Le marché américain dans le dur au premier trimestre 2019
Après un repli de 2 % en 2017, une faible croissance de 0,6 % en 2018 (17,3 millions d'unités), le marché américain semble également parti pour une petite année 2019. En début d'année, la Nada, l'association des distributeurs américains, estimait que les immatriculations devraient se limiter à 16,8 millions. Un volume prévisionnel en baisse de 2,9 % également envisagé par IHS Markit.
Les chiffres partiels de ventes du premier trimestre semblent aller dans ce sens même si l'optimisme demeure. "L'industrie a eu un premier trimestre difficile mais, avec le printemps, on est confiant sur le fait que la demande va repartir d'autant que les indicateurs économiques, à l'instar des taux d'emprunt et du marché du travail, demeurent solides", a résumé Reid Bigland, responsable des ventes chez FCA.
De GM à FCA en passant par Toyota, la morosité a régné dans les états-majors lors des trois premiers mois de l'année, marqués par une chute continue des ventes des berlines, tandis que l'intérêt pour les light-trucks et autres SUV ne s'essouffle pas. GM, premier constructeur automobile américain, a écoulé 665 840 véhicules neufs au premier trimestre (-7 %), dont 80 % entre dans la catégorie des trucks (SUV, Pick-ups…). Le groupe aux quatre marques (Chevrolet, Cadillac, Buick et GMC) explique que la production dans certaines de ses usines a été ralentie au premier trimestre en raison d'une transition entre modèles. Ces problèmes temporaires devraient être réglés dans les prochains mois, ce qui est susceptible de relancer les ventes, d'autant que GM envisage également de doper ses capacités de production de pick-ups à Flint (Michigan, nord). "Nous sommes optimistes pour ce qui est des pickups et anticipons un rebond des ventes pour le reste de l'année", affirme Kurt McNeil, responsable des ventes.
Si le recul des ventes trimestrielles était également attendu chez Fiat Chrysler Automobiles, le décrochage de Jeep est particulièrement surprenant car c'est cette marque qui tire les nouvelles immatriculations du groupe depuis bientôt une décennie. Les ventes de FCA ont diminué de 3 % sur un an, à 498 425 unités. Jeep, qui représente à elle seule 42,7 % des ventes américaines de FCA, a vu ses immatriculations diminuer de 7 %, principalement à cause de la Renegade (-26 %), de la Compass (-14 %) et de la Wrangler (-10 %). Les marques Chrysler (-32 %) et Fiat (-45 %) confirment le désamour pour les petites voitures aux Etats-Unis. Ford, deuxième groupe automobile américain, ne publiera ces chiffres que le jeudi 4 avril.
Les constructeurs étrangers n'échappent pas à la morosité, à l'instar de Toyota, dont les ventes trimestrielles ont baissé de 5 %, à 543 714 unités. Les ventes de voitures "propres" ont quelque peu résisté, la Chevrolet Bolt, 100 % électrique, n'accusant qu'une baisse de 1,3 % de ses nouvelles immatriculations.
Les analystes anticipent, pour la plupart, une baisse des ventes trimestrielles de 3 à 4,6 %, à moins de 4 millions d'unités pour l'ensemble de l'industrie. "On peut dire avec certitude que les ventes de nouvelles voitures ont atteint leur plafond. La question maintenant est de savoir quelle est la nouvelle norme", avance Jeremy Acevedo, chez Edmunds.com.
Le marché automobile américain fait face à des vents contraires : marché d'occasion saturé, taux d'intérêt au plus haut depuis quatre ans et hausse des prix des voitures du fait de la guerre commerciale qui a renchéri les coûts des composants. A ceci s'ajoutent "de faibles promotions (...) Donc les consommateurs n'ont aucune raison particulière pour acheter", avance Jonathan Smoke, économiste chez Cox Automotive. (avec AFP).
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