Le marché allemand débute mal 2020

A l'image du marché français, en baisse de 13,4 % en janvier 2020, le marché allemand débute tout aussi mal l'année. En effet, les immatriculations ont chuté de 7,3 % sur le premier marché européen à 246 300 unités. Les chiffres montrent notamment une retombée des ventes après une hausse en fin d'année due à l'entrée en vigueur de nouvelles normes environnementales en janvier, avance Peter Fuß, analyste chez EY. Les groupes ont ainsi "poussé sur le marché" certains véhicules plus polluants pour éviter "qu'ils plombent le bilan" d'émissions moyennes de CO2 des ventes en 2020, explique l'expert.

Ces voitures "manquent dans la statistique" en ce début d'année, selon EY alors que les ventes électriques (+61 %) et d'hybrides (+103 %) ont décollé sur un an pour atteindre respectivement 3 % et 12,5 % de part du marché. Les ventes de SUV ont de leur côté reculé de 7 % en janvier après avoir progressé de "près d'un cinquième" l'année passée selon EY. Les SUV "non électriques deviennent de plus en plus un problème" pour les constructeurs avec les nouvelles normes, juge Peter Fuß.

Durant ce premier mois, 51% des voitures neuves étaient équipés de moteurs à essence et 33 % étaient des diesels. L'émission moyenne de CO2 pour l'ensemble des voitures neuves vendues en Allemagne s'établit ainsi en janvier à 151,5 g/km, précise la KBA. Rappelons qu'en France, le niveau moyen d'émissions a été de 95,6 g/km le mois dernier.

Côté marques, Tesla (+168 %), Porsche (+53 %), BMW (+7 %), Nissan (+4 %), Mercedes (+3 %), Citroën (+2 %) et Audi (+1 %) ont progressé tandis que la marque VW leader du marché a reculé (-4,1 %). Les ventes d'Opel (-24 %) et de Peugeot (-16 %) ont particulièrement baissé.

Les immatriculations allemandes ont grimpé en 2019 à un niveau record alors que le marché européen a stagné, mais la production des constructeurs allemands est déjà tombée au plus bas depuis 1997 pesant sur ce secteur vital pour la première économie européenne. Mais 2020 sera une année "très ardue" avait prévenu récemment le patron du premier équipementier mondial Bosch, Volkmar Denner, ajoutant que "le zénith de la production automobile pourrait être derrière nous." Dans la même veine, le VDA, la fédération Allemagne des constructeurs, estime que le marché va chuter de 4 % en 2020. (avec AFP).