Le canal du VO en BtoC aura perdu du terrain en 2023

Il faudrait un miracle. Au regard des statistiques AAA Data de fin novembre 2023, il semble maintenant peu probable que les revendeurs professionnels de voitures d'occasion achèvent l'exercice dans le vert. Malgré une progression de 6,3 % par rapport à l'an passé, durant le dernier mois écoulé, les 150 899 transactions n'auront pas suffisamment inversé la tendance.

En effet, à l'entame de la dernière ligne droite, les points de vente tricolores cumulent 1 674 646 transactions de voitures d'occasion. En comparaison à l'exercice 2022, ce total s'inscrit à la baisse de 2,1 %, quand le marché français s'effrite globalement de 0,8 %, à 4 757 920 unités.

1,9 % de moins "seulement" pour le cœur de marché

En progression de 11,6 % en novembre, à 32 552 ventes, le segment des VO de 6-10 ans se porte bien en BtoC. Il pointait à 365 055 unités après onze mois, en croissance de 7,5 %. Mais ce n'est que le seul élément de satisfaction des professionnels. Sur tous les autres segments, les ventes ont ralenti jusqu'à présent, cette année.

Sans surprise, après une année 2022 difficile pour les commerciaux attachés aux voitures neuves, leurs homologues du VO manquent de matériel. AAA Data rapporte que les rythmes ont chuté de 14,8 % sur les voitures de moins d'un an, à 160 188 unités à fin novembre, et de 10,5 sur les VO d'un an, à 140 977.

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Le cœur du marché, celui des produits de 2-5 ans, glisse de 1,9 % à 577 843 remises à la route en onze mois. Le bilan montre également que les professionnels sont davantage en souffrance sur la tranche des 11-15 ans (-11,2 %, à 214 297 VO) que sur les exemplaires de plus de 16 ans. Segment qui voit son total à onze mois monter de 10,6 %, à 216 286 ventes.

"Nous traversons des moments difficiles, mais nous sommes confiants, témoigne un concessionnaire investi dans l'activité VO. Quand nous voyons le nombre d'immatriculations de VN réalisés subitement en fin de mois, nous savons que les parcs vont se remplir de 0 km d'ici quelques semaines". Ce sera effectivement l'une des clés du marché 2024, à en croire certains de ses confrères récemment sondés.

Une lueur d'espoir

Il y a des signes avant-coureurs d'un rebond. Pour preuve, à l'exception des automobiles de 11-15 ans qui ont reculé de 7,7 %, à 18 216 unités, tous les segments ont accéléré en novembre. Les points de vente ont fait le plein et les consommateurs semblent trouver leur bonheur dans les stocks. Au cœur du marché, les 2-5 ans ont grimpé de 10 %, à 51 860 unités, et les 6-10 ans de 11,6 %, à 32 552 unités.

Même les voitures d'occasion récentes ont profité de la dynamique. Dans le tableau édité par AAA Data, il apparaît que les remises à la route ont pris 4,1 % à 15 205 unités sur les moins d'un an et ont grappillé 1,7 % à 13 171 unités sur les VO d'un an.

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Mais attention, il faut tout de même souligner que lors du dernier mois écoulé, le canal des transactions entre particuliers a aussi été porteur. Dans une volumétrie moindre (7 467 unités), le segment des VO de moins d'un an a connu une hausse de 10,7 %, soit la meilleure progression toutes typologies de produits confondus. Idem sur les voitures d'un an qui ont bondi de 6,3 %, à 7 195 unités.

Dans les grandes lignes, la répartition du marché penche toujours à 65 % en faveur des particuliers. La crise ayant mis à mal les efforts des professionnels pour accroître leur pénétration. Outre la reconstitution des stocks, l'avancée de l'électrification pourrait être un de leurs leviers stratégiques en 2024. Il faut savoir qu'aujourd'hui, il se vend trois fois plus de de voitures électriques d'occasion sous un panneau que de gré à gré.