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Finalement, la cuvée 2011 fut bonne

Publié le 25 janvier 2012

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
En franchissant pour la troisième fois consécutive la barre des 2,2 millions d’immatriculations, le marché français a finalement enregistré une belle performance en 2011 avec seulement 2,1 % de recul. Retour sur un exercice toutefois compliqué, sur les gagnants, les perdants et sur les perspectives 2012.
Avec 15 422 immatriculations, Volvo France a battu un record vieux de vingt-quatre ans ! Le XC60, avec 4 199 ventes, est le best-seller de la marque.

“Malgré un environnement économique délicat tout au long de l’année, le marché français peut finalement être considéré comme très bon.” C’est ainsi que Marie-Christine Caubet, la présidente de Volkswagen Group France, a qualifié le marché 2011. En effet, avec plus de 2,2 millions d’immatriculations, 2 204 065 pour être précis, le marché hexagonal dépasse ce seuil pour la troisième année consécutive après deux années de primes à la casse.

Dans ce contexte toutefois assez compliqué, certains ont mieux réussi que d’autres. Parmi les constructeurs français, pas vraiment de vainqueurs. Renault a reculé de 8,5 % malgré un second semestre bien meilleur, et Dacia, avec 15 % de perdus, a tant bien que mal digéré la fin de la prime GPL avec le beau succès du Duster. Chez PSA, Peugeot abandonne 7,7 % et Citroën seulement 1,5 %. La marque aux chevrons est finalement la seule hexagonale à faire mieux que le marché. Parmi les marques importées, Volkswagen s’offre la première marche du podium avec plus de 163 500 immatriculations, soit une croissance de 11,6 %. Mais il y a encore des performances plus remarquables comme, notamment, celles de Nissan, Alfa Romeo ou encore Kia. En effet, ces trois marques affichent les plus belles progressions avec respectivement + 32,7 %, + 24,5 % et + 16,2 %. Le constructeur nippon franchit ainsi la barre des 70 000 ventes, quand Alfa renoue enfin avec un volume décent représentant sa meilleure performance depuis 2002. Quant à la marque coréenne, elle poursuit son irrésistible ascension avec près de 28 000 immatriculations.

Dans l’univers Premium, nous avons encore assisté à une pluie de records ! Sous l’impulsion de l’A1, Audi a réussi une nouvelle prouesse avec 58 960 VP immatriculés. Asseyant ainsi sa position de leader en France, devant BMW qui totalise 46 305 unités et Mercedes qui échoue à 43 547. Notons toutefois qu’avec Mini, le groupe BMW reprend le leadership avec 68 025 immatriculations dans l’année. Volvo enregistre également un chiffre jamais atteint depuis vingt-quatre ans ! En effet, avec 15 422 immatriculations VP + VU, la marque suédoise enregistre une croissance de 28,3 %, portée par le XC60, la C30 et la V60 qui représentent respectivement 4 199, 2 009 et 2 296 unités.

Surveiller le niveau de commandes au premier trimestre

Malgré un mois de décembre affichant -17,8 %, il faut surtout revenir sur le niveau de commandes. Il a certes baissé de 50 %, mais le mois de décembre 2010 avait été exceptionnel. En effet, l’ensemble des constructeurs avaient alors engrangé 400 000 commandes ! Donc, même en baisse de 50 %, le niveau de commandes reste bon avec environ 200 000 prises d’ordre signées en décembre 2011. Gonflant ainsi les portefeuilles. Si certains n’ont que quinze jours à trois semaines d’activité en réserve, d’autres en ont davantage. C’est par exemple le cas de Volkswagen qui débute l’année avec un portefeuille de 28 000 commandes, soit environ 2,5 mois d’activité. Il s’agit là d’un des éléments, avec l’arrivée de la up! également, qui rend Jacques Rivoal, le directeur de la marque, optimiste pour 2012 puisque sa feuille de route doit le conduire à 8 % de parts de marché contre 7,5 % en 2011.

Premières tendances 2012

Janvier n’a débuté que depuis quelques jours, mais il est déjà temps de se projeter plus loin. Et jusqu’ici, la première tendance semble dessiner un marché voisin des 2 millions d’unités, soit une baisse de 8 à 10 % par rapport à 2011. Une fourchette également envisagée par le CCFA qui estime que le premier semestre sera fortement orienté à la baisse avant un rebond au deuxième, grâce notamment à des modèles phares comme la 208, la nouvelle Clio ou encore la Golf 7. Une chose est donc sûre, le premier trimestre sera forcément à la baisse compte tenu des livraisons “prime à la casse” des trois premiers mois 2010. “Au premier trimestre, l’indicateur à suivre ne sera pas celui des immatriculations, qui sera forcément orienté à la baisse, mais bel et bien celui des commandes” indique Olivier Veyrier, directeur du commerce France de Peugeot.

Toutefois, ce scénario plutôt optimiste pourrait voler en éclat. Pour Philippe Gattet, directeur d’études au sein du groupe Xerfi, “l’augmentation du chômage ces derniers mois et le virage de la rigueur vont inexorablement peser sur la consommation. En outre, les craintes d’une dislocation de la zone euro pèsent sur le climat des affaires et donc sur les dépenses des entreprises en matière d’automobile. Bref, l’environnement économique est particulièrement anxiogène pour le marché automobile français”.

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