Volkswagen veut se renforcer aux États-Unis
Le groupe Volkswagen veut davantage développer son activité aux États-Unis et pourrait ouvrir une nouvelle usine dans cette région délaissée ses dernières années mais qui gagne en importance dans un "monde de plus en plus polarisé". Le deuxième constructeur mondial veut plus que doubler sa part de marché de 4,2 % en 2021 à 10 % d'ici à 2030 surtout grâce à son offre électrique qui représente "une opportunité historique", a expliqué le patron Herbert Diess.
Pour l'heure il doit se débattre, surtout sur le vieux continent, avec des contraintes de production et des temps de livraison longs, alors que les goulots d'étranglement persistants freinent la chaîne d'approvisionnement. Les clients devront donc s'armer de patience : toutes les voitures électriques qui peuvent être fabriquées et vendues cette année en Europe et aux États-Unis sont déjà réservées.
Bénéfice net en hausse de 100 % au T1 2022
A l'issue d'un premier trimestre 2022 marqué par un bond de 100 % du bénéfice net, à 6,7 milliards d'euros, malgré une baisse du nombre de voitures vendues, Volkswagen voit l'Amérique du nord et "notamment les États-Unis" comme une "priorité" dans sa quête de croissance mondiale, selon un communiqué. Fin mars 2022, le groupe aux douze marques a annoncé un investissement de 7,1 milliards de dollars pour doper sa production américaine, en y ajoutant une usine de cellules de batteries.
La marque phare, Volkswagen, doit notamment doubler sa part de marché, à 5 %, en poussant encore davantage les SUV, choyées par les clients, et grâce à l'ID.Buzz, version électrique du mythique combi VW particulièrement populaire outre-Atlantique.
Installer des capacités supplémentaires
Mais augmenter les capacités à l'usine américaine de Chattanooga "ne sera pas suffisant" pour atteindre les objectifs de ventes et "nous considérons d'installer des capacités supplémentaires." Cela sera "probablement aux États-Unis", a détaillé Herbert Diess, alors que la presse évoquait récemment le projet d'une nouvelle usine. Le groupe y a été bénéficiaire en 2021 pour la première fois depuis 10 ans sur ce marché où a éclaté en 2015 le scandale des moteurs diesel truqués dieselgate.
La dépendance du marché chinois, le plus important du groupe Volkswagen, est arrivée au cœur des débats tandis que la guerre en Ukraine a mis en lumière celle de l'Allemagne vis-à-vis du gaz russe. "Les évolutions géopolitiques" ont "exposé nos vulnérabilités", avait reconnu le patron mi-avril.
Diversifier les sources de revenus gagne en importance et "même dans un monde de plus en plus polarisé, Volkswagen est déterminé à étendre sa présence mondiale", a-t-il ajouté. "Isolée de ce qui se passe en Europe", l'Amérique est donc "une région où, d'un point de vue géostratégique, nous devons plus investir", a argumenté Herbert Diess. Les États-Unis sont aussi "une région de croissance pour la mobilité individuelle", qui perd en attractivité en Europe, notamment dans les plus grandes villes.
Objectif annuel maintenu
D'ores et déjà, "la présence mondiale de Volkswagen nous a aidés à amortir une majeure partie des effets négatifs auxquels nous sommes confrontés actuellement", qu'ils soient liés à la guerre en Ukraine ou à la pandémie de Covid-19, relève le directeur. Le constructeur a par exemple pu envoyer aux États-Unis ou en Chine des semi-conducteurs qu'il ne pouvait utiliser en Europe, où la production souffrait de l'impact de la guerre en Ukraine.
A lire aussi : VW tente de limiter les impacts de la guerre en Ukraine sur sa production
L'offensive déclenchée par la Russie limite en effet l'approvisionnement en Europe de câbles produits en Ukraine, entrainant des arrêts de la production automobile, et de fortes hausses des prix des matières premières. Dans ce contexte plein d'incertitudes, Volkswagen a néanmoins confirmé son objectif annuel, misant notamment sur une amélioration de l'approvisionnement en puces au deuxième semestre 2022. (avec AFP)
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