Retour à la réalité pour le marché VI
En 2019, après un premier semestre très dynamique porté par l’arrivée des nouveaux chronotachygraphes, le marché du poids lourd a connu une seconde partie d’année plus compliquée. Une décrue naturelle et attendue pour ce secteur qui vient d’enregistrer quatre exercices consécutifs de hausse. Selon l’étude annuelle publiée par l’Observatoire du véhicule industriel (OVI), le bilan 2019 reste malgré tout positif avec 55 250 immatriculations (+2,4 % par rapport à 2018).
Du côté des distributeurs VI, cette fin d’année dans le rouge a néanmoins plombé les résultats avec des commandes de tracteurs neufs en recul de 12,9 % par rapport à l’année dernière. Pour les porteurs, la situation est comparable : les commandes affichaient +11,8 % en juin avant d’enregistrer une baisse de 10,2 % six mois plus tard.
Le VO ne s’est guère mieux porté avec des ventes de tracteurs et de porteurs en repli de 5,2 % en moyenne chez les concessionnaires. Résultat : les délais de revente sont en nette augmentation, passant de 74 jours en 2017 à 77 jours en 2018 et à 112 jours en 2019 !
Quant au SAV, l’activité a progressé dans les concessions avec la baisse des commandes de véhicules. Sa part est passée de 32 % à fin 2018 à 35 % actuellement. En valeur absolue, elle a progressé chez les deux tiers des concessionnaires, et l’autre tiers a maintenu son niveau. La proportion des contrats d’entretien et de maintenance placés lors de la vente de véhicules est restée constante entre 2018 et 2019, à 34 %.
Un marché estimé à 49 500 unités en 2020
En raison d’un parc roulant largement renouvelé, le marché du poids lourd s’apprête à retrouver un niveau de ventes plus stable en 2020. Selon les prévisions de l’OVI, les immatriculations devraient donc poursuivre leur décrue cette année. D’autant que la situation du transport routier s’est tendue depuis quelques mois avec une baisse amorcée des volumes, la baisse du remboursement partiel de la TICPE, et les problèmes de recrutement confirmés. Compte-tenu de cet environnement, l’OVI table sur un volume de ventes de 26 000 unités pour les porteurs (-13 %) et 23 500 pour les tracteurs (- 6%).
"Nous envisageons un marché́ en baisse sensible qui devrait ramener ce dernier vers un point se situant plus ou moins autour de 50 000 unités, tout en considérant qu’il s’agirait à ce niveau d’un marché́ encore positif pour deux raisons majeures : nous avons atteint un haut de cycle exceptionnel en 2019 et il est de plus probable que 50 000 unités annuelles correspondent au potentiel optimum du marché́ VI français", conclut l’OVI.