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Les marques automobiles relèvent leur prévision de marché pour 2018

Publié le 3 septembre 2018

Par Catherine Leroy
4 min de lecture
A l'issue d'un mois d'août qualifié d'historique, le CCFA vient de relever la prévision de marché pour 2018. La croissance des immatriculations devrait atteindre 5 %, mais le risque de perturbations est élevé.

 

Difficile d'avoir une boule de cristal fiable dans l'automobile. Après une première prévision de marché réalisée par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA) qui envisageait une hausse de 2 % dès le mois de janvier 2018, puis revisitée à la hausse pour atteindre 3 % ce printemps, Christian Peugeot, président du CCFA, estime désormais, à la lecture des immatriculations du mois d'août 2018, une croissance de 5 % du marché sur l'ensemble de l'année.

 

"Deux raisons à cette estimation : tout d'abord le dernier quadrimestre 2017 affichait un niveau déjà assez élevé. Ensuite, nous pensons, comme le montrent les chiffres du marché d'août 2018, que certains constructeurs vont manquer d'offres sur la dernière partie de l'année. Enfin, les nouvelles règles du bonus-malus qui devraient s'appliquer dès le 1er janvier 2019 vont une nouvelle fois entraîner un phénomène d'anticipation", analyse Christian Peugeot.

 

Anticipations d'immatriculations

 

Clairement nommée par le CCFA, Volkswagen fait partie des constructeurs qui ont anticipé les immatriculations en réaction aux nouvelles normes WLTP entrées en vigueur ce 1er septembre 2018. La marque avance des résultats en hausse de 34,2 %, à 9 868 unités, mais surtout un gonflement des canaux tactiques (+ 90 % pour les véhicules de démonstration).

 

Mais Volkswagen est loin d'être la seule : Nissan n'a pas hésité à utiliser les canaux de la location de longue durée (+249,4 % par rapport à août 2017) ou encore des VD (+336,6 % !). A ce jeu, Renault, qui pourtant annonce une "maîtrise du niveau des immatriculations tactiques en ligne avec la stratégie de part de marché de la marque", selon la communication de la direction du commerce, enregistre un volume de VD en hausse de 75,4 %  et de loueurs de courte durée en hausse de 72,2 %.

 

Clairement, les difficultés de ces marques à passer aux nouvelles normes d'homologation les ont obligées à anticiper cette date fatidique et à immatriculer des véhicules déjà produits.

 

A ce jeu, Peugeot et Citroën affichent une certaine sérénité : presque l'intégralité de leur gamme était déjà homologuée. "Depuis plusieurs mois déjà, nous vous annoncions qu'il faudrait attendre l'été pour voir les délais de livraison se résorber ", affirme Amaury de Bourmont, directeur du commerce France de Citroën. Les véhicules en attente, (essentiellement des C3 Aircross) sont parvenus cet été jusqu'aux clients sans pour autant que les commandes en pâtissent. "Nous sommes satisfaits de nos résultats même s'ils ont été masqués par le gonflement du marché du mois d'août. Citroën se rapproche des 10 % de parts de marché. Le niveau des commandes aux particuliers progresse encore de 20 à 30 %, que ce soit sur C3 Aircross ou même Cactus. Les nouvelles normes vont sans doute nous aider à progresser puisque nous n'aurons aucune rupture d'offres", ajoute Amaury de Bourmont.

 

Même niveau de satisfaction chez Peugeot. "Je pense que la fin de l'année va nous permettre de nous engouffrer dans le canal des professionnels. L'attentisme des entreprises se termine avec les homologations possibles ou non. Comme Peugeot n'a pas de problème avec les nouvelles normes, je vois un gros avantage concurrentiel en notre faveur", avance Guillaume Couzy, directeur du commerce France de Peugeot. Août a donc été un mois normal pour la marque française qui affiche une performance assez remarquable sur le segment des SUV.  De fait,  un SUV sur quatre en France arbore un lion sur sa calandre.

 

Inquiétude sur le marché du VO

 

Reste une certaine inquiétude pour la fin de l'année. Les phénomènes de rupture sur le marché automobile entraînent toujours des soubresauts négatifs. Tout d'abord sur le marché du véhicule d'occasion qui baisse de 6,4 % sur le mois d'août et de 1,7 % depuis le début de l'année. Les véhicules immatriculés par anticipation vont se retrouver sur ce marché de la seconde main apportant un effet négatif sur les prix. En effet, les distributeurs, qui ont dû gonfler leur stock, ont immobilisé beaucoup d'argent, qu'il va falloir récupérer avant la fin de l'année.

 

Enfin, la volonté de neutralité fiscale, affichée il y a encore quelques temps par le gouvernement, sur le malus, n'a toujours pas été confirmée.

 

Retrouvez ici tous les chiffres d'immatriculations par marque, groupe, canal... en août 2018

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