP reste et restera bien loin de ses belles années. En effet, le seuil des 2 millions ne sera sans doute pas atteint avant la fin de la décennie et cette année 2014 devrait totaliser, si les 2 % du CCFA se confirment, environ 1,825 million d’unités. Mais revenons au bilan de ce premier semestre 2014.

Avec une croissance de 3,2 % en juin et de 2,9 % depuis janvier, on ne peut pas vraiment parler de dynamique retrouvée, d’autant que cette performance est principalement due aux constructeurs français qui représentent maintenant 56,7 % du marché contre 53,3 % un an plus tôt. En effet, PSA et surtout le groupe Renault tirent le marché avec des croissances respectives de 4,7 % et 15,3 % au cumul. Sur un marché des particuliers difficile, Renault affirme progresser de 21,4 %, notamment grâce au Captur, qui grimpe aujourd’hui sur le podium des meilleures ventes. Le groupe a ainsi immatriculé plus de 253 887 véhicules, soit 34 839 de plus. Sa part de marché progresse logiquement de 1,6 point pour atteindre 20,4 %. Et que dire de Dacia ? Ça cartonne toujours ! La marque roumaine du groupe français progresse encore de 30,4 % au cumul avec déjà 58 582 immatriculations. Dacia confirme ainsi sa 5e place sur le marché VP français avec une part de 6,1 %, en progression de 1,3 point.

Citroën aura sa revanche au second semestre

Quant à PSA, s’il fait mieux que le marché, c’est principalement grâce à Peugeot. En effet, la marque au lion a vu grimper ses immatriculations de 7,5 % depuis janvier, lui permettant d’atteindre une part de marché de 17 %. Portée par les succès de la 308, mais surtout du 2008, la marque de Sochaux compte encore améliorer ses chiffres avec le lancement, le 12 juin dernier, de la 108, qui a d’ores et déjà enregistré 1 500 commandes. En outre, même si le volume devrait être moindre, le constructeur pourra compter à partir de septembre sur la nouvelle 508 qui vient d’être présentée. Si la situation semble s’éclaircir chez Peugeot, chez Citroën c’est plus compliqué. La croissance n’atteint que de 1,4 % depuis janvier, mais la marque a souligné qu’elle avait progressé de 11 % sur le canal des particuliers. L’une de ses priorités. Cependant, Philippe Narbeburu, directeur de Citroën et DS en France, reste confiant car des nouveautés d’importance arrivent sur le marché. En effet, le C4 Cactus, mais aussi la nouvelle petite C1 ainsi que la DS3 faceliftée devraient permettre à Citroën de réaliser un bon second semestre.

Paupérisation du marché

D’une manière plus générale, la domination des constructeurs français a des incidences sur la structure du marché. En effet, pour Jean-François Belorgey, associé responsable du secteur Automobile d’EY, “la part des voitures “économiques/bas de gamme” dans l’ensemble des ventes s’est élevée à 54 % au premier semestre 2014, contre 52 % au cours de la même période l’an passé.” Et dans le même temps, la part du Premium est passée de 17 % à 15 %. Le marché français confirme donc qu’il s’appuie essentiellement sur les segments A et B, justement les véhicules qui ne sont pas produits en France et qui ne permettent pas de dégager des marges suffisantes, tant pour les constructeurs que pour les distributeurs. Notre marché se paupérise donc lentement. Autre conséquence de cette domination des “petites”, la part des mécaniques Diesel a reculé de 3,5 points, passant de 68,7 % à 65,2 % sur ce premier semestre.