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Les 10 points marquants du marché automobile en septembre 2021 : toujours pas le bout du tunnel

Publié le 1 octobre 2021

Par Christophe Bourgeois
8 min de lecture
En septembre 2021, les ventes ont chuté de 20,5 % par rapport à l’année dernière à 133 833 immatriculations. Et quasiment aucune marque ne sort la tête de l’eau. Depuis le début de l’année, il s’est écoulé 1 260 376 voitures, une progression de seulement 8 %.
En septembre, le marché ne retrouve toujours pas le sourire. Les immatriculations ont reculé de 20,5 %.

Septembre en berne

L’embellie qu’a connu le commerce automobile en septembre 2020 n’a pas été dupliquée en septembre 2021. Comme le mois dernier, septembre n’est pas bon. La baisse est d’ailleurs assez violente, puisqu’avec 133 833 unités, le marché dévisse de 20,5 %. La raison ? Elles sont bien sûr multiples, mais la pandémie des semi-conducteurs empêche le commerce automobile de redémarrer sereinement. Conséquence, cette crise industrielle entraîne en masse arrêts de production et augmentation des délais de livraison. Seul lot de consolation pour les partisans du verre à moitié plein, le marché progresse de 8 % (1 260 376) sur les neuf premiers mois de l’année.

 

Des ventes électriques qui s’installent

La dégringolade du diesel semble se stabiliser. Si les ventes ont été divisées par deux par rapport à l’année dernière, cette énergie affiche une pénétration de 17,6 %, un chiffre quasi identique à celui d’août dernier (18%). Mercedes, Peugeot et Citroën restent les plus importants vendeurs de diesel sur le marché. La part de l’essence se situe à 38 %, tandis qu’avec 18,5 %, les hybrides non rechargeables dépassent toujours les ventes de diesel. Face à l’augmentation de l’offre, et portées par les ventes à société, les hybrides rechargeables doublent leurs immatriculations et représentent une pénétration de 8,8 %. Mais la plus forte hausse reste l’électrique. Les ventes progressent en effet de 68 %. Avec une telle explosion, les véhicules électriques s’installent avec 12,7 % de part de marché. Enfin, n’oublions pas les ventes de carburants alternatifs (GPL, GNV et à l’E85). Portées par l’offre GPL de Dacia,  elles représentent 4 % des ventes.

 

Renault confirme sa première place

En septembre, Renault maintient sa place de leader sur le marché français, une place déjà récupérée le mois dernier. La marque au losange a écoulé 24 327 voitures. C’est beaucoup moins bien que l’année dernière (-20,6 %), mais la baisse reste moins forte que celle de Peugeot qui, avec 20 749 unités, voit ses ventes perdre 36 %. Citroën limite la casse avec une réduction de 17 % (13 930), tandis que Dacia se maintient à 11 903 unités soit une baisse de seulement 3,4 %.

 

Rares sont ceux dans le vert

Si l’on met de côté Tesla qui continue à surperformer avec une progression de 157 % (3 263 unités), les marques qui connaissent des ventes en augmentation se comptent sur les doigts d’une main. En premier lieu, Hyundai dont la progression ne semble connaître aucune limite. Portée à 4 375 immatriculations, la marque coréenne progresse de 31 %. Une très belle performance ternie néanmoins par une forte part des véhicules de démonstration (VD). Elles ont représenté une immatriculation sur quatre (+ 89 %). En comparaison, Kia fait mieux avec 4 169 immatriculations (+ 14 %) tout en réduisant ses VD (- 10 %). On peut saluer aussi la bonne performances de DS (+ 17 %, 1 880). Avec Jeep (+ 0,4 %, 842), elle est la seule marque du groupe Stellantis à être dans le vert. Mais cette progression est principalement liée à l’arrivée dans le réseau des DS9 et DS4 en démonstration (+ 56 %).  Enfin, pour être complet sur ce chapitre "Positivons !", Land Rover enregistre une augmentation de + 28 % (461).

 

Un premium qui ne remonte pas la pente

L’arbre qui cache la forêt. Si Audi progresse de 2 % (4 434 unités), ce n’est pas ici synonyme d’une ruée dans le réseau. Cette augmentation est portée par les véhicules de démonstration qui ont grimpé de 62 % ce mois-ci !  Du côté de chez BMW, les ventes ne sont pas au beau fixe : - 11 % (3 571). Chez Mercedes, c’est pire ; elles s’écroulent à – 43 % (3 009). Volvo est autant à la peine (- 29 %, 1 022), tout comme Lexus (- 28 %, 318) ou Porsche (- 26 %, 202). Seul Tesla affiche une forme éclatante avec une progression de 157 % (3 263), soutenu par la Model 3.

 

Un top 5 des modèles avec un groupe Renault en forme

Renault retrouve des couleurs avec une Clio en forme (+ 4,3 %), soit 7 575 unités vendues en septembre. Le retour du diesel sur ce modèle a fait du bien à la voiture, quoi qu’on en dise. Derrière, à quelques unités près, la Peugeot 208 (6 927) et la Dacia Sandero (6 921) se battent la médaille d’argent. La Citroën C3 profite de son récent restylage : ses immatriculations progressent de 1,4 % à 6 654 unités. Enfin, le Peugeot 2008 ferme le ban avec 5 966 immatriculations.

 

Le VO ne se reprend pas

La rentrée n'aura rien changé à la situation. Le secteur des ventes des véhicules d'occasion ne parvient toujours pas à sortir de la spirale négative dans laquelle il se trouve depuis plusieurs mois. En septembre 2021, le marché a représenté 495 164 transactions tous canaux confondus, soit un score en chute de 11,6 % par rapport à l'an passé. Chaque tranche d'âge enregistre un déclin, mais celle du VO âgé de 1 à 2 ans peine davantage, avec un effondrement de 40,6 % des ventes en comparaison à l'an passé, à 24 584 unités. Les marques françaises sont particulièrement exposées au phénomène. Renault (96 407 unités) et Peugeot (88 490 unités) accusent des baisses respectives de 14,6 % et 14,4 %, tandis que Citroën rend 12,7 %, à 54 455 unités. Créditée de 5 772 remises en circulation, DS fond de 11,5 % sur un an. Il convient tout de même de nuancer cette contre-performance générale. Le rythme de transactions de septembre 2021 reste au-dessus de celui de l'exercice 2019, l'année du record. En se fondant sur les chiffres de AAA Data, le volume progresse de 6,5 % sur la période. Après 9 mois d'activité, 4 575 278 VO ont changé de main, soit 12,9 % de plus qu'en 2020 et 6 % de plus qu'en 2019 au même point de passage. Lors du dernier trimestre, l'évolution de la crise des composants sur les véhicules neufs peut encore faire basculer la situation dans le bon comme dans le mauvais sens si les distributeurs ne parviennent pas à effectuer des reprises et que les services de remarketing restent en attente de restitutions de véhicules de location.

 

Les utilitaires emportés dans la crise

Le bon début d’année 2021 n’est plus qu’un lointain souvenir pour les acteurs du marché des utilitaires légers. En septembre, comme depuis le mois de juin, les immatriculations sont orientées à la baisse, en l’occurrence de 16,7 %, à 34 914 unités. Depuis le début de l’année, la progression n’est plus que de 17,4 % - le marché était à + 60 % fin mai – avec un volume cumulé de 330 877 utilitaires. Dans ce contexte peu réjouissant, rares sont les marques à tirer leur épingle du jeu. Seuls Iveco (+5,4 %, 1 533 unités), Toyota (+13 %, 915), Nissan (+27,4 %, 637) et MAN (+13,3 %, 196) tiennent bon parmi les fabricants de fourgons. La plus grosse déconvenue est pour Peugeot dont les immatriculations chutent de 23,5 % en septembre, à 6 138 unités. Citroën (-22,2 %, 4 980) et Renault (-19,8 %, 10 620), respectivement n°1 et n°3 du classement, ne font guère mieux. Au cumul 2021, Renault demeure en tête du classement avec 94 968 immatriculations (+11,4 %)

 

Les flottes à deux vitesses

Les canaux flottes (sociétés, administrations et loueurs longue durée) ont jusqu’à présent permis au marché automobile français de limiter un tant soit peu les dégâts. En septembre, les sociétés et administrations ont continué à tenir ce rôle avec un repli limité à 13 %, à 23 124 immatriculations. Les loueurs longue durée ont en revanche dévissé de 22,9 %, soit plus que le marché global (- 20,5 %) ou que le canal des particuliers (- 22 %), pour s’établir à 16 533 unités. Les flottes consolident malgré tout leur statut de 2e pilier du marché automobile avec 39 657 mises à la route en septembre, soit une part de marché particulièrement haute de 29,6 %. Ce rôle central du BtoB dans le business automobile se vérifie au cumul de l’activité en 2021. Depuis janvier, 354 715 immatriculations ont été comptabilisées sur le secteur des flottes, ce qui équivaut à une part de marché de 28,1 %. Peugeot demeure en tête du classement avec 92 898 unités cumulées – Renault est loin derrière avec 69 769 unités - en dépit d’un mois de septembre compliqué.

 

Les ventes à particuliers en baisse

Les ventes à particuliers ont représenté 44 % (- 22 %) des immatriculations en septembre 2021 et 42,5 % sur les neuf premiers mois de l’année (- 2,9 %). Dacia reste leader du marché sur ce segment. La marque roumaine écoule huit voitures sur dix auprès de cette clientèle. Renault ne s’en tire pas trop mal sur ce canal plus rentable. Les particuliers représentent 42 % des immatriculations du Losange, alors qu’ils ne sont que 33 % chez Peugeot et Citroën.

 

Retrouver l'intégralité des données de septembre 2021 dans la rubrique Data Center.

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