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L’ACEA alerte sur le marché européen en 2020

Publié le 22 janvier 2020

Par Alice Thuot
3 min de lecture
Michael Manley a dressé la liste des enjeux auxquels fait face l’industrie automobile, tournée vers la transition énergétique. Et ce, dans un contexte de probable recul des ventes en 2020.
Le nouveau président de l'ACEA se veut prudent pour 2020.

 

Le nouveau président de l’ACEA et patron de FCA s’exprime pour la première fois officiallement depuis sa nomination en décembre dernier. C’est à Bruxelles, devant un parterre de journalistes, que Michael Manley a relaté les principaux défis auxquels doivent faire face les acteurs de l’automobile en Europe. Et le discours se voulait dans un premier temps conciliant et positif. "L'un des principaux moteurs de changement pour notre secteur est la nécessité de répondre aux préoccupations environnementales, a-t-il déclaré. La bonne nouvelle est que le transport routier neutre en carbone est possible et que, ensemble, avec une approche holistique, nous pouvons l'atteindre d'ici 2050. Mais cela signifie également que beaucoup de choses devront changer au cours des prochaines décennies."

 

Avant toutefois de lancer de nombreux avertissements, fustigeant le rôle estimé trop interventionniste de l’Europe dans les choix technologiques des constructeurs et, par rebond, dans la liberté de choix des consommateurs. "Nous croyons au choix pour tous. Les décideurs politiques devraient contribuer à obtenir les meilleurs résultats possibles en restant neutres sur le plan technologique - en d'autres termes, sans imposer de technologies spécifiques ni interdire les véhicules qui peuvent encore réduire leurs émissions de CO2."

 

Le manque de bornes fustigé

 

Tout comme son prédécesseur Carlos Tavares, Michael Manley a déploré le manque d’infrastructure de bornes de recharge, point d’achoppement central dans la démocratisation de l’électrique. "Un réseau dense de bornes - adaptées aux voitures et aux véhicules utilitaires - doit être déployé d'urgence dans toute l'UE pour soutenir le déploiement de véhicules à moteur alternatif. Il s'agit de l'une des conditions les plus importantes permettant d'atteindre la neutralité carbone", précise l’ACEA. Avant de revenir sur le sujet des aides accordés par les pays par l’adoption de technologies faibles émissions, qualifiées de "coûteuses", et qui "le resteront dans un avenir prévisible."

 

"Pour garantir que les prix plus élevés ne ralentissent pas le renouvellement de la flotte, l'ACEA demande également des programmes d'incitation cohérents et économiquement durables pour les utilisateurs de voitures et de véhicules utilitaires. Le transport routier et la mobilité doivent rester abordables pour tous, quels que soient le lieu de résidence en Europe ou les moyens financiers", a détaillé Michael Manley. 

 

Un marché prévu en recul de 2 %

 

De multiples avertissements lancés alors que l’ACEA prévoit un marché du véhicule particulier neuf en recul de 2 % pour 2020, après six années consécutives  de croissance. "Au moment même où notre industrie intensifie massivement ses investissements dans les véhicules zéro émission, le marché devrait se contracter - non seulement dans l'UE mais aussi à l'échelle mondiale - de sorte que la transition vers la neutralité carbone doit être très bien gérée par les décideurs politiques", a conclut le président de l’ACEA.

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