2006, l’année palier !
...loin s'en faut. Les 11 667 voitures sans permis neuves écoulées l'an passé restent le plus beau score jamais enregistré depuis l'instauration de l'immatriculation en 1992. Bien sûr, certains ne manqueront pas de rappeler qu'il fut un temps ou les livraisons de celles que l'on nommait encore "voiturettes" oscillait entre 15 et 20 000 pièces, au tout début des années 80. L'époque des moteurs de mobylette, des "caisses carrées" et du foisonnement des marques, qui furent jusqu'à une quarantaine à se partager le marché ! O tempora, o mores…
Un nouveau record : champagne !
Cela dit, les presque 12 000 unités de 2006 se partagent entre seulement huit marques : le "gâteau" à partager n'en est que plus gros ! Au final, 438 véhicules de plus qu'en 2006 ont été écoulés. Est-ce déjà le terme d'une croissance entamée en 2002 ? Nul n'est devin, mais tout semble indiquer que cela devrait continuer. Les indicateurs sont au vert : en premier lieu, les retraits de permis continuent à pleuvoir ! Même si tous ces infortunés conducteurs ne deviendront pas des utilisateurs de minivoitures, loin s'en faut, leur population en augmentation continuelle fait les affaires du secteur.
Rappelons que le nombre de permis invalidés est passé de 20 000 en 2003 à près de 70 000 en 2006. Cela ne peut que profiter à la "mini" ! En outre, les statistiques d'accidentologie lui sont toujours favorables, ce qui vaut à la voiture sans permis la bienveillance des pouvoirs publics. Pourvu que ça dure…
En tout cas, en passant 2006 au crible, peu de révélations s'en dégagent. En premier lieu, on note la relative atonie du leader Aixam. Exceptionnellement, le savoyard ne profite pas de la dynamique du marché. De fait, la baisse absolue en volume, pour insignifiante qu'elle soit (91 voitures) lui vaut 3 points en moins de pénétration : 38,9 % des immatriculations contre 41,2 en 2005. Cela dit, il ne faut surtout pas en déduire qu'Aixam pose un genou à terre : après tout, quasiment quatre mini sur dix sortent des chaînes d'Aix-les-Bains et de Chanas. De quoi en faire rêver plus d'un ! On notera en tout cas que les lancements du break Crossline voire du petit cabriolet Scouty n'ont pas eu de vraie influence sur le volume total…
Aixam en léger repli, Ligier euphorique
Globalement, si chacun campe sur ses positions, l'an passé a été marqué par la poursuite du spectaculaire redressement de Ligier. Dans l'absolu, les 22,5 % de progression sont moins frappants que l'envolée de 46 % observée entre 2004 et 2005. Tout cela reste quand même d'excellent augure pour la marque : Ligier confirme le très bon accueil réservé à une X-Too bien née, qui fait oublier les difficiles années Ambra-Nova !
Les 2 621 immatriculations enregistrées égalent ainsi les résultats du début des années 90. Ces derniers temps, la gamme Ligier, plus large que jamais, parvient même à accrocher les 300 pièces mensuelles dans l'Hexagone, entre autres grâce à l'élargissement du réseau (120 points de vente contre 70 voilà deux ans).
De son côté, Microcar semble s'être stabilisée. L'heure de la reconquête ne semble pas encore venue : l'image de la MC1-2 et de ses soucis de lancement, largement corrigés depuis pèsent encore. Cela dit, l'adoption du Yanmar et les traits adoucis par le récent restylage devraient permettre de patienter en attendant une auto entièrement nouvelle, sans parler de l'ajout de l'utilitaire Bellier, adapté sous le nom de Sherpa.
Les "poursuivants" du trio de tête n'ont pas connu de grands bouleversements. JDM continue de dominer de la tête et les épaules, oscillant autour des 1 200 immatriculations. Pour se rapprocher davantage des trois leaders, il faudra sans doute une auto complètement inédite. Stabilité également pour Chatenet, dont les déclinaisons Sport et à moteur Yanmar de son Barooder ont permis un maintien des volumes, en attendant le nouveau modèle dont la marque attend beaucoup.
Mega est devenue une marque à part entière
Pas davantage de révélations du côté de Bellier, dont l'Opale n'est toujours pas enregistrée correctement : pas moins de 280 exemplaires immatriculés sont toujours absents de nos statistiques, ce qui porte le total du vendéen à 370 véhicules. Parmi les petits constructeurs, on note le maintien de Mega, qui totalise 208 des 246 véhicules divers comptabilisés. Enfin, Grecav est toujours dans l'attente d'un vrai redémarrage dans notre pays, tandis que Piaggio s'est recentrée sur son offre de triporteur après l'échec de sa M500. Reste Italcar, dont l'implantation très récente ne se traduit pas encore dans les chiffres de l'année dernière. Quoi qu'il en soit, la partie sera difficile, tant le marché français est bataillé et fermé pour toutes les marques qui n'ont pas d'assise "historique".
Le VO comme le VN !
Un mot au sujet de l'occasion, qui se porte toujours comme un charme. Là aussi, les 23 000 véhicules vendus en 2006 constituent un record absolu, représentant une progression comme il se doit symétrique à celle des VN. Nul ne s'étonnera de voir parmi les marques actuelles Ligier conforté (+ 8,6 %) dans ses positions : logique compte tenu de la dynamique observée sur le marché du neuf ! On note l'affaissement de Bellier (- 7,8 %), sans parler évidemment des marques disparues. A ce sujet, concernant les Erad et Savel (- 12,6 %), il est bon de rappeler que ces deux marques bénéficient d'un large approvisionnement en pièces de rechange par la Secma, qui avait racheté les stocks subsistants. On note enfin l'étrange envolée de Teilhol. Bien qu'ayant déposé le bilan en 1994, ses immatriculations en occasion auraient doublé : il semble qu'il y ait amalgame avec Gateau, dont le total n'est plus indiqué…
André Nicolas
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