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Russie : marché en déroute

Publié le 8 avril 2015

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Avec des immatriculations en recul de 42% en mars, le marché conclut un premier trimestre catastrophique avec déjà 36,3% d'abandonnés.

(AFP)

L'effondrement des ventes automobiles en Russie, provoqué par la crise économique et monétaire, s'est accentué en mars, avec une chute de 42,5% par rapport au même mois un an plus tôt, selon des statistiques publiées mercredi. Les concessionnaires ont écoulé le mois dernier 139850 véhicules légers et utilitaires, a indiqué dans un communiqué l'Association of European Businesses (AEB), fédération réunissant les constructeurs dont les chiffres font référence. Sur l'ensemble du premier trimestre, le marché automobile russe, qui s'était hissé en 2012 à la deuxième place en Europe, après l'Allemagne, accuse une chute de 36,3%.

"La performance du marché en mars est mauvaise, bien sûr, mais pas beaucoup plus que prévu", a estimé le président du comité automobile de l'AEB, Joerg Schreiber, cité dans un communiqué. "Nous voyons dans les statistiques le trou d'air attendu de longue date causé par le sursaut des ventes de voitures à la fin de l'année dernière, combiné à la forte inflation actuelle. Tôt ou tard la situation va se stabiliser, mais nous n'en sommes pas encore là", a-t-il ajouté.

L'industrie automobile, très sensible à l'évolution du taux de change et de la consommation des ménages, est l'une des plus durement touchées par la récession qui, de l'avis général, a commencé en Russie depuis le début de l'année après l'effondrement du rouble de la fin 2014, conséquence d'une année de crise ukrainienne et de la chute des cours du pétrole.

Les ventes ont chuté de 10% l'an dernier et le mouvement s'est accentué en début d'année, poussant les constructeurs à réduire fortement leurs cadences de production et leurs effectifs. La première marque russe, Lada (contrôlée par l'alliance Renault Nissan) a vu ses ventes chuter en mars de 26% sur un an. Ses partenaires Renault et Nissan ont vu leurs ventes reculer respectivement de 43% et 51%. Les autres principaux constructeurs présents en Russie sont aussi affectés avec -15% pour Hyundai, -32% pour Kia, -34% pour Toyota. Volkswagen, qui a déjà choisi de ne pas renouveler 150 emplois temporaires en Russie, a vendu 57% de voitures en moins qu'en mars 2014.

La déroute est particulièrement marquée pour le groupe américain General Motors, qui a créé un choc en Russie en annonçant fin mars le retrait de sa marque Opel (-78%) et de la plupart de ses modèles Chevrolet (-74%). Peugeot (-79%) et Citroën (-79% aussi) ont déjà annoncé la mise à l'arrêt de leur usine en Russie entre le 27 avril et le 10 juillet.

Confronté à un effondrement de plus en plus douloureux en termes d'emplois, le gouvernement russe a dévoilé récemment de nouvelles mesures de soutien du secteur chiffrées à 25 milliards de roubles (430 millions d'euros). Ces mesures prévoient notamment des subventions pour réduire le coût des crédits automobiles et des achats de véhicules utilitaires par des structures publiques.

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