Le marché britannique plonge encore
(AFP)
Les ventes de voitures neuves au Royaume-Uni ont chuté de 12,2% en octobre sur un an, à cause d'un plongeon des ventes de Diesel et dans un contexte d'incertitudes sur fond de Brexit, ont annoncé lundi les professionnels du secteur. Avec ce résultat très négatif, les nouvelles immatriculations sont désormais en baisse de 4,6% depuis le début de l'année, a précisé l'Association des constructeurs et des vendeurs d'automobiles (SMMT) dans un communiqué. En septembre, les ventes avaient reculé de 9,3% sur un an.
Au mois d'octobre, 158192 véhicules ont été vendus sur le marché britannique. La baisse est due exclusivement à un plongeon de presque 30% des ventes de voitures Diesel, celles de voitures essence progressant de 2,7%, et celles des véhicules hybrides et électriques bondissant de presque 37%. "La moindre confiance des entreprises et des consommateurs affecte clairement la demande sur le marché des voitures neuves", a expliqué Mike Hawes, directeur général de la SMMT.
De nombreuses incertitudes entourent le processus de Brexit, prévu fin mars 2019, mais dont les négociations entre Londres et Bruxelles sont difficiles. Ce manque de clarté, notamment sur la possibilité d'une période de transition pour atténuer le choc, a tendance à peser sur le moral des sociétés et des consommateurs. Tous types de véhicules confondus, les ventes ont d'ailleurs baissé tant du côté des particuliers (-10%) que des véhicules d'entreprises (-13%).
Mais au-delà de ce contexte peu porteur, Mike Hawes a souligné que le marché automobile était frappé surtout "par la confusion entourant la politique du gouvernement sur le Diesel". D'après la SMMT, les clients se demandent s'ils vont être concernés par les nouvelles mesures mises en place par pour limiter les émissions polluantes, avec la fin des ventes de voitures Diesel ou essence prévue au Royaume-Uni d'ici 2040.
"Les clients ont besoin d'être rassurés rapidement sur le fait que les nouveaux véhicules Diesel à faible émission ne seront pas la cible d'interdictions, taxes supplémentaires ou d'autres restrictions au Royaume-Uni", a relevé Mike Hawes, appelant le gouvernement à profiter de la présentation de son budget fin novembre pour préciser sa vision.
Howard Archer, économiste chez EY ITEM Club, a souligné que les particuliers, dont les revenus sont mis sous pression par l'accélération de l'inflation, "rechignent à se lancer dans des achats majeurs" tandis que "les entreprises hésitent à remplacer leur flotte ou à l'enrichir dans un contexte d'économie ralentie et de perspectives incertaines". Il a aussi prévenu que le marché automobile pourrait souffrir d'un serrage de vis de la Banque d'Angleterre, qui a fait part récemment de son inquiétude face à la montée des crédits concédés aux acheteurs de voitures.
Source : SMMT
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