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Constructeurs

Volkswagen regarde à l’Ouest

Publié le 14 juin 2012

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
L’année passée, 28 % des ventes mondiales du groupe Volkswagen, soit 2,26 millions d’unités, ont été réalisées en Chine. Afin de prolonger ce succès sur un marché à la croissance plus faible, l’Allemand part à la conquête de l’Ouest.

Martin Winterkorn et Ferdinand Piëch restés à Wolfsburg pour accueillir le Premier ministre chinois Wen Jiabao et signer, notamment, la prolongation de vingt-cinq ans du partenariat avec FAW, c’est donc Christian Klingler, récemment élu Homme de l’Année du Journal de l’Automobile, qui officiait à Pékin. Encore une riche édition pour le groupe, à même d’entretenir la croissance et d’éclairer sa stratégie. Ainsi, le groupe va-t-il aller chercher la croissance dans le sud, mais surtout dans l’ouest du pays, où les gouvernements provinciaux annoncent encore des taux de croissance supérieurs à 15 % lorsque celui des provinces côtières devrait être inférieur à 10 %. Naturellement, cette volonté se traduira dans le tissu industriel de Volkswagen en Chine. Même si deux usines sont attendues sur la côte Est, à Ningbo et Yizhang, celle de Foshan, qui produira des Audi A3 d’ici fin 2013, est située au sud. Avant que n’arrive celle d’Urumqi, dans l’ouest du pays. Cette dernière, confirmée à la veille du salon, va demander un investissement de 170 millions d’euros afin de produire annuellement 50 000 unités à partir de 2015. Ainsi, d’ici fin 2015 et en tenant compte des agrandissements déjà programmés des usines de Nanjing et Chengdu, le groupe Volkswagen et ses partenaires, SAIC et FAW, disposeront d’une capacité annuelle de production voisine de 3 millions d’unités. Le résultat d’une vaste politique d’investissement qui dispose d’une enveloppe de 14 milliards d’ici à 2016.

Sur un marché en repli, Volkswagen gagne 13 %

Si produire localement est indispensable, faut-il encore que les modèles fabriqués plaisent. C’est le cas pour le groupe qui a vu ses ventes chinoises croître de 15,9 % sur les quatre premiers mois de l’année, à 858 900 unités, malgré un marché global en repli de 1,3 %. La marque Volkswagen enregistre, quant à elle, une croissance de 13 %, avec plus de 653 300 immatriculations. Un bon premier quadrimestre qui devrait sans doute déboucher sur un nouveau record pour la marque qui a dépassé 1,7 million de ventes en 2011. Soit dit en passant, ce chiffre était en fait la cible à atteindre dans le plan 2018. Mais parions que Volkswagen a revu ses objectifs dans le pays et que la nouvelle Lavida, présentée durant cette édition 2012 du salon, sera l’un des vecteurs de cette croissance future. Une croissance, notamment dans l’ouest du pays, qui nécessite logiquement l’implantation de nouveaux points de vente. Comptant déjà plus de 1 300 concessions, le réseau de la marque Volkswagen devrait franchir le cap des 2 000 sites dans les années à venir.

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ZOOM - The People’s Car Project

Comme en témoigne la démarche de Seat, qui s’appuie essentiellement sur le digital pour son lancement, l’Internet chinois, avec près de 800 millions d’utilisateurs, est incontournable pour les constructeurs. Volkswagen l’a vite compris en lançant il y a onze mois, sous la houlette de Luca de Meo, son directeur marketing, sa plate-forme People’s Car Project (PCP). Devant initialement durer un an, cette expérience va finalement se poursuivre et offrir encore plus de possibilités de communication. Les 33 millions de visites et les 119 000 idées postées par des internautes chinois expliquent sans doute ce choix. Et le salon de Pékin a été l’occasion de découvrir les projets sélectionnés par le constructeur. “People’s Car Project marque le début d’une nouvelle ère dans le design et la conception automobile, a indiqué Luca de Meo. Nous ne construisons plus seulement des véhicules pour nos clients, mais avec eux, tout en initiant un vrai dialogue qui nous permet de mieux connaître et comprendre leurs besoins et leurs exigences.” Pour l’heure, les trois projets lauréats, La Hover Car, la Music Car et la Smart Key, sont encore loin d’une réalité commerciale, mais le rôle des internautes ira grandissant à plus long terme. C’est en tout cas ainsi que Luca de Meo l’imagine, même s’il rappelle que cette influence sera toujours combinée avec la tradition de la marque Volkswagen.

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