Le marché allemand reste solide
"Le marché allemand de la voiture particulière a crû l'an passé pour la quatrième année consécutive et atteint ainsi le volume le plus élevé de la décennie", s'est réjoui dans un communiqué Matthias Wissmann, président de la fédération allemande de l'automobile VDA. Le volume de ventes n'avait pas été aussi élevé depuis l'instauration en 2009, lors de la crise financière, d'une prime à la casse pour soutenir le marché. "Il s'agit d'un très bon résultat" étant donné le niveau déjà élevé des immatriculations, estime Peter Fuss, expert automobile du cabinet de conseil EY, pour qui la santé du marché du travail allemand ainsi que les diverses primes et réductions mises en place par les constructeurs expliquent cette performance. Mais 2018 pourrait marquer la fin de l'euphorie. Peter Fuss n'attend pas de croissance du marché automobile allemand, alors que les primes à l'achat des constructeurs pour inciter les clients à dire adieu à leurs vieux Diesel doivent disparaître en cours d'année.
Sans surprise, en 2017, la part de marché des moteurs Diesel, qui s'était déjà effritée en 2016 dans le sillage du scandale des moteurs Diesel truqués de Volkswagen, a poursuivi son déclin, plongeant de plus de 7 points, à 38,8%. Le cabinet EY table sur une poursuite de la dégringolade en 2018, à 33% de part de marché. Cette technologie représentait encore 45,9% des ventes de voitures neuves en 2016 et 48% en 2015. Ce décrochage intervient alors que plusieurs villes allemandes pourraient bientôt interdire à la circulation les véhicules Diesel les plus polluants. Sur d'autres marchés européens également, le Diesel fait moins recette qu'avant. En France, sa part de marché est tombée à 47,3% en 2017, passant sous la barre symbolique des 50% pour la première fois depuis l'an 2000. En Allemagne, les voitures à essence ont profité de ce désamour. Leur part de marché a grimpé de 52,1%, à 57,7 % en un an.
Les motorisations alternatives représentent toujours une goutte d'eau sur le marché allemand, en dépit d'une nette progression. L'an passé, il s'est vendu près de 85000 voitures hybrides neuves (+76%), soit 2,5% du marché, et quelque 25000 voitures tout électrique (+120%), qui ne pèsent que 0,7% du marché. Les primes aux voitures électriques et hybrides mises en place par Berlin à l'été 2016 ont suscité un intérêt croissant, mais très limité. Fin 2017, seulement 10% de l'enveloppe de 600 millions d'euros prévue pour cette mesure avait été utilisée et un peu moins de 47000 demandes enregistrées.
L'année écoulée a été particulièrement porteuse pour les importateurs. Leurs ventes ont augmenté de 7,6% et leur part de marché a progressé à 38,2% en 2017, selon leur fédération, la VDIK, qui parle de sa meilleure année depuis sa création il y a plus de soixante ans (2009 mis à part). Chez PSA, Citroën (+8,3%) et Peugeot (+25%) ont fait nettement mieux que le marché tandis qu'Opel, depuis peu dans l'escarcelle du groupe français, a fait du surplace. Renault a enregistré une progression de 8,1%. Le nouveau venu américain Tesla a fait des étincelles (+75%) pour une part de marché encore dérisoire (0,1%).
La domination de la marque Volkswagen s'est confirmée même si sa part de marché s'est encore étiolée (18,4%), sous l'effet d'une baisse des ventes de plus de 3% sur un an. Dans le haut de gamme, l'Allemand Mercedes (groupe Daimler) a tiré son épingle du jeu (+4,8%) tandis que ses rivaux et compatriotes Audi (-2,2%) et BMW (-0,1%) ont cédé un peu de terrain.
Avec AFP
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