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Le marché de l'occasion ne fait pas mieux que le neuf

Publié le 11 avril 2012

Par Benoît Landré
4 min de lecture
Alors que le marché du neuf a lourdement chuté de 23,5 % en mars, les immatriculations de voitures d'occasion ont également subi un recul de 5,3 %, qui survient après une première baisse en février. Face aux fortes remises pratiquées sur le neuf, le segment des VO récents a particulièrement souffert. Sur trois mois, le marché du VO accuse un recul de 1,1 % par rapport au premier trimestre 2011.

La reprise aura été de courte durée. Après une fin d'exercice 2011 compliquée, au ralenti du fait de la prudence et de l'inertie des professionnels de l'occasion, les prémices d'une reprise se sont fait ressentir tout au long du mois de janvier. Un premier mois qui s'est d'ailleurs conclu sur une hausse de 3,9 % par rapport à janvier 2011. Mais, dès le mois de février, les immatriculations de VO sont reparties à la baisse (- 1,1 %), et les chiffres de mars sont venus rappeler que la conjoncture morose n'épargnait aucun segment. Le marché du VO ne profite pas de la chute certaine du VN.

Avec 483 442 véhicules immatriculés en mars, il a reculé de 5,3 %, soit une perte de 27 000 unités par rapport à mars 2011. Le transfert imaginé du VN au VO n'a pas vraiment eu lieu puisque le segment des VO de moins d’un an, qui ne représente pourtant que 8 % du marché, a chuté de 16,5 %, soit un déficit de
7 700 unités. Le marché des VO de 1 à 5 ans a lui aussi enregistré une baisse de 5,3 %. Même la catégorie des VO de plus de 5 ans, d'habitude dynamique, n'a pas échappé à cette tendance baissière en accusant un repli de 3,6 % en mars, soit 11 500 unités de moins que l'an passé. "Les voitures d'occasion récentes sont aussi chères voire parfois plus chères que les voitures neuves, fortement « discountées » en ce moment. Par ailleurs, l'achat d'occasion est un achat contraint, petit budget. Les Français préfèrent épargner et reporter leurs achats à des temps meilleurs", analyse Eric Bataille, fondateur du site www.drivepad.fr.

- 9,5 % sur trois mois pour les VO de moins d'un an 

Sur le premier trimestre 2012, le marché de l'occasion français a immatriculé
un total de 1 376 086 véhicules, soit une baisse de 1,1 % par rapport à la même période de l'an passé. Avec les résultats de mars, le segment des voitures de moins d'un an, qui a représenté 115 650 unités, accuse la plus forte chute
depuis janvier (- 9,5 %). La tranche des VO de 1 à 5 ans enregistre un repli
de 1,2 % sur les trois premiers mois, à 380 541 unités. Avec un total de
864 741 immatriculations, le marché des voitures âgées de plus de 5 ans s'en tire sans trop de dégâts puisqu'il pointe en très légère progression de 0,2 % par rapport à la même période l'an passé.

Si les chiffres ne sont pas inquiétants, les tendances pour les prochains mois ne sont guère très optimistes. "En analysant les chiffres d'avril 2007, nous avions relevé un tassement dû aux élections présidentielles, avant une reprise en mai", rappelle Eric Debard, dirigeant de Debard Automobiles. "Le marché est difficile, car la fréquentation tend à la baisse. En avril, il y a les élections présidentielles, et en mai, plusieurs séries de jours de congés. La vraie reprise se fera en juin", juge pour sa part Jean-Luc Bordet, dirigeant de JLB Autos. Jusqu'en septembre, le marché devrait se révéler difficile.

Le marché des VUO récents en hausse de 7 %

Avec un total de 73 120 unités immatriculées en mars, le marché français des VUL d'occasion (- 5 t) a, lui aussi, reculé de 6,3 % par rapport à mars 2011. En revanche, à la différence du VP, le segment des véhicules utilitaires d'occasion de moins d'un an a été le moins impacté par le durcissement du marché, malgré une guerre commerciale très forte sur les ventes d'utilitaires neufs. Sur le premier trimestre 2012, le marché des véhicules utilitaires d'occasion accuse un recul de 2,8 %, à 204 268 unités. Le segment des VUO de moins d'un an a soutenu le marché avec une progression de 7 % sur l'ensemble du premier trimestre, par rapport à la même période l'an passé.

Retrouvez les statistiques du marché de l'occasion sur trois mois en cliquant ici.

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