Où sont immatriculés les SUV en France ?
Mi-octobre 2019, en pleine discussion du projet de loi de finances 2020 à l'Assemblée nationale, le directeur de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) pointait du doigt les SUV, deuxième source (après le secteur de l'énergie) selon lui de l'augmentation des émissions de CO2 dans le monde entre 2010 et 2018.
Hasard du calendrier ou volonté lobbyiste de faire voter un malus automobile en fonction du poids de la voiture, la sortie de ce dernier a pour le moins mis les projecteurs sur cette carrosserie qui ne cesse de progresser dans les immatriculations. "Dans les faits, la star de l'industrie automobile, ce n'est pas la voiture électrique, c'est le SUV. En 2010, 18 % des ventes de voitures dans le monde concernaient des SUV. En 2018, c'était plus de 40%" a -t-il affirmé.
Dans le monde, plus de 200 millions de SUV circulent sur les routes, contre 35 millions en 2010. Accusés d'être plus lourds et donc de consommer plus, ils doivent donc être malussés plus fortement qu'une berline, selon ses détracteurs. Mais c'est oublier un peu vite que le poids est déjà une composante du malus actuel.
Pour mieux appréhender le poids des SUV en France, nous avons donc, grâce à AAA DATA, analysé le poids des SUV dans les immatriculations des 10 plus grandes villes de France et par département. Résultat : 46 % des immatriculations dans Paris sont des SUV alors que la moyenne nationale est à 38 %. 44 % dans le département des Hauts-de-France. 42 % dans la Marne : les immatriculations de SUV ne suivent-elles réellement aucune logique routière ?
Exception parisienne
Selon AAA Data (lire les tableaux ci-dessous), qui a comparé les immatriculations des SUV sur les ventes aux particuliers, sociétés et loueurs longue durée, difficile de trouver des excès, mis à part pour Paris, dans l'engouement des SUV.
"Sur une moyenne nationale de 38 %, seules les villes de Paris et de Lyon affichent une part de marché de SUV supérieure à ce taux", observe Marie-Laure Nivot de AAA DATA. "Côté département, les chiffres ne permettent pas non plus de faire ressortir des habitudes de consommation étonnantes, mis à part dans Paris intra-muros et dans les Hauts-de-Seine. Mais on remarque également une tendance supérieure à la moyenne nationale dans des départements comme la Meuse ou encore la Saône-et-Loire."
Pour Flavien Neuvy, directeur de l'Observatoire Cetelem, l'erreur est de considérer que tous les acheteurs de SUV sont des célibataires qui souhaitent se "bunkeriser" dans une grosse voiture. "La notion de famille a été complètement effacée dans ce débat. Or, c'est bien parce que les monospaces ont été ringardisés que les SUV ont autant de succès. Paris est peut-être la ville où le taux d'imatriculation des SUV est le plus élevé mais c'est aussi la ville où le taux d'équipement des ménages est le plus faible. De fait, ceux qui achètent une voiture à Paris en ont réellement besoin ! Le premier Nissan Qashqai, sorti en 2007, avait déjà fait couler beaucoup d'encre. Il est vrai que du côté consommateur, cet achat est totalement irrationnel. Plus cher à l'achat, à l'entretien, à la consommation, aucune explication logique à cet engouement des automobiles. Mais c'est sans doute la preuve que la notion de plaisir est encore présente dans l'acte d'achat automobile".
Si on refait l'histoire du SUV en France, il faut remonter jusqu'en 2007 avec l'arrivée du premier Qashqai
Source : AAA DATA
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